Les conséquences insoupçonnées de l’échec de Bennoo.


Les conséquences insoupçonnées de l’échec de Bennoo.
DAKARACTU.COM  Les ténors, ou alors comme on aime les appeler, les plénipotentiaires de notre opposition dite encore de façon cocasse significative, se réveillent avec une sacrée gueule de bois. Du bois de tek, celui avec lequel on fait les gros meubles. On se demande à juste titre s’ils vont s’en remettre. Pas seulement nos deux duettistes du comédie-show de Bennoo devenu Tassaro, mais de nombreux acteurs de cette aventure politique avortée vont en subir d’insoupçonnées conséquences, parfois drôles mais souvent tragiques. Les partis de Bennoo se sont donc quittés dans un mélodrame médiatique, dans la désunion comme ils auraient dû s’en douter avant de nous tympaniser six mois durant, avec leurs professions de foi professionnelles de politiciens calculateurs, voulant nous faire croire à l’union sacrée des forces de l’opposition face au « monstre » Wade. Si vraiment c’est le monstre politique qu’ils disaient, ils auraient dû avoir une conscience des enjeux plus prégnante, qui aurait entrainé d’autres comportements moins basés sur leurs egos respectifs et leurs jeux d’alliances. Ils auraient dû déclarer leur combat « cause nationale », plutôt que de le livrer sur un ring étriqué, parsemé de coups bas et de civiles hypocrisies. Leur échec a des conséquences. Il fait le lit des candidatures « pourquoi pas moi ? ». Ont surgi, lorsqu’on s’est aperçu que Bennoo allait dans le mur en klaxonnant, des candidats qui ont aussi revendiqué leur légitimité. Bennoo uni et en ordre de combat n’aurait jamais vu s’échapper de ses flancs des candidatures de substitution, comme celle de Youssou Ndour, d’Abdoulatif Coulibaly, de madame Tambédou… C’est triste parce qu’il y a comme une résignation que nul parmi les candidats de l’opposition dite significative n’arrivera devant Wade s’il est candidat, Macky Sall et Idrissa Seck. Alors on décide de se peser. Pour voir venir… Le terrain politique a été dévasté par cet échec de Bennoo, il occasionne de la part des populations un rejet de la politique telle qu’elle est pratiquée dans notre pays. Les Assises Nationales avaient mis en lumière le fossé entre le peuple et la classe politique. En cas de perte de vitesse auprès de leurs sympathisants, qui induirait une catastrophe électorale en 2012, c’est la retraite certaine pour deux de nos dinosaures politiques que sont Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. Si Niasse ne dépasse pas les 8% après son échec de 2007 à 5%, c’en est fini de ses ambitions pas neuves de gouverner un jour le Sénégal. Par ici la sortie ! Pour Tanor, c’est aussi la dernière carte. Il ne peut mener les socialistes deux fois de suite à la défaite, sans conséquences au sein même de son parti, où de jeunes loups et louves poussent des coudes et appellent à un renouvellement du leadership. Les allées de la Maison du parti à Colobane vont vite devenir étroites et le plancher jonché de peaux de bananes. Aucun de ces ténors de l’opposition, par leur faute de n’avoir pas su capitaliser les désirs de bouleversement des Sénégalais, comme Wade savait si bien le faire avant 2000, ne songe, se basant sur des sondages qu’ils détiennent, arriver devant les tandems probables Wade-Macky, Macky-Idy, ou Wade-Idy. Au pire et c’est une amère morsure, ils devront, parce que s’y étant engagés, soutenir un de ces deux hommes les mieux placés à l’entame du second tour. Les faiseurs du roi libéral seraient de gauche, de l’opposition, comme en 2000. L’histoire bégaie. Cet échec aura aussi servi à déverrouiller le jeu et l’espace politique. L’alternance générationnelle que les Sénégalais appellent de leurs vœux n’est pas tant une question d’âge des acteurs politiques, aptes à mener le Sénégal vers l’émergence, qu’une question d’ouverture de cet espace à d’autres hommes valeureux et compétents autant que patriotes et propres, qui ne seront pas nécessairement issus du cercle très fermé de nos partis politiques autoproclamés significatifs. Le désir d’un homme nouveau, qui s’échappe du portrait-robot de l’homme qui le portera, ressemble parfois à un Ibrahima Fall, qui pourrait tout à fait se substituer au candidat de l’unité de l’opposition, sans le diktat des partis en faisant leur domaine réservé. Autre conséquence, et non des moindres, en cas de défaite de l’opposition, et de mise à la retraite de ses caciques, c’est la disparition de tous ces chefs de partis accompagnateurs qu’on nomme dans un pays moqueur, les « partis langamous », qui ne cessent de se peser et de ne représenter souvent qu’eux-mêmes, pour quelques postes en guise de remerciements ou de péage politique. Ce serait certainement aussi la voie de sortie des communistes du PIT, des amis de Bathily, ou de Landing Savané, qui iraient s’amarrer à d’autres leaders paradoxaux et contre-nature pour continuer à respirer, ne sachant et n’ayant fait que ça durant cinquante années. La fonction crée l’organe.  Cet échec de Bennoo, plutôt que d’être désespérant, ouvre des voies nouvelles et des combinaisons saines entre un homme et son équipe et le désir profond du peuple. Et si on en était au début de notre démocratie ?
Samedi 3 Décembre 2011



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1.Posté par dieynaba le 03/12/2011 10:36
macky avé raison .!!!!!!!!!!!!!!!!

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