Le problème Idrissa Seck (Par Cheikh Yérim Seck).


Le problème Idrissa Seck (Par Cheikh Yérim Seck).
DAKARACTU.COM  La campagne est bien lancée. L’épicentre des combats qui vont se dérouler durant les quatre prochains mois se précise peu à peu. Des éliminatoires en duel jusqu’à la finale des deux derniers gladiateurs, on voit la trame du thriller présidentiel se dessiner avec gourmandise. On est en plein western politique, où tous les scénarii sont écrits et nous promettent une belle dramaturgie. Affaire de grands. Affaires de tueurs. Et dans ce western moderne et tropical qui va se tourner sous les yeux des Sénégalais, il y a une séquence tout à fait passionnante mettant en scène les trois candidats de la famille de Wade. Les rôles sont campés pour jouer une sanglante primaire entre les fils perdus de Abdoulaye Wade. En tête d’affiche, indubitablement, il y a Idrissa Seck. Il a des cartes en main, qui peuvent pourrir la vie aux deux autres candidats du camp libéral. D’abord, il est persuadé que c’est lui qui sera le 4ème président de la République du Sénégal. Il s’y est préparé depuis longtemps, et les avanies traversées ne l’ont pas fait dévier d’un iota de cette intime conviction. Ce n’est pas à quatre mois de l’épilogue qu’il va se laisser abattre. Il sort la grosse artillerie politique et déroule son plan, comme un rouleau compresseur. Il fonce sur deux cibles, invariablement comme un monomaniaque, et décoche ses missiles vers Wade, c’est le cœur de cible, et vers Macky Sall, c’est son plus sérieux adversaire dans la course à la seconde place. Contre l’opposition de Bennoo et ses satellites, il ne dit pas grands mots, comme s’ils ne faisaient pas partie, dans son schéma, de ceux qui vont compter pour la grande finale, pour le duel au soleil en plein milieu de la ville. Ce scénario libéralo-libéral, c’était celui qu’il avait prévu depuis 2000, qui avait été retardé en 2007 pour cause de projet de dévolution monarchique. C’était celui pour lequel il avait écrit les lignes dans ce projet de garder le pouvoir pendant 50 ans, disaient-ils alors qu’ils étaient unis. Qu’importent les désordres qui ont éventré le PDS, Idrissa Seck déroule son plan, comme si de rien n’était, sauf qu’il y a des cadavres dans le placard, et que ça modifie la donne. Mais le combat il s’y est préparé et s’est projeté dans toutes ses options. Le top départ de son estocade est donné à quatre mois de l’élection présidentielle, la machine est en route et ne va pas tarder à tourner à plein régime. Idrissa Seck, c’est le danger pour tous les candidats. C’est l’inconnue de toutes leurs équations. C’est le plus grand danger contre Wade, il est radical contre la validité de sa candidature, « en fait un problème de français et non de droit constitutionnel », est arcbouté sur sa non-candidature, et s’est toujours dit disposé à accueillir les égarés du parti libéral s’étant toujours considéré comme son actionnaire majoritaire. Il tire sur Wade et ses échecs dès son entame de campagne ce 25 novembre en présentant son projet, mettant en premières lignes de son programme la paix en Casamance et le chômage des jeunes, les deux gros cailloux que le chef de l’Etat abrite dans ses chaussures. Wade s’est arrangé pour que son ex-homme de confiance brandisse les preuves de son innocence quant aux malversations qu’il lui avait lui-même prêtées, non-lieu à l’appui, et ne peut plus être indexé pour quoi que ce soit. En plus, « Idy » détient des secrets qui peuvent gêner Wade, lequel ne veut absolument pas le voir accéder au pouvoir, il y va de sa sécurité et de celle de sa famille. Ensuite il le cerne politiquement, en faisant lâcher par son porte-parole Oumar Sarr, lors du Débat Africain sur RFI, une phrase révélatrice de la tension qui pèse sur le climat politique, concernant les velléités qu’aurait Abdoulaye Wade de passer en force, lequel dit très précisément : «  S’il faut déstabiliser le Sénégal parce que tout simplement Abdoulaye Wade veut violer la Constitution, nous sommes prêts à le