La presse a relayé cette semaine une annonce d’un énième emprunt du Sénégal pour compléter le budget 2016. Nous vous livrons les risques encourus par notre pays dans cette folle « course à l’endettement » dans laquelle le gouvernement de Macky Sall s’est lancé.
D’emblée, le Président de la République s’est arrogé une disposition redoutable qu’il s’est lui-même conféré dans la loi des finances 2016. En effet, l'article 3 alinéa II et III stipule que « le président peut endetter l’État en 2016 par décret de plus de mille milliards de FCFA :
"...II -Pour l’année 2016, le Président de la République est autorisé à contracter des emprunts et à recevoir des dons au nom de l’Etat du Sénégal d’un montant de 1.023.900.000.000 FCFA.
D’emblée, le Président de la République s’est arrogé une disposition redoutable qu’il s’est lui-même conféré dans la loi des finances 2016. En effet, l'article 3 alinéa II et III stipule que « le président peut endetter l’État en 2016 par décret de plus de mille milliards de FCFA :
"...II -Pour l’année 2016, le Président de la République est autorisé à contracter des emprunts et à recevoir des dons au nom de l’Etat du Sénégal d’un montant de 1.023.900.000.000 FCFA.
Ces emprunts pourront être contractés soit sur le marché national, soit sur le marché extérieur auprès de pays ou organismes étrangers et auprès d’organismes internationaux, à des conditions fixées par décret ou par convention.
III -Le Président de la République est autorisé à procéder, dans les conditions fixées par décret, à des émissions de titres et à des emprunts à court et moyen terme pour couvrir l’ensemble des charges de trésorerie...."
Derrière cette batterie d’endettement, se cache une réalité révoltante et qui hypothèque tout développement des générations actuelle et future. On vous explique, d’une façon didactique, la réalité pas aussi enthousiaste que le prétend notre cher ministre des finances, Amadou Ba.
Le service de la dette est de 595 64 milliards FCFA, largement supérieur aux 526,98 milliards FCFA des budgets réunis des ministères de la santé et de l'éducation. Le Budget du Ministère de la Santé est de 150.08 milliards FCFA.
Le budget du Ministère de l'Education est, quant à lui, de 376.9 milliards FCFA.
III -Le Président de la République est autorisé à procéder, dans les conditions fixées par décret, à des émissions de titres et à des emprunts à court et moyen terme pour couvrir l’ensemble des charges de trésorerie...."
Derrière cette batterie d’endettement, se cache une réalité révoltante et qui hypothèque tout développement des générations actuelle et future. On vous explique, d’une façon didactique, la réalité pas aussi enthousiaste que le prétend notre cher ministre des finances, Amadou Ba.
Le service de la dette est de 595 64 milliards FCFA, largement supérieur aux 526,98 milliards FCFA des budgets réunis des ministères de la santé et de l'éducation. Le Budget du Ministère de la Santé est de 150.08 milliards FCFA.
Le budget du Ministère de l'Education est, quant à lui, de 376.9 milliards FCFA.
Mais plus encore, rien que les intérêts et commissions sur la dette publique, projetés à 164,62 milliards FCFA, sont supérieurs au budget du ministère de la santé de 150.08 milliards FCFA .
Les intérêts et commissions payés sur la dette publique connaissent une hausse de 16,52 milliards FCFA par rapport à 2015 plus que la hausse du budget du ministère de la santé de 15,52 milliards FCFA entre 2015 et 2016.
Les Recettes fiscales sont de 1721 milliards FCFA, donc on pourrait dire que 34,6% des impôts servent à rembourser la dette.
Les intérêts et commissions payés sur la dette publique connaissent une hausse de 16,52 milliards FCFA par rapport à 2015 plus que la hausse du budget du ministère de la santé de 15,52 milliards FCFA entre 2015 et 2016.
Les Recettes fiscales sont de 1721 milliards FCFA, donc on pourrait dire que 34,6% des impôts servent à rembourser la dette.
Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies a sonné l’alerte dans une tribune largement relayée dans les milieux financiers et commentés chez nous par l’un des citoyens le plus engagés pour l’audit de la dette Guillermo Sintes Diaz. Selon Lopez, le Sénégal est dans le lot des pays à risque avec une augmentation exponentielle de ses emprunts obligatoires depuis 2009.
