La grève totale est une exception syndicale, c’est la négociation qui est la norme.


La grève totale est une exception syndicale, c’est la négociation qui est la norme.
La situation de l’école publique a atteint aujourd’hui un seuil critique très grave, mais il faut avoir l’honnêteté de reconnaitre quand même, que cela ne date pas de maintenant. Elle est la résultante d’accumulation de promesses et meures démagogiques, objectivement non applicables dans l’immédiat. Promesses et mesures qui ont été gelées sciemment, par Me Wade, durant son magistère. C’est ce dernier qui a rompu l’équilibre dans la Fonction publique, en supprimant le principe fondamental d’égalité de : A diplôme égale salaire égal. Actuellement, les grévistes  oublient de faire la genèse du problème pour mieux situer les responsabilités. C’est l’ancien régime qui a introduit dans l’enseignement toutes sortes d’éléments et de pratiques incompatibles avec l’éducation de qualité dans l’école sénégalaise. L’école publique ou celle de la République est en train d’être sacrifiée par une prise d’otage d’un syndicalisme enseignant anarchique, sans mesure et sans raison garder.
Certes, les enseignants en grève ont parfaitement raison et sont dans leur plein droit de réclamer leur dû, promis par l’Etat. Mais, suffit-il seulement d’avoir raison, pour franchir les limites du tolérable, surtout pour une question aussi sérieuse que l’école publique ? Est-ce que le jeu en vaut la chandelle, à savoir pour des revendications pécuniaires, on s’engage à mettre en danger l’école publique et  sacrifier l’avenir des enfants de la République. Des enfants qui ne comptent que sur l’école publique pour apprendre, et sur qui, la nation compte pour demain ? Il est incontestablement reconnu par tous, que le niveau des élèves, dans le public, est d’une faiblesse notoire, ce dont les enseignants sont eux-mêmes conscients. Cette faiblesse est due à la faible qualité des enseignants introduits, sans aucune formation qualifiante, dans l’enseignement public depuis la première alternance. Pour un enseignement de qualité, il faut nécessairement des enseignants de qualité, voire les meilleurs, en nombre suffisant dans l’école de la République. Cette exigence de qualité devrait une des premières préoccupations des syndicalistes enseignants, s’ils étaient logiques et conscients avec eux-mêmes.
 Mais, ces enseignants, qui ne veulent pas démordent de la grève totale, ne savent-ils pas que ceux qui donnent réellement le savoir, le font par sacerdoce ? Et, donner le savoir, ne peut être rémunéré à sa juste valeur.  Généralement d’ailleurs, de tels enseignants de qualité dédaignent parler argent, comme contre partie de leur œuvre. Ils se suffisent plutôt de la réussite de leurs élèves, ce qui les comble de plaisir.
Mais notre pays, ne manque-t-il pas de  militants fervents, défenseurs intransigeants et infatigables de l’école de la République ? Ecole, sans laquelle, la grande masse des enfants de la République, dont les parents, essentiellement,  sont de conditions modestes, seraient privés d’éducation scolaire. L’indifférence généralisée, affichée par les populations sénégalaises, peut bien le faire penser, comme si c’était uniquement une affaire qui ne concernait strictement, que l’Etat et les syndicats grévistes. Que nenni ! C’est une question d’importance nationale, pour laquelle une solution rapide et durable doit être trouvée dans les plus brefs délais. A cet effet, toutes les parties concernées, l’Etat, les syndicats et les populations ont l’obligation et la responsabilité d’œuvrer, pour une solution acceptable dans l’intérêt de l’école publique. Si la grève est bien un droit légitime reconnu par la Constitution, son exercice exige de la responsabilité et une haute conscience professionnelle des syndicalistes. Ceci, afin de bien mesurer toutes les conséquences ultérieures qui pourraient découler de leurs actions.
Les syndicalistes ont l’impérieux devoir de faire  le discernement  des rôles, entre  une entreprise privée capitaliste  et  l’Etat. Si l’entreprise gère ses affaires personnelles et ne cherche qu’à faire des bénéfices, le plus substantiellement possibles, en exploitation autant que peut se faire ses employés, l’Etat, par contre, gère les biens de la nation. Et justement, parmi ces biens, il y a l’école publique, un bien à nous tous, et que nous avons l’obligation absolue de sauvegarder, comme un outil précieux  d’éducation irremplaçable, contre tout sabotage ou une liquidation, synonyme de privatisation de l’éducation publique. Les enseignants grévistes abusent de la grève, comme une arme fatale contre l’Etat, mais c’est en réalité, au détriment de l’école publique. Mais sont-ils quelque part assurés d’impunité ? Ce sont autant de questions que tout le monde doit se poser.