faire », arguant aussi que la recevabilité ou non de sa candidature n’est plus juridique, mais politique. On est sur le terrain favori de Wade, sur lequel peu d’hommes politiques sénégalais ont osé le défier, celui du bord du gouffre, dans lequel son « fils d’emprunt » ne rechignera pas à sauter. Il a d’autres fers aux feux, Idrissa Seck, notamment celui qui chauffe les courbes des sondages et qui met son rival Macky Sall devant lui. Il va se charger d’être aussi un danger pour ce dernier. En l’attaquant bille en tête, sur sa prétendue blancheur de mains et son personnage candide et « propre ». Il sait que dans l’opinion, sa valse hésitation entre le Point E et le Palais a laissé des traces, au contraire de « Macky » qui est accrédité d’une certaine constance et d’une certaine éthique de gestion, qu’il va s’évertuer à casser, avec ses attaques sur les 7 milliards de Taïwan, et son rôle dans les mécanismes qui ont abouti à sa disgrâce et à son bannissement du PDS. Il veut reprendre son poste de N°1 après Wade, en harcelant Macky Sall qui s’est affranchi de sa tutelle. C'est de bonne guerre. On est en politique et non dans une partie de plaisir. Comme il n’est jamais meilleur que seul contre tous, il s’escrime aussi avec l’opposition, laquelle tente de le virer du M23, et de la coalition qu’Amadou Mahtar Mbow est en train d’initier, et dont personne ne veut qu’il fasse partie, ni Bennoo, ni Bennoo Alternative 2012 qui a refusé de l’auditionner comme candidat à la candidature, ni le PS qui lui reproche encore sa feinte de Jamm-Ji en 2007, encore moins Abdoulaye Bathily qui s’oppose farouchement à toute forme d’alliance avec lui, chat échaudé craignant l’eau froide.
Malgré cela, Idrissa Seck demeure le problème de tous ces candidats et de toutes ces coalitions. Il le sait et va à la bagarre avec des atouts certains. C’est une bête politique, le meilleur en politique des « fils » de Wade, il a une organisation qui ne laisse pas un seul espace au hasard et à l’improvisation, il a un ascendant certain sur les foules, parce que génial orateur, et a à sa disposition d’énormes moyens qui le rendent redoutable du point de vue de la logistique. Il a un directoire de campagne constitué de bons exécutants qui pilote une machine électorale à la tête de laquelle se trouve Léna Sène, recrutée avec un sens aiguisé de la communication et du réseau que sa stature peut drainer vers Rewmi, sans compter l’effet Condeleezza Rice sur les masses populaires. Rajoutez-y l’armada traditionnelle qui accompagnera sa campagne sans nul doute à l’américaine, et la perception qu’il voudra faire paraître d’une équipe prônant l’alternance générationnelle, de celle qui crée un Etat de type moderne pour servir l’intérêt général, qui martèle inlassablement l’idée de rassemblement, et vous avez le portrait d’un candidat qui va à la bagarre pour la gagner. Même si ça doit saigner. Il est prêt à prendre la posture de celui qui va prendre tous les coups, ce qui lui laissera la latitude et le plaisir de les rendre, donnant à ce western une dramaturgie qui fera de cette campagne un moment jamais vécu dans l’histoire de notre pays. Un moment éminemment politique. Politiquement épique, comme les aiment les Sénégalais. Idrissa Seck fera mal dans tous les cas de figure : il gagnera ou fera perdre. 
Mardi 29 Novembre 2011



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3.Posté par ABDOU FALL le 29/11/2011 08:44
idrissa seck je pense c'est le meilleur choix vu son courage et sa determination a gouverner ce pays .. c'est un vrai patriote .....bonne chance mr seck

2.Posté par edouard le 29/11/2011 08:42
Arrétez publier la photo de ce voleur et rancunier politicien.Il doit nous restituer nos 81 milliards avant de nous demander nos suffrages.

1.Posté par Marabi le 29/11/2011 08:23
Je reste persuadé qu'Idy est l'homme de la situation. Il est capable à mon fort intérieur de nous mettre en place une politique pour REDRESSER notre cher SENEGAL.

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