Laser du lundi : Processus de paix et de périls en Casamance (Par Babacar Justin Ndiaye)

Laser du lundi ,Retrouvez chaque Lundi matin sur Dakaractu la chronique politique de Babacar Justin Ndiaye, Analyste politique et social .


Laser du lundi : Processus de paix et de périls en Casamance  (Par Babacar Justin Ndiaye)
DAKARACTU.COM - Entre l’obscure affaire de la dizaine de rebelles soudoyés puis exfiltrés de la forêt vers des destinations peu claires et la réunion du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance élargie à une brochette d’experts américains et éthiopiens, le fameux processus de paix arbore les caractéristiques, à peine voilées, d’une démarche ponctuée d’imprudences et de périls.

Dans l’opaque dossier des rebelles retournés et rétribués, le double but de la manœuvre vise logiquement deux objectifs : dégonfler progressivement le volume des effectifs de la rébellion (comme on vide un bassin jusqu’à l’étiage) et, dans la foulée, embrigader d’ex-maquisards aguerris en vue de créer un maquis anti-maquis. En d’autres termes, combattre le Mfdc au moyen du Mfdc.

Ce volet irrégulier ou souterrain de la guerre est partout l’apanage des services de renseignement qui excellent dans les coups obliques, c’est-à-dire les frappes indirectes dirigées sur l’ennemi. Avec un succès jamais garanti à cent pour cent. L’histoire des guerres françaises d’Indochine et d’Algérie ou de la guerre américaine du Viêt-Nam ayant grandement démontré que les harkis et les supplétifs d’une armée nationale n’assurent jamais la victoire. Car « on se bat avec son âme et son sang » disait le Général De Gaulle. Et non avec le magot et les manœuvres, pourrait-on ajouter.

A travers le second évènement, le processus de paix en Casamance s’accouple avec le processus (très fin) de démantèlement du Sénégal. En effet, le Groupe – tantôt de Recherche, tantôt de Réflexion – pour la Paix en Casamance (GRPC) piloté par Robert Sagna, a tenu un conclave inédit, le samedi 27 juillet à Ziguinchor, au cours duquel des experts éthiopiens et américains ont été invités et auditionnés.

Même si l’ingénieux et le bien avisé Robert Sagna a retenu un thème séduisant et soporifique (endormeur) gravitant autour de la « Décentralisation comme alternative à l’indépendance », l’initiative reste évidemment inquiétante à plus d’un titre. Projeter au cœur de la Casamance, des experts venus de pays cassés (avec ou sans guillemets) comme l’Ethiopie ou d’Etats assemblés ou fédérés à l’instar des USA, pour y vulgariser des expériences de démembrements et de remembrements de nations, c’est psychologiquement la meilleure façon d’apporter un supplément d’eau au moulin de la rébellion locale.

Sous cet angle, on peut dire, sans ambages, que le GRPC – les mauvaises langues traduisent cyniquement le sigle en « Gouvernement Rebelle Provisoire de la Casamance » – pratique davantage la pédagogie du séparatisme que la recherche de la paix. Avec, du reste, un art consommé du travail biaisé ; puisque la courte liste des invités, laisse perplexe : pourquoi n’a-t-on pas invité des experts du Sud-Soudan, nouvel Etat qui est le fruit d’une cassure bien aboutie ?

Au demeurant, les expériences croisées étant didactiquement les meilleures, les initiateurs de l’insolite et troublant conclave de Ziguinchor devaient convier des experts angolais pour plancher sur la recette du gouvernement de Luanda qui contrôle, sans faiblesse ni souplesse, l’enclave de Cabinda soudée territorialement au Congo-Brazzaville. Et sans lien physique avec l’Angola. Il s’agit là d’une hérésie héritée de la colonisation portugaise qui rappelle étrangement la Casamance, elle-même, isolée du reste du Sénégal par l’écran gambien.

Au Cabinda, l’Etat angolais est jugé annexionniste par des Cabindais qui ont créé et animé un Front de Libération de l’Enclave de Cabinda (FLEC), un mouvement armé qui lutte de la même manière que le Mfdc en Casamance. Question : les experts américains conviés par Robert Sagna, ont-ils dit à l’auditoire que les Etats-Unis – dont une des compagnies pétrolières (la Chevron) pompe le pétrole cabindais confisqué par l’Angola – sont de facto les complices de l’annexion musclée du Cabinda par le gouvernement du MPLA ?

