La pagaille du processus électoral orchestré par Macky Sall et la faute politique de Ousmane Sonko sur l'appel de Wade (Par Adama SADIO ADO)


Évoquer l'arrêt ministériel n° 7580/MINT/SP du 20 Juillet 2011 d'Ousmane Ngom, qui interdit toute manifestation entre le Cap Manuel et l'Avenue El Hadji Malick Sy (Dakar Plateau) c'est légaliser une entorse à la démocratie sénégalaise. Dans la hiérarchie des normes, un arrêt ministériel ne peut avoir une autorité sur la loi la Constitution qui pourtant prévoit de manière expresse la possibilité aux candidats de battre campagne sur toute l'étendue du territoire national pendant la campagne électorale. Il est pathétique de voir des citoyens sénégalais au nom de la légalité défendre cet arrêt scélérate. Si tenter que cet arrêt ministériel était légal, le déni du droit civique des noirs aux Etats-Unis était une loi et l'apartheid l'était également en Afrique du Sud. Mais le propre d'un citoyen épris de la liberté est la lutte pour repousser les limites des restrictions des droits fondamentaux de l'Homme en faisant fi des considérations subjectives sur l'identité des acteurs de l'opposition ou ceux de la majorité présidentielle. J'en profite pour rendre ici un vibrant HOMMAGE à Monsieur Seydi Gassama pour sa constance dans la dénonciation de ce coup de canif à notre démocratie.      
Macky ne croit ni au droit ni aux valeurs de la République, il ne croit qu'à la satisfaction de ses intérêts. Sur ce, il peut être très violent au besoin. Je me rappelle de ces propos d'Ousmane Sonko sur Macky Sall, « Macky Sall est particulièrement violent dans sa manière de faire la politique », avant de poursuivre qu’il « a toujours été violent ». « Rappelez-vous, son passage en force en 2002 pour voter sans pièce d’identité et même aux décisions de justice qui ont été piétinées pour voyager avec des gens qui sont frappés d’interdiction de sortie du territoire », fait-il remarquer. Son renvoi d'ailleurs de la fonction publique ainsi que celui de Nafi Ngom Kéita de la tête de l'OFNAC sont illustratives de cette violence inouïe de Macky Sall. 
Ici ce n'est point la personne de Abdoulaye Wade qui importe, mais la noblesse de ce combat portant sur un processus électoral transparent pour un scrutin crédible et apaisé. « On ne va pas à la Présidence avec un nœud-papillon. Ce n’est pas vrai. Le combat politique, c’est cela qu’il faut, et payer le prix », dixit Abdoulaye Wade. Pourtant depuis la déclaration de Wade les lignes commencent à bouger. Dorénavant, il est aisé de comprendre pourquoi la majorité présidentielle ne voulait point du retour de Wade. Sans Wade, Macky s'endormirait très certainement sur ses lauriers.
Vendredi 21 Juillet 2017




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