Lancement officiel de la Campagne des « seize jours d’activisme contre les violences faites au femmes et aux filles : Discours de Madame Mariama SARR, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance


Lancement officiel de la Campagne des « seize jours d’activisme contre les violences faites au femmes et aux filles : Discours de Madame Mariama SARR, Ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance
Mesdames, Messieurs,
Cette 24éme édition est placée par les Nations Unies sous le thème  « de la paix chez soi à la paix dans le monde : défions le militarisme et mettons fin à la violence contre les femmes ».
Le Sénégal a choisi cette année de célébrer cet activisme sous le thème de « la prise en charge des violences faites aux femmes et aux filles dans l’espace francophone : enjeux et défis ». Ce thème est plus d’actualité au moment où notre pays accueille  le 15éme sommet de la Francophonie placé sous le thème : « Femmes et jeunes acteurs de Développement  et vecteurs de paix ».
 
Mesdames, Messieurs,
Cette problématique de la prise en charge de ce phénomène des temps modernes nous interpelle tous au plus haut point car dans tous les pays du monde, les femmes et les filles sont victimes de formes multiples de violence.
Cette violence se produit au foyer, dans la rue, à l'école, au travail, pendant les conflits comme en temps de paix. Le plus souvent, elle prend la forme de violence familiale ou sexuelle et se manifeste par les pratique culturelles néfastes telles que : les mariages précoces, les mariages forcés, les mutilations génitales féminines…
Cette violence prive les femmes et les filles de leur dignité, porte atteinte à leurs droits fondamentaux et les empêche de réaliser tout leur potentiel. C'est alors, l'un des obstacles les plus forts à la cause des femmes, dont le coût social et économique nuit au progrès et au développement de la nation.
Comme l’a si bien déclaré la Secrétaire d’Etat, Mme Hilary Clinton : «Il est temps pour nous tous d'assumer notre responsabilité d'aller au-delà de la condamnation de ces comportements, et de prendre des mesures concrètes pour y mettre fin, de les rendre socialement inacceptables, de reconnaître qu'ils ne sont pas culturels, mais criminels ».
Mesdames, Messieurs,
Notre pays  fait face aussi au phénomène  des violences basées sur le genre.
En effet, Selon l’EDS-MICS de 2010-2011, 16% des femmes âgées de 25 à 49 ans étaient déjà en union avant d’atteindre l’âge de 15 ans et 40% avant l’âge de 18 ans, 26% de cette même catégorie de femme ont déclaré avoir été excisées.
Les résultats de l’étude commanditée par ONUFEMMES en 2012, montrent que le nombre de cas de violences exercées sur les femmes et les filles a plus que doublé en l’espace de 5 ans. Et les faits relayés par la presse, au quotidien confortent cette réalité.
Ces sévices se déclinent sous différentes formes : viol, coups et blessures volontaires, injures, pédophilie, séquestration… 
Divers facteurs font que la plupart des victimes ne font pas recours aux structures formelles de justice.
Cette situation est inadmissible et doit nous amener à continuer sans relâche nos efforts comme le disait madame Puri, Sous Secrétaire générale des Nations Unies, la question de la lutte contre les Violences faites aux femmes ne doit pas être « reléguée et minimisée en tant que « question de femmes » mais être reconnue comme une priorité en terme de politique publique aux niveaux les plus élevés de l’élaboration des politique ».
 
Au Sénégal, l’éradication des violences basées sur le genre demeure l’un des défis les plus importants et les plus présents.
En effet, depuis son accession à la souveraineté nationale, notre pays a affiché sa volonté de construire un Etat de droit. Cet engagement se matérialise à travers la ratification de la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et régionaux protecteurs des droits de la femme et de la jeune fille.
 
Au niveau national, cet intérêt se manifeste par des efforts considérables consentis sur le plan légal, institutionnel, social et économique tendant à promouvoir l’égalité des sexes, l’autonomisation des femmes, et la prise en compte de leurs spécificité dans les politiques et programmes de développement.
Ces actions entreprises ont permis d’enregistrer entre autres réalisations : l’élaboration des procédures opérationnelles standards de prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre, le rapport périodique de la CEDEF et l’esquisse du plan de suivi des recommandations, l’examen périodique universel des droits de l’homme, le plan d’action national multisectoriel de prévention et de prise en charge effective  des violences basées sur le genre (2014-2017)…
 
Mesdames, Messieurs ;
Force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, bien que des efforts ont été accomplis et que des avancées ont également été observés, les défis à relever restent encore nombreux et complexes.
 
C’est pourquoi, en procédant ce jour, au lancement officiel de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, permettez-moi de saisir cette opportunité pour exhorter tout un chacun à dénoncer toute personne qui se rend coupable de ces actes iniques. La tâche n’incombe pas uniquement au Gouvernement, mais c’est un devoir pour tout citoyen. Soyez l’œil vigilant des institutions étatiques, partout où vous êtes.
 
 
Mesdames, Messieurs vous me permettrez de profiter de cette prestigieuse et auguste assemblée pour lancer un appel à tous les acteurs de la Société civile, du secteur privé, des médias pour des interactions dynamiques, synergique et constructives avec les pouvoirs publics en vue de trouver des solutions durables à cette problématique de développement.
 
Les communautés ont aussi un rôle crucial à jouer parce qu'ils ont le pouvoir d'influencer l'opinion publique, de sensibiliser la population et d'encourager le débat sur la nécessité de changer les normes sociales et les attitudes discriminatoires.
 
Je profite également de cette tribune qui m’est offerte pour magnifier l’excellent partenariat qui a toujours prévalu entre le gouvernement du Sénégal et le Système des Nations Unies.  Je vous remercie pour votre implication effective et votre appui matériel et financier déterminant et vous réitère l’engagement de mon département à assurer pleinement la coordination de la mise en œuvre et du suivi du programme conjoint « éradication des violences basées sur le genre et la promotion des droits humains  2014-2017 » et ceci, en parfaite synergie avec l’ensemble des acteurs étatiques et non étatiques concernés. Nous saisissons sa pertinence et son importance dans la création d’un environnement plus sécuritaire et plus juste pour les femmes, les filles et la société entière.  Par le biais de cet important  programme, nous arriverons sans nul doute à rendre effective l’égalité des sexes et le respect des droits humains de la femme.
 
Pour clore mon propos, je remercie encore une fois ONUFEMMES et UNFPA qui ont bien voulu appuyer la tenue de ce panel et pour toutes les autres actions qu’ils mènent au quotidien pour promouvoir et défendre les droits des femmes et des filles. Nos sincères remerciements sont également adressés à tous ceux qui ont répondu présents à notre appel.
 
Sur ce, je déclare officiellement lancée la campagne des « seize jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles ».
Je vous remercie de votre bien aimable attention.
 
Mercredi 26 Novembre 2014




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