Lamine Niang, responsable de l’APR/Médina : « M'bagnick N'diaye ne mérite pas d’excuse (…) Il faut que le Président s’occupe davantage de ses militants(…)»


Lamine Niang, responsable de l’APR/Médina : « M'bagnick N'diaye ne mérite pas d’excuse (…) Il faut que le Président s’occupe davantage de ses militants(…)»

Dakaractu : Mr Niang en tant que responsable à la Médina, qu'est-ce qui explique la désunion de l'Apr dans votre fief, mais aussi de manière générale ? On dirait une armée mexicaine, chaque responsable s'autoproclamant chef, ce qui d'ailleurs, vous a coûté une déculottée aux locales particulièrement à la Médina ...
 
Lamine Niang : Permettez-moi tout d’abord, après avoir salué vos lecteurs, de présenter mes profondes et sincères condoléances à la famille d'une sœur de parti du nom de Daba Gningue, rappelée à Dieu le mois dernier, des suites d'une longue maladie.
Je présente mes condoléances à tout le parti pour la grande mobilisation de solidarité militante lors des obsèques et du 8e jour qui a dignement représenté le Président de la République, chef du parti, par la voix du Ministre M'baye N'diaye.
Mes condoléances également à une grande responsable du parti qui vient de perdre son mari. Je veux parler de Mme khady  Naar Fall de la rue 39 x 26, chargée de mission à la primature. 

Le parti nous permet de faire son animation où que l’on puisse se trouver, ainsi je continue de le faire à la Médina. Mais je précise que je suis maintenant exclusivement militant à Rufisque, suite aux demandes pressantes de gens qui avaient voté Macky 2012 à cause de moi et qui ne se reconnaissent pas dans le comportement individualiste et jaloux de certains responsables. Et le Président a demandé à tout un chacun d'aller vers base et massifier chez lui. Je suis natif de Rufisque, ce qui fait que j'ai regroupé des militants et sympathisants autour d'une plateforme que je coordonne, afin de fidéliser et d'asseoir leur engagement et/ou leur sympathie envers le Président Macky Sall. Car pour des élections présidentielles on peut appuyer son candidat où que l'on soit (...)

Pour revenir à votre question, je trouve comme raison de cette désunion, le problème d'ego surdimensionné entre responsables. Chacun chante et conjugue le "c'est moi ou rien ", ignorant les fondamentaux du règlement intérieur de notre parti, mais aussi foulant aux pieds les vertus sociologiques qui lient les habitants d'une même cité (...) Beaucoup en sont à leur première expérience de militantisme et surtout politique et cela se voyait sur le comportement des uns et des autres.
Comportements qui ont installé la léthargie dans le parti juste après l'élection du PR Macky Sall.
Tout le monde avait fui la base soit pour aller chercher des postes, soit disaient-ils, pour raison professionnelle compte tenu de leurs nouvelles responsabilités. Ils étaient tous devenus injoignables, changeant de numéros et ou masquant les nouveaux numéros. Les premiers signaux de l’arrogance que l'on avait tous combattue contre les libéraux, étaient là.
Donc, les soit disant responsables ont commencé les premiers, à couper le cordon ombilical de camarade de parti qui existait entre eux déjà promus, et la base. Ce qui ne peut nullement s’expliquer.
Ensuite il leur est venu, l'impertinente idée d'ouvrir chacun sa permanence locale avec ses propres hommes. Dès lors on ne parlait plus que de militant de tel ou de tel, mais aussi de permanence de tel ou tel autre, freinant  et plombant ainsi la démarche collective qu'on nous reconnaissait avant la prise du pouvoir.
Chacun a travaillé pour soi et non pour l'intérêt supérieur du parti ou pour le Président Sall. Ils ont oublié est que c'est à cause de lui qu'on les cite et c'est pour lui que les militants ont accepté d'être derrière eux; en attestent le résultats...
 
Dakaractu : Selon vous, lequel de Sidy Same ou Seydou Guèye présente le profil idéal pour présider aux destinées de votre parti à la Médina?
 
