La résistance au changement au sein de l’Université sénégalaise : le cas des allocations d’études.


La résistance au changement au sein de l’Université sénégalaise : le cas des allocations d’études.
En fin de semaine dernière, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) a renoué avec la violence, comme très souvent. Des étudiants manifestaient pour réclamer le paiement de leurs bourses. Malheureusement, au cours des événements, un étudiant a été mortellement atteint par une balle.
C’est fort regrettable. Je m’associe au peuple sénégalais afin de prier pour lui et de présenter mes sincères condoléances à la famille du disparu. Je suis aussi en phase avec celles et ceux qui préconisent une enquête pour situer les responsabilités et prendre les mesures qui s’imposent.
Aucune hypothèse ne doit être négligée ! Mais, après le temps du deuil, vient celui de l’analyse, de la compréhension et de la quête de solutions pour refaire porter à l’Université sénégalaise sa première fonction, celle de créer des femmes et des hommes de valeurs et de principes qui sont à la base d’une société JUSTE et EQUITABLE. Le 25 mars 2012, le peuple sénégalais a élu le Président Macky Sall à plus de 65% des voix pour qu’il opère, en grande partie, la Rupture et la Révolution des mentalités. Cet objectif suffit à lui seul un vaste Programme. Il implique, en effet, qu’il n’y ait plus de pillage des ressources de la Nation, sous quelque forme que ce soit.
Ce Programme implique aussi que les Sénégalaises et les Sénégalais fassent le sacrifice et paient le prix qu’il faut pour cela. Aucun segment de la société ne doit être épargné ! Donc, l’Université est le premier segment concerné car c’est le lieu par excellence de la révolution des mentalités, de la naissance d’un Nouveau Type Sénégalais (NTS), comme la société civile se plaît à le dire. Conformément à ce nouveau Programme de changement révolutionnaire, le Gouvernement a décidé de faire auditer le fichier des étudiants boursiers pour partir sur de bonnes bases dans un souci de transparence et d’équité. Ce travail d’audit a révélé que plus de 35 000 étudiants percevaient indument des allocations d’études. Le préjudice est évalué à hauteur de plus de 10 milliards de Francs CFA par an !
Question : est-il normal et juste de laisser cette situation continuer ? Je pense que non !
C’est ce travail d’audit qui a été à l’origine du retard de paiement des bourses, en sachant que, selon le Directeur de l’Enseignement Supérieur, de décembre 2013 à juillet 2014, environ 30 milliards 400 millions de Francs CFA ont été payés aux ayants droit. Pourquoi, diable, se contenter de dénoncer uniquement et simplement la mort de l’étudiant Bassirou Faye ? Tous les Partis d’opposition ont uniquement condamné ce fait malheureux. Certains chefs de Parti ont même exploité honteusement cette mort. Pire encore, ils essaient de distiller l’information selon laquelle, le Gouvernement veut diminuer le nombre de boursiers.
Ce qui est archifaux ! D’après le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, les bénéficiaires d’allocations d’études ont augmenté de 26% en 2013/2014 par rapport à 2012/2013. Moi, personnellement, je dénonce et je condamne cette mort tragique.
Mais, j’ajoute aussi : pourquoi l’Université sénégalaise et ses étudiants devraient se dérober à cette Révolution des mentalités que tout un chacun appelle de ses vœux ? Pour les non ayants droit, percevoir des allocations d’études qui ne leur sont pas dues ne leur pose pas de problème de conscience ? En quoi ces sommes indues sont-elles différentes des sommes (ou biens) mal acquis(es) qui causent aujourd''hui des ennuis judiciaires à certaines personnalités politiques du Sénégal ? Percevoir des allocations d’études indues, c’est voler l’Etat ! Si on va au fond des choses, les étudiants non ayants droit qui ont encaissé l’argent du contribuable doivent être poursuivis, tout comme on traque les personnes présumées coupables d’enrichissement illicite. Il ne faut surtout pas perdre de vue que le changement commence au sein de chaque individu avant de se propager au sein de la société. Chacun de nous doit se demander : qu’est-ce que je peux faire individuellement pour que le Sénégal change ? J’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer sur cette question des non ayant droit. Je reconnais que les conditions d’études, au Sénégal, nécessitent des améliorations. J’en sais quelque chose pour avoir discuté régulièrement avec mes amis de lycée qui sont à l’UCAD et surtout pour avoir eu des expériences en la matière dans le cadre de mon travail universitaire.
Mais, il faut aussi que nous, Sénégalais, acceptions de renoncer à la facilité. Aucun pays digne de ce nom, au monde, ne s’est développé sur le chemin de la facilité, de la tricherie et du vol ! Moi qui vous parle, je suis étudiant et je n’ai jamais perçu une aide encore moins une bourse. Pourtant, je pense que je la mérite. Et Dieu sait que je tire terriblement le diable par la queue. C’est dur. Mais, selon les lois et règlements en vigueur de mon pays, je ne peux pas en bénéficier, malgré mes nombreuses demandes effectuées selon la procédure. Ceci étant dit, l’UCAD est malade de sa pléthore d’étudiants. Les Gouvernements socialistes ont péché pour ne pas prévoir l’augmentation du nombre de bacheliers. Quoi qu’on dise, le Gouvernement Wade a compris cette équation en créant 3 autres Universités.
Le Gouvernement Sall poursuit sur cette lancée en injectant 130 milliards de Francs CFA pour construire deux Universités (65 milliards chacune) dont une spécialisée dans l’agriculture et ses métiers connexes à Sine Saloum (très stratégique quand on connait la place de l’agriculture dans la société sénégalaise) et l’autre à Diamniadio et qui va désengorger l’UCAD. Pour finir, il est de bon ton de vouloir et d’apprécier le changement. Mais, la société sénégalaise doit se poser une question, à mon avis : sommes-nous prêts à assumer les implications du Changement ?