Pourtant, Dieu sait qu’il existe en Afrique, des expériences dynamiques et positives qui méritent d’être contées et vulgarisées à Ziguinchor, pour le bien du Sénégal. Car, elles montrent à suffisance que la très sublimée Décentralisation est une excellente modalité. Sans être une panacée. Tenez : le Cameroun est une République successivement unifiée et unitaire sous la férule du Président Ahmadou Ahidjo, artisan tenace de la fusion entre le Cameroun anglophone (ex-capitale Buéa) et le Cameroun francophone. Pourquoi a-t-on escamoté l’expérience du Cameroun à Ziguinchor ?

A côté de l’expérience problématique de l’Ethiopie (les provinces de l’Ogaden, du Tigré et du Wollo sont plus scotchées que soudées à l’Etat central d’Addis-Abeba) on peut citer celle plus impressionnante de la Tanzanie. Ce pays, on a tendance à l’oublier, est la fusion réussie de l’ex-Tanganyika continental et de l’île de Zanzibar. Précisément, c’est la contraction des noms des deux entités qui donne l’appellation : Tanzanie.

L’expérience tanzanienne est d’autant plus indiquée à diffuser en Casamance, qu’elle brasse des communautés différentes (noires et arabes) et des religions distinctes (musulmane et chrétienne) avec des hommes d’Etat emblématiques comme Julius Nyerere et Salim Ahmed Salim. Mieux, l’exemple de la Tanzanie est sans ratés. Comparativement à celui des USA qui ont plus avalé stratégiquement qu’intégré les îles Hawaï. Sans oublier Porto Rico qui balance entre annexion administrative et marginalisation économique par Washington.

Il va sans dire que la planète aligne des pays démembrés et remembrés ; cassés et reconstitués ; voire conglomérés. Dont les odyssées peuvent inspirer les décideurs sénégalais en charge du dossier casamançais. Mais, toute référence en la matière, doit exclure les erreurs et les calculs de nature à donner des ailes aux démons du séparatisme en quête frénétique d’envol, depuis 1982.

Une question taraude l’esprit : comment cette armada de ministres-conseillers et de conseillers spéciaux a pu assister, sans broncher ni sensibiliser le Président de la république, sur une initiative du GRPC qui déconsolide de façon insidieuse l’unité nationale. Manifestement Macky Sall est plus encombré qu’entouré. Et plus entouré que conseillé.
Lundi 5 Août 2013



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21.Posté par Diedhiou le 30/10/2013 10:59
Monsieur Babacar Justin Ndiaye confond bavardage et pertinence ; je ne sais pas pour les autres questions, mais pour celle casamançaise, il commet pas de maladresses. Pour exemple, j'ai recensé au minimum cinq contre-vérités dans ses interventions sur la Communauté Sant égidio que je connais assez bien. Monsieur Ndiaye, je crois que vous feriez mieux de vous renseigner avant de vous prononcer. Aussi, je comprend pas trop si vous êtes pour la paix en Casamance ou pas, votre position la-dessus n'est pas claire, à mon sens.

bien cordialement
Zimako

20.Posté par lorca le 12/08/2013 22:31
ce n est pas la premiere fois que ce soit disant politologue se permet de raconter du n importe quoi sur la casamance.ceux qui lui donne la parole doivent lui demander dans quelle universite il a fait ses etudes politiques.ce monsieur est un danger pour le senegal.ce qui me fait rire c est le fait de se proclamer specialiste de la casamance. il faut arreter car le probleme de la casamance est tres serieux au point de servir d outil marqueting sur ta personne.

19.Posté par grammairien le 11/08/2013 15:15
Une phrase ne peut pas être commencée par "Dont" ( avant dernier paragraphe, deuxième phrase)

18.Posté par elhadj .o.ndiour le 09/08/2013 07:19
La verite est piment deeee

17.Posté par boy ndof le 07/08/2013 20:52
tous ceux qui ont un tant soit peu contribué ont départ de wade tiennent un poste de responsabilité autour de macky, le sénégal a besoin de compétences et non se contenter d'un partage de gateau.
wakhlène macky mou bayi lolou

16.Posté par boy ndof le 07/08/2013 20:33
on en veut toujours aux gens qui disent des vérités crues. je ne suis pas d'avis que les problèmes sur la recherche de la paix en casamance sont à cacher; ça ne va pas; on politise le dossier en choisissant Rebelle Sagna, partage du gateau rek mo fiy daw