Au premier tour des présidentielles de 2012 nous avions plus de 5 000 voix devant le PDS suivi de l'AFP et le PS venait avec à peu près 1 000 voix
A nos premières élections locales en tant que chef de file d'une grande coalition au pouvoir, le Bby dirigée par Seydou Guèye SG du gouvernement et porte parole de l'APR, a eu 4 400 et quelques voix , Sidy a eu avec sa liste 735 voix et Taxawu Dakar de Bamba Fall a eu, à lui seul, 9 800 et poussières, le PDS  3 000 voix à cause de nos mésententes insensées qui ont causé un fort taux d'abstention en notre défaveur.
Les deux listes cumulées donnent à peu près le même résultat qu'au premier tour. Donc le parti n'avance pas...
Je pense que cela veut dire beaucoup de choses. Le peuple n'a pas tourné le dos au Président Macky, mais il a plutôt sanctionné le comportement de ses représentants à la base.
Donc le vrai débat ne tourne pas autour de Sidy /Seydou. Comme partout ailleurs. Nous avons dépassé ces schémas, car ils ont tous montré leurs limites en terme non seulement de militant comme les autres, mais aussi en terme d’incapacité managériale à coacher une équipe. Personne n’a pu être capable de s’oublier ne serait-ce que le temps de faire une liste consensuelle pour assurer la victoire au parti qui nous lie tous. Il y a un minimum pour la gestion d'une association libre d'hommes et de femmes libres qui définit un parti politique. Aujourd’hui combien de responsables et militants vaillants méritants et valeureux non promus sont à la base et qui fondent le piédestal même de notre existence politique à la base en terme d'engagement et de mobilisation.
Le parti et le Président en premier doive procéder à la redistribution des cartes du jeu politique dans notre parti. A défaut des renouvellements des élites il faut nécessairement un élargissement des instances du parti, car en politique comme en affaires qui détient l'info détient le pouvoir et on entend trop souvent le Président a dit ceci ou le Président a dit cela ; où est le vrai et où est le faux ?
 
Dakaractu : Pour en rester à votre parti, qu'est-ce qui retarde sa structuration?
 
Quand il y a des problèmes ou des impasses je préfère cogiter pour trouver une solution plutôt que de spéculer. La structuration du parti reste une équation non résolue jusqu’ici, quoique voulue par la majeure partie. Ne perdons pas de vue que partout au Sénégal où le parti existe, il y a quelqu’un à travers qui, le Président est passé pour son implantation. Ce sont eux que j’appelle les porteurs du projet APR. Je ne dis pas qu’ils sont mieux que tout le reste qui vient après, mais ils sont de facto incontournables dans tout processus dans le parti. Mais aussi en retour  ils se devraient d’être conscients de leurs positions pour faire preuve de souplesse, d’ouverture, d’équité pour vraiment traiter tout le monde au même pied d’égalité commençant d’abord par eux mêmes.
J’avais fait un document qui s’appelle le CADRE UNITAIRE  pour vraiment résorber tous ces gaps en terme d’unité, de dialogue, d’échanges et de partage des infos et des moyens du parti .Le parti souffre gravement d’interlocuteur, de dialogue et de démocratie interne. L’étroitesse, l'ego fort et une fausse prétention de beaucoup en sont une raison. De par leurs comportements et pratiques, ils ont isolé le parti APR des masses collectives. Le parti est encore jeune et il faut qu'il grandisse en ouvrant ses portes à tout Sénégalais désireux d'y adhérer. 
Après vient le fait que beaucoup qui étaient engagés dans la lutte derrière le candidat Macky pour le porter là où il est aujourd'hui, se trouvent dans une désillusion et un désemparement hors normes. Cela bloque beaucoup notre marketing politique. Il faut que le Président s’occupe davantage de ses militants en les casant et que ces derniers fassent autant pour réussir cette démocratie agissante entre nous.
Comme nous allons vers des présidentielles, l'heure est à un vaste rassemblement autour du Président pour le réélire. Les locales nous ont presque pré-structurés, donc une structuration n'est guère impérative. Il faut plutôt faire le maximum de consensus avec le peuple pour qu'il accompagne notre Président et candidat à l'heure venue.
 
 
Dakaractu : Depuis la fameuse déclaration du ministre M'bagnick N'diaye sur l'implication de la Première Dame dans les affaires de l'Etat, d'aucuns gardent l'image que c'est Marième Faye qui nomme et dégomme. Qu'en dites-vous?