Sidy TOUNKARA
Etudiant en Sociologie Université Toulouse 2-Jean-Jaurès
Militant de l’APR
Mardi 19 Août 2014




1.Posté par besides le 19/08/2014 15:19
toi tu te fous de nous...épargne nous de ton discours partisane...macky n'est qu'un nullard, y compris son ministre, menteurs qu'ils sont.....

2.Posté par Abdoun le 19/08/2014 17:20
Le sénégal est le pays où tous les étudiants sont boursiers,tu ne les vois jamais demander une amélioration des contenus des programmes ou de meilleures conditions d'études,xalis rek et quand on leur donne la bourse il s'achétent des fringues,des chaines à musique...........etc
Je ne soutiens pas le gouvernement mais les étudiants devraient voir de leur côté ce qui les empêchent de réussir

3.Posté par onditout le 19/08/2014 17:21
Bel article et analyse pertinente APR ou NON !Mais il faut d'abord faire savoir à tout jeune bachelier qu'une bourse n'est pas obligatoire ,elle devient un droit par divers critères dont le principal est le mérite quelque soit ses conditions existentielles ! Il faut lui faire savoir que cette bourse n'est jamais acquise durant toute la durée des études qu'il embrasse , cette bourse se renouvelle en fonction du succès, conséquence d'un travail soutenu !cette bourse n'est pas à durée indéterminée ! Ce n'est pas parce qu'on devient étudiant que l'on se permet de devenir un casseur des biens de l'état dés lors que certaines choses deviennent objet de revendications fondées ou mal fondées! l'étudiant dont le mérite et ses conditions sociales combinées bénéficie d'un logement conventionné n'est pas chez lui ! il a des normes et des contraintes et des règles à accepter pour vivre dans une chambre qui lui a été octroyée ! il ne ne peut transformer une chambre en business center ou dancing ou auberge !Obnubilé par la peur de perdre sa bourse, un étudiant consacrera un maximum de son temps à potasser en respectant l'environnement de son temple du savoir !C'est vrai que la situation actuelle fait désordre , mais elle demeure néanmoins une étape nécessaire et inévitable pour redorer le blason à l'université et le statut d'étudiant !
PS: je ne suis d'aucun parti et mes études universitaires entre DAKAR et TOULOUSE sont déjà de vieux souvenirs !

4.Posté par Malick DIOP le 19/08/2014 21:07
Charité bien ordonnée commence par soi-même. Quand on a des moyens à dilapider dans des élections, on doit avoir la décence de payer les bourses des étudiants à temps. Tenez, 602 collectivités locales avec chacune un véhicule loué à 50 000 F jour et 2 000 000 f au moins de budget de campagne, faites un peu le calcul Mr Tounkara et dites nous si notre président se pose lui votre pertinente question qui relève d'un patriotisme fort: "qu’est-ce que je peux faire individuellement pour que le Sénégal change ?"
Mr Tounkara, vous demandez aux sénégalais de faire le sacrifice. Ne pensez vous pas qu'ils en ont déjà beaucoup donné en acceptant sans gémir un caprice de son excellence à entretenir les épouses des diplomates à hauteur de 500 000 F par mois? On ne dirige pas un pays avec des muscles à bander à tout bout de champ, conséquence de choix de gouvernance dépourvus de bon sens. Mr le Président ressaisissez vous car vous avez toutes les cartes pour réussir ce commun vouloir de vie commune qui est le ciment de notre nation. Vos coutisans ne vous disent pas la vérité. Et quand, les déboires surgiront, ils disparaitront tous et vous laisseront seul face à vos responsabilités. Rappelez vous de Okonkwo dans "THINGS FALL APART" quand il a porté le coup fatal au missionnaire du toubab. Tous ceux qui étaient autour de lui sont partis en disant "Mais pourquoi il a fait ça?" Voilà Mr le Président, la solitude que les courtisans peuvent aussi réserver à leurs héros.

5.Posté par Katy le 20/08/2014 05:39
Mon cher sociologue ou apprenti analyste,
L'université de Toulouse devrait être sanctionnée par la faiblesse de niveau de son étudiant. L'analyse sociologique ne consiste pas à faire un rafistolage d'idées éparses. J'avoue que vous abordez des thèmes intéressants dans votre texte mais sans aucun lien et de cohérence. Le NTS bannit aussi cette forme de paresse intellectuelle.
Rien ne vous empêche d'être partisan mais vous devriez donner plus de consistance dans votre écriture, qui ressemble plus à une discussion de "troquet".

Bien cordialement.


Bi



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