15.Posté par Yaya MANE le 07/08/2013 19:45
PETIT MESSAGE A UN PETIT MONSIEUR NOMME BABACAR JUSTIN NDIAYE

Sur le site « Dakaractu.com », le lundi 05 août 2013, ce soit disant « politologue et journaliste » publie un torchon puant avec des senteurs de provocation bête et méchante.
De quel droit cet énergumène, sorti d’on ne sait où, peut qualifier d’autres sénégalais de « Groupe de rebelles » ? Prétentieux et inutilement péremptoire, il développe un argumentaire hasardeux et visiblement malveillant, sur la base d’une information erronée et mal glanée.
Comme chacun le sait ce monsieur est en mal de reconnaissance comme homme érudit, cultivé et bien informé avec ses citations et ses formules pompeuses et creuses qui agacent plus qu’elles n’éblouissent. Il cherche à faire étalage de "sa culture", et comme a dit Malraux, moins on en a, plus on l'étale, comme la confiture. Bref, étant donné qu'il se qualifie lui même de "mauvaise langue", il ne mérite que du mépris.

Yaya MANE
Membre du Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC)

14.Posté par elzo le 06/08/2013 14:14
tres cher m. ndiaye vos lazers sont severes pour Macky. Vous avez toujours une conclusion acide. SVP M. proposer nous quelque chose. La critique c facile le difficile c l art

13.Posté par Moustapha le 06/08/2013 13:42
Analyse est rarement plus pertinente que celle là sur la crise en Casamance. Il faut que le Président arrête sa façon de la gérer. On peut lui pardonner toute sorte d'incompétence mais de grâce qu'il fasse tout pour préserver l'intégralité du territoire national et, au rythme où vont les agissements de Robert Sagna, on va droit à une forme de seccession de la partie septentrionale de notre cher pays. Non content d'internationaliser la crise, ce monsieur réputé manipulateur des rebelles depuis belle lurette ne semble avoir comme objectif que de poignarder la République dans le dos. Si le Président ne parvient pas à comprendre une telle situation, il y a lieu de s'interroger réellement sur sa capacité à être à la tête du pays, ja compétence commençant par l'aptitude à comprendre les faits qui nous interpellent.

12.Posté par Babacar Justin Ndiaye le 06/08/2013 08:58
Détrompez-vous Kalissa, Robert Sagna est mon ami. Humainement, Robert est merveilleux et généreux. Le choc des opinions n' a rien à voir avec les coups de poing. Mes préoccupations sont hautement patriotiques. Je m'empresse d'ajouter que je n'ai pas bien sûr le monopole du patriotisme. Le temps est le meilleur juge. "Laissons l'avenir venir" comme chantait Tino Rossi.

11.Posté par xoot xalaat le 05/08/2013 23:54
Tout observateur averti est d'accord avec Justin dont les vues sont JUSTES!
ROBERT SAGNA est un grand REBELLE, ou à tout le moins un sympathisant des rebelles!
Il ne veut pas la fin de la rébellion car il en a fait un fonds de commerce politique!
Croire qu'il œuvre pour la paix, c'est de la pure folie!

10.Posté par kalissa le 05/08/2013 18:55
babacar,cesse de casser du sucre sur le dos des facilitateurs,approche toi du président et donne lui des conseils sur ce sujet ,c'est mieux grand.vous devez certainement avoir un problème avec Robert sagna,vous l'attaquez souvent!

9.Posté par LY le 05/08/2013 18:38
Le séparatisme les casamançais n'en veulent. Il y a des gens qui ne représentent rien et qui ont pris des armes pour on ne sait quelle indépendance. Que de chimères. L'état doit déclarer la guerre a ce groupe. Donner des moyens sophistiqués a l'armée. En un mois on aura fini avec ces bandits là. Ils nous empêchent de travailler.
Ce qui montre que ces gens là ne sont pas intelligents c'est le fait de miner les rizières et champs. Comment veulent ils que les casamançais travaillent pour se nourrire. Vraiment c'est con

8.Posté par Ngouye le 05/08/2013 15:05
Mangeur, c'était pas le général Niang mais plutôt, le Général Dieng. Et puis il a proposé des pistes de solution. Il a donné comme exemple, l'expérience des certains pays africains comme la Tanganika et Zanibar et le Cameroun entre autres. Je pense que ce sont tes apriori sur lui qui ont fait que t'a pas bien retenu ce que t'a lu.