Ce que M'bagnick N'diaye a dit l'engage, lui seul sait dans quel objectif il l'a dit. Je ne lui trouverai point d'excuses. Il comprend bien le wolof et même si on le traduisait en Sérère ou en Pulaar, ce serait la même chose. Un homme public et surtout un Ministre de la République doit savoir contenir ses émotions et maintenir ses pulsions, pour éviter de mettre tout un système dans des situations inconfortables
Je vais plutôt parler de Mme Sall, que je ne fréquente pas et que par ailleurs je n'ai jamais rencontré officiellement ; mais en toute chose témoin est bon et j'en suis un.
Dans l’opposition, aux durs moments des manifestations à la place de l'Obélisque, combien de leaders et chefs de parti étaient là-bas? Beaucoup, mais on a jamais vu leurs dames dans la bataille contre les coups de feu mortels de Wade et le fameux dragon avec l'eau chaude. C'est elle seule que l'on voyait au front, parmi les femmes militantes de l'APR et des autres formations en t-shirt et casquette bien serrée. C'est également elle seule qui venait avec des voitures remplies de sandwiches et des boissons à distribuer à tout le monde sans distinction et pourtant, tous les autres candidats étaient des milliardaires. Pendant ce moment, elle était la bonne dame voulue et admirée pour tout et par tous. Et elle disait à ceux qui s' étonnaient de la voir dans le combat qu'on ne meurt pas deux fois, et que mourir à côté de son mari dans un combat souverain en valait bien la peine…
Après la prise du pouvoir, elle n'a pas changé du tout. Lors des premières inondations, alors qu'elle venait de mettre la fondation sur pied. Je l'ai vue au Cices parmi les sinistrés distribuer des nourritures aux gens sur place .Et malgré tout, elle ne ratait jamais son heure de prière et même quand des donateurs venaient, elle laissait les autres s'occuper de leurs providences et continuait elles, ses khadras...
Récemment, elle a été nommée femme de l'année par une structure internationale dans laquelle siège Thabo Mbecki, ancien président de l'Afrique du Sud, mais personne n'en a parlé. Elle ne le mentionne même pas; ç'aurait été d'autres femmes de Président, cela nous aurait valu une soirée de gala en bonne et due forme.
Tout cela pour dire que c'est une femme à vocation sociale et qui ne fait rien d'autre que ce qu'il y a de plus normal sur terre, épauler son mari. Qu'on la laisse en dehors de la politique. 
 
 Que vous inspire le "cas Mimi Touré"?
 
Une erreur politique, tant par son limogeage que son isolement, car elle seule a pu capitaliser tout ce pourquoi le Président a été élu, c'est à dire l'espoir. Elle rayonne tant par sa représentativité, son charisme, son abnégation, que par sa sérénité imperturbable dans la gestion des choses de l'Etat, ce qui est fondamental pour un dirigeant surtout à un certain niveau. Tout ceci avec un parcours à la primature parsemé de résultats probants. On se rappelle tous de son slogan et thème sur l'an 2 de Macky au pouvoir : ÇA  ÉTÉ DIT, C'EST FAIT!
Une de mes journées de vie politique les plus regrettables, fut celle que j'ai subie au Terrou-bi. J’ai été témoin : Mimi a été ce jour là combattue par d’autres ministres de son propre gouvernement. Pourquoi ? A quelles fins? Sous les ordres ou dans l'optique de faire plaisir à qui? C'était honteux de notre part...
Seuls Thierno Alassane et Pape Abdoulaye Seck s’étaient comportés en véritables ministres.
Nous devrions tous regretter ces pratiques et nous défaire de ces habitudes à déchirer un camarade de parti en public ou dans les medias, cela ne nous mettra encore une fois que dans la disgrâce des populations et nous risquons de faire l'objet d'un rejet collectif du peuple qui ne l'oublions pas est le seul souverain.
Toute l'énergie fournie pour combattre cette camarade parti si nous en avions fait la moitié en terme de déploiement pour expliquer aux Sénégalais les réalisations du PR Sall et son ambition pour le Sénégal, nous n'en serions pas là aujourd’hui.
Elle a sa place dans le parti, car pour réussir ce large consensus autour du PR nous avons besoin de tous et de toutes. Si elle a perdu les élections, c'est parce qu'elle a osé se présenter. Aminata Tall qui est la 3e institution de ce pays n'en a pas fait autant, elle n'a pas perdu, car elle ne s’est pas présentée et malgré cela elle devait peser de son influence et de sa notoriété politique pour appuyer les camarades comme Dame Diop, Khassimou  Wane  (tous les deux démis de leurs fonctions) etc. Si, bien évidemment, elle avait un certain poids électoral à Diourbel.
Si on ne la démet pas, on ne devrait démettre aucun autre responsable non victorieux aux élections locales. Idem pour Thierno Alassane qui pour la première fois se présente face à un maire opposant, tonitruant avec deux mandats de Maire à son actif, candidat à sa propre succession, et qui parvient à le mettre en ballottage dans son propre bureau de vote, je trouve que c'est un exploit. C'est une victoire pour le parti!
 
 
 
Dakaractu : Venons en à la traque des biens supposés mal acquis. Quelle est votre lecture du procès Karim Wade?
 
