La vraie raison de la mort de Bocandé, selon Elhadji Diouf

DAKARACTU.COM Ce lundi, le corps de Jules François Bocandé est revenu dans ce cher pays, le Sénégal, pour lequel il aura tout donné. Mardi seront organisées des obsèques nationales dont le point d’orgue se situera au Stade Demba Diop, lieu de bien de ses exploits passés. Et pourtant, nombreux de ses amis ne seront pas à cette cérémonie, préférant aller directement à Ziguinchor, cette ville qu’il chérissait tant et qui le symbolise entièrement. Ce sentiment est bien rendu par l’international Elhadji Diouf, qui ne cache à personne sa peine de voir son « grand-frère » être récupéré de la sorte par tout un establishment politico-sportif qui n’aura en temps utile rien fait pour le sortir de l’ornière médicale dans laquelle il croupissait. Pour Elhadji Diouf, si Jules Bocandé est mort, c’est surtout de douleur et de peine. Peine et douleur d’avoir été écarté sans ménagement de ses responsabilités et des prérogatives qu’il pouvait encore avoir au sein d’une fédération de football qui pouvait au moins lui laisser ce pouvoir-là. Ses amis veulent lui rendre un hommage en ce lieu, loin de ce tintamarre protocolaire et qui a des accents quelque peu déplacés et indécents lorsqu’on sait que cette aide de l’Etat qu’il a tant attendue n’est jamais venue et que ces sommes dépensées après sa mort ont quelque chose de désuet. Ses amis n’ont peut-être pas envie d’entendre des oraisons funèbres déclamées par des personnes que Jules lui-même avait rangées dans les placards de l’oubli pour leur non engagement à lui venir en aide lorsqu’il en fit la demande. Cette blessure-là l’a rongé, l’a meurtri, au point de le consumer. Bocandé est mort parce que l’on a préféré offrir 40 et 50 millions à Yawou Dial et à Balla Gaye plutôt que de l’aider à se soigner. Ses amis ne veulent peut-être pas voir des personnes qui n’ont pas su relever cette ineptie et corriger cette injustice venir plastronner sur un podium, l’œil humide et le propos obséquieux. Ils attendront la Panthère de Ziguinchor dans sa ville. Avec dignité.