7.Posté par Vérité VRAIE le 05/08/2013 13:32
Très belle analyse!
La pacification ne sera pas l'œuvre de séparatistes...

6.Posté par hamo dara le 05/08/2013 10:08
Wa mais Grand justin mano bayi di wakh ci casamance. Fi nga tollal conflit bi yeggu fa gnune casa legnu nek li ngaye wakh yep fenni nene Hawma nak ban interet nga am ci mbirmi waye begge trop di wakh ci armee bi rebellion bi te ndeysane soldar si bu gnu la liree ci hahataay legnuy dek noopil ci mbirmi billahi walahi tallahi linga ciy wah yep 95 % NEKUL Yow est ce ke sah do rebel So hamon TUTI rek di nga hamne 95% des casamancais ne portent pas les rebelles ds leur coeur bayil li ngay def fond de commerce Gnune diama lagnu wakh

5.Posté par yovoyovo le 05/08/2013 09:45
Monsieur Ndiaye les sénégalais préfèrent un imam qui leur dit si vous faites ça vous allez au paradis qu un imam qui leur dit si vous ne faites pas ça vous allez en enfer .JE suis désolé mais vous n êtes qu un poète et rien d autre.VOS ÉCRITS SONNENT FAUX

4.Posté par de passage le 05/08/2013 09:43
je me demande si réellement ce mec est un expert de la crise casamançaise. La critique est facile mais quelles sont les solutions qu'il propose? Quand je le lis, j'ai l'impression que ce mec est partisan des méthodes radicales à savoir la guerre mais ce qu'il ignore, cette méthode a montré ses limites dans les années 90 (avec la nomination d'un gouverneur militaire le Gle Niang à Ziguinchor mais bizarrement c'est durant cette période que le mfdc a recruté le plus de combattants et c'est durant cette période que l'armée a subit le plus de perte : les batailles de mandina mancagne et de babonda).
Le sénégal a t il les moyens de mener une guerre contre un ennemi dont la plupart des camps se trouve à soit à la frontière (avec la guinée ou la gambie) ou dans les pays frontaliers. En casamance il ne s'agit pas d'une guerre classique mais d'une guérilla et l'exemple de la guerre en irak ou en afghanistan devrait nous appeler à plus de retenue et de mesure.

3.Posté par mangeur le 05/08/2013 08:58
B. J. NDiaye, le seul journaliste non corrompu dans ce pays. Tout le reste participe au festin financier des contribuables senegalais, (annulation d'impots, aide a la presse, piques assiettes chez le PR). C'est le seul pays au monde qui compte autant de journalistes autour du PR (El Hadi Kasse, Abou Abel Thiam, Racine Talla, Alioune Fall, A. Aizi Diop, Latif Coulibaly, S. Jules Diop.....etc) Ya que l'argent et les postes qui les interessent.

2.Posté par louanchi le 05/08/2013 08:23


HARKIS LES CAMPS DE LA HONTE

lien vers http://www.dailymotion.com/video/xl0lyn_hocine-le-combat-d-une-vie_news

En 1975, quatre hommes cagoulés et armés pénètrent dans la mairie de Saint Laurent des arbres, dans le département du Gard. Sous la menace de tout faire sauter à la dynamite, ils obtiennent après 24 heures de négociations la dissolution du camp de harkis proche du village. A l'époque, depuis 13 ans, ce camp de Saint Maurice l'Ardoise, ceinturé de barbelés et de miradors, accueillait 1200 harkis et leurs familles. Une discipline militaire, des conditions hygiéniques minimales, violence et répression, 40 malades mentaux qui errent désoeuvrés et l' isolement total de la société française. Sur les quatre membres du commando anonyme des cagoulés, un seul aujourd'hui se décide à parler.

35 ans après Hocine raconte comment il a risqué sa vie pour faire raser le camp de la honte. Nous sommes retournés avec lui sur les lieux, ce 14 juillet 2011. Anne Gromaire, Jean-Claude Honnorat.

Sur radio-alpes.net - Audio -France-Algérie : Le combat de ma vie (2012-03-26 17:55:13) - Ecoutez: Hocine Louanchi joint au téléphone...émotions et voile de censure levé ! Les Accords d'Evian n'effacent pas le passé, mais l'avenir pourra apaiser les blessures. (H.Louanchi)

Interview du 26 mars 2012 sur radio-alpes.net

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