Vous savez au Sénégal la versatilité est de mise en ces temps qui courent, mais nous ne sommes pas aussi amnésiques. Nous avons tous vécu ce qui s’est passé il n'y a pas longtemps, d'où cette forte demande sociale parmi laquelle figure la reddition des comptes.
Le débat est clair maintenant, sur la compétence ou non de la CREI à juger d'anciens ministres et les nullités d'exception. On veut nous faire croire maintenant que Mr Wade est un citoyen spécial, c'est pourquoi on dit un procès spécial et rappelez-vous l'ex Première Ministre leur avait conseillé d'aller chercher de bons avocats. Un bon avocat à mon avis n'est pas celui qui cherche à tout le temps trouver des excuses pour que le procès en tant que tel n’ait pas lieu. C’est celui qui cherchera à te tirer d'affaire au plus vite, car lui le soir, il rentre au sein de sa famille et devrait faire de son mieux pour que son client jouisse de ce même plaisir et non se soumettre à des élucubrations qui ne vous avantagent guère. Karim Wade a une famille lui aussi!
Et au-delà de sa personne, les sénégalais attendent impatiemment le début de ce procès dans le fond et non dans sa forme. Jusqu’ici nous sommes sur le procès des procédures…

Il y a tellement d'étudiants en thèse ou doctorat en droit qui en sont à leur première expérience en terme de procès rocambolesque et retentissant et qui voudraient soit en faire une soutenance ou corriger leurs copies au nom de l'histoire du droit etc...offrons leur cette chance en enseignement
 

Dakaractu : M. Niang, d'aucuns croient savoir que votre leader a raté le coche. Cela fait plus de deux ans qu'il préside aux destinées du Sénégal, mais il n'aurait pas répondu aux attentes, l'économie clopine... Vous partagez cet avis?
 
C'est tout faux! Un opposant est dans ses habits d'opposant et ce serait illusoire d'attendre le contraire. Ceux qui véhiculent cela n'ont pas intérêt à ce que les sénégalais sachent que le PR Sall a réalisé énormément de choses depuis qu'il est là. Ils comptent sur des manipulations pour avoir leurs suffrages . Mais ce qu'ils oublient, c'est que les populations sont en avance sur les politiciens; elles savent qui est qui ? 
Nous avons aussi, nous partisans du PR Sall, une part de responsabilité dans cette tentative de désinformation et de manipulation de la part d’une opposition qui n’existe que par leur autosatisfaction, surtout les promus. Ils sont tous dans leurs bureaux climatisés désertant et fuyant les plateaux-télés et radios au lieu de descendre mouiller le maillot, aller au charbon. Ils ont tous abandonné le PR dans son combat, alors que s’ils faisaient ce que l'on attend d'eux le sénégalais aurait compris et se serait approprié la doctrine du Macky. Et le Président ne serait pas dans le besoin d'être défendu, mais plutôt d'être expliqué ou enseigné, car il en est à ce niveau en terme de bonne gouvernance sur tous les plans et de réalisations dans tous les secteurs. Et c’est le lieu pour moi de saluer ici, le courage et l’engagement de la COJER, de l'Honorable Abdou M'bow, du ministre Mame M'baye Niang, de la Mairesse Thérèse Faye, du DG Birame Faye. Il n’y a que ces jeunes qui défendent le Président à tout moment et en tout lieu. Le Réseau des enseignants avec des gens comme Adama Fall, le Dr Kane etc..., bref tous les potentiels débatteurs du parti. 

Le Président Macky en prônant l’instauration de la dignité humaine par l’inclusion sociale avec leurs reformes (baisses loyers, bourses familiales, CMU, baisse des impôts ETC..) est en train d’installer au Sénégal ce qui n’existe dans aucun autre pays d’Afrique, UN MODÈLE SOCIAL DE VIE : droit à la vie, à la santé, à l’éducation etc…
 
Votre dernier mot?

Je voudrai pour terminer, demander à tout le parti de se ressaisir et de soigner nos comportements. Nous serions assez forts et assez soudés si nous étions capable d’interpeller le génie qui est en nous pour réussir à donner aux autres Sénégalais le meilleur de nous mêmes pour qu’ils nous rejoignent. 

Je demanderai au Président de redoubler de vigilance et élargir son champ d’audience, car il a encore beaucoup de compatriotes sympathisants politiques et non politiques surtout, qui veulent l’accompagner, mais ne trouve point de répondant. Il est le Président de la République et de tous les Sénégalais et non Président du palais ou d’un groupuscule d’individus. C’est l‘idée que beaucoup se font de lui
Dans son entourage, il y en a qui travaillent pour d’autres et les actes qu’ils posent nous poussent à le croire. Il y a aussi d’autres qui ont un agenda parallèle et différent du sien, j’ai eu à le dire lors d’une émission, ce qui m’a valu un combat sans précédent dans le parti, mais en venant dans le parti, personne ne m’avait démarché, je suis venu de mon propre chef, en l’occurrence il est notre patron à tous.
Je voudrai aussi qu’il jette un regard critique au niveau du département de Rufisque qui est entre les mains de l’opposition. Qu’il promeuve certains pour mener le combat vers 2017, car nous n’avons aucun promu dans tout le département. Ce qui n’est pas le cas pour Fatick, Thiès, St louis etc…

Samedi 13 Septembre 2014




1.Posté par Real le 14/09/2014 01:20
Bravo Mr Niang l analyse est simple et clair.
Le président et ses opposants vous lireront et vous relireront



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