En fait, la dette publique du Sénégal n’a jamais cessé d'augmenter : multipliée par trois en 30 ans entre 1980 et 2009 avec des créances qui passent de 1,11 à 2,96 milliards de dollars, elle va certainement plus que tripler en à peine 9 ans avec un stock de la dette estimé à 10,32 milliards de dollars en 2018.
En fait, la dette publique du Sénégal n’a jamais cessé d'augmenter : multipliée par trois en 30 ans entre 1980 et 2009 avec des créances qui passent de 1,11 à 2,96 milliards de dollars, elle va certainement plus que tripler en à peine 9 ans avec un stock de la dette estimé à 10,32 milliards de dollars en 2018.
Combien de millions de dollars allons-nous perdre au Sénégal à cause des risques de change sur les obligations souveraines émises ces dernières années ?
Cette volatilité des taux de change et des marchés des changes est un vieux mécanisme d'aspiration des richesses du peuple vers des nantis financiers.
Alors Carlos Lopes prévient " En fin de compte, l’endettement va s’aggraver dans les pays ayant un faible niveau de discipline budgétaire et ceux qui empruntent excessivement, mais ne pensent guère aux remboursements."
La course au surendettement et par conséquent vers une nouvelle crise de la dette est bel et bien entamée.
Le problème comme le souligne Carlos Lopes est que « Il n’existe aucun mécanisme cohérent permettant de gérer de futures crises de la dette souveraine » Alors, conseille-t-il « Chaque État doit renforcer ses capacités de gestion de la dette et être soumis à l’obligation de rendre compte de l’emploi des fonds empruntés»
Au Sénégal le renforcement des capacités de gestion de la dette s'est fait sous la ferme tutelle de la Banque Mondiale et du FMI, qui sont les organismes financiers le plus faiseurs de crises de surendettement.
C'est là que l'Audit Citoyen de la Dette doit jouer sa partition. En amont pour mettre la lumière sur les processus d'endettement ourdis en catimini dans des officines ministérielles et en étroite collaboration avec ces Institutions Financières Internationales, hors du contrôle parlementaire et citoyen. Et en aval pour exiger aux gouvernements de rendre compte de l'emploi de fonds empruntés.
C'est très Inquiétant surtout en ces périodes de gestion "surendettante" où la dette représente plus de 50% du PIB comme le dit l’expert Diaz! Les sénégalais doivent être édifiés sur cette situation qui risque de leur réserver un réveil brutal...
Cette volatilité des taux de change et des marchés des changes est un vieux mécanisme d'aspiration des richesses du peuple vers des nantis financiers.
Alors Carlos Lopes prévient " En fin de compte, l’endettement va s’aggraver dans les pays ayant un faible niveau de discipline budgétaire et ceux qui empruntent excessivement, mais ne pensent guère aux remboursements."
La course au surendettement et par conséquent vers une nouvelle crise de la dette est bel et bien entamée.
Le problème comme le souligne Carlos Lopes est que « Il n’existe aucun mécanisme cohérent permettant de gérer de futures crises de la dette souveraine » Alors, conseille-t-il « Chaque État doit renforcer ses capacités de gestion de la dette et être soumis à l’obligation de rendre compte de l’emploi des fonds empruntés»
Au Sénégal le renforcement des capacités de gestion de la dette s'est fait sous la ferme tutelle de la Banque Mondiale et du FMI, qui sont les organismes financiers le plus faiseurs de crises de surendettement.
C'est là que l'Audit Citoyen de la Dette doit jouer sa partition. En amont pour mettre la lumière sur les processus d'endettement ourdis en catimini dans des officines ministérielles et en étroite collaboration avec ces Institutions Financières Internationales, hors du contrôle parlementaire et citoyen. Et en aval pour exiger aux gouvernements de rendre compte de l'emploi de fonds empruntés.
C'est très Inquiétant surtout en ces périodes de gestion "surendettante" où la dette représente plus de 50% du PIB comme le dit l’expert Diaz! Les sénégalais doivent être édifiés sur cette situation qui risque de leur réserver un réveil brutal...
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