En tout état de cause, les grévistes  doivent faire une introspection et mesurer les conséquences ultérieures de leurs actions sur l’école publique. Le statut de fonctionnaire offre certes des garanties, mais n’autorise pas tout quand même. Il doit y avoir des obligations relatives aux ayant-droits, et si tel n’était pas le cas, il y a faille quelque part.
Nous avons noté bizarrement depuis quelque temps, que seuls les syndicats relevant de la Fonction publique partaient  régulièrement en grève, et de façon récurrente. Mais pourquoi donc ? Nous avons remarqué, que certains enseignants  font la grève dans le public, mais dispensent des cours dans le privé, dans le même temps. Certains d’entre eux possèdent même des écoles privées. De telles attitudes, dans la présente situation de l’école publique, sont graves et expliquent certaines difficultés à trouver les solutions. Ceci montre  dans une certaine mesure, le manque de patriotisme et de mesure dans leur action syndicale. De tels actes pourraient être qualifiés de trahison de l’école de la République, de la jeunesse sénégalaise, et mieux, favoriser inconsciemment la privatisation de l’école. C’est une preuve irréfutable, que de tels enseignants, ne rouleraient que pour de l’argent, et sont loin de posséder l’idéal que l’on attend d’un véritable enseignant de qualité. Nous pensons honnêtement par ailleurs, que ce n’est pas honorable et moins encore une fierté, pour un enseignant, d’être à la base ou complice d’une entreprise qui conduirait l’école de la République vers une année scolaire invalidée ou même perturbée.
Il est tout autant malsain dans une république digne de ce nom, de tout  échanger ou traduire en argent, car il existe  bien des valeurs au-dessus de l’argent, telles que celle de servir sa patrie avec abnégation et défendre à tout prix l’école de la République…
Mais, qu’est-ce qui fait que dans le privé nous  n’y notons presque pas de grève en ce moment ? Pourtant, tout le monde sait, que les insatisfactions, le non respect récurrent et les violations incessantes du code du travail sont plus nombreuses dans les entreprises privées. Et, c’est bien en leur sein que les raisons objectives de faire une grève sont plus évidentes, compte tenu des situations précaires de l’emploi, comme les nombreux licenciements abusifs et autres  cas d’injustice dont les travailleurs sont victimes.
La grève, comme seule arme syndicale, fausse l’esprit fondamental et l’essence du syndicalisme. Le syndicat doit dans le principe œuvrer, pour défendre les intérêts matériels et moraux de ses membres et sauvegarder aussi l’outil de travail. Il est évident que seules des négociations sérieuses, qui excluent tout jusqu’auboutisme et toute démagogie, de part et d’autre, peuvent mener à des accords justes, fondés sur la réalité tangible.
A l’époque, il y avait très peu de syndicats d’enseignants, mais ils étaient efficaces, dynamiques, patriotiques et leurs dirigeants étaient aptes et très bien imprégnés de la chose syndicale. Ce qui n’est pas le cas avec une flopée de syndicats d’enseignants très peu représentatifs du reste, avec des dirigeants peu outillés et qui ne connaissent du syndicalisme, que l’arme de la grève. Ce qui est dommage ! On dit en wolof : « lu laate laamb » tout ce qui est excessif perd de la valeur.
Une grève, rien que pour satisfaire des revendications pécuniaires, est indigne d’un éducateur qui est considéré comme un précurseur. Un enseignant doit avoir réellement dans l’âme, l’amour et la vocation d’un éducateur, il doit être pétri de qualités  professionnelles et au service de l’école publique. Celle-là qui a produit tant de génies et de cadres de haut niveau bien formés.
Il faut que nos enseignants se réfèrent à l’expérience et apprennent humblement du savoir-faire de leurs valeureux devanciers. Ces enseignants émérites, qui ont usé rarement de la grève pour régler leurs problèmes, et pour qui, l’enseignement était un sacerdoce d’abord, un moyen de formation de citoyens dotés d’un esprit sain dans un corps sain, avant d’être un gagne- pain pour eux. Leur mérité était le devoir de former de jeunes Sénégalais, qui devenus parfois des sommités, leur seraient reconnaissants de leur avoir inculqué le savoir. Au demeurant, tout le monde sait que, seul le métier d’enseignant bénéficie de ce privilège particulier, de se voir honoré de manière inattendue un jour, par un ou certains de ses anciens élèves ou étudiants, pour le savoir