Lancement de l’album « Ousseynou ak Assane » : Fou Malade fait le procès de la justice sénégalaise


Lancement de l’album « Ousseynou ak Assane » : Fou Malade fait le procès de la justice sénégalaise
Pas si fou ! Malal Tall, avec les yeux d’Argus, observe la justice sénégalaise pour en déceler des failles. En clair, lors d’un point de presse qu’ils ont animé ce jeudi conjointement, les rappeurs Fou Malade et Niagass, lançant l’album « Ousseynou ak Assane », ont remis au goût du jour des affaires non encore élucidées comme le meurtre crapuleux de Me Babacar Sèye en mai 1993, le vote de la loi Ezzan en 2005, l’exil de Karim Wade au Qatar dans des conditions rocambolesques qui empruntent au théâtre leurs intrigues.   « On dit tout haut, ce qui se dit tout-bas », se révolte le rappeur, qui touche du doigt ce qu’il appelle « l’incorrection des autorités ».  

 

« La justice est corrompue, il faut le dire », chante Fou Malade. Ce dernier a déploré le morcellement et le bradage du littoral de St-Louis à Guédiawaye, alors que le gouvernement avait promis de protéger la zone pour des raisons écologiques. 

Cet album, composé sur le registre mémoriel, veut garder traces de tous les crimes de sang et financiers dans un registre explicite. « Le rôle de l’artiste c’est de rappeler, c’est de restaurer, c’est de réhabiliter », déclare ce leader de Y’en a marre, qui milite pour un recentrage sur les valeurs culturelles purement africaines à travers la promotion de la circoncision.

« Ousseynou ak Assane », qui fustige la tendance du rap local à l’américanisation, traite aussi du sort de l’artiste qui affronte la rigueur des temps comme le Sénégalais lambda, alors que ses apparitions à la télé le font passer pour un Crésus.  

Pour la rythmique, l’opus véhicule un jazz fouetté de notes traditionnelles qu’accompagne la voix doucereuse de la chanteuse sénégalaise Mirma, établie en France.
Jeudi 12 Avril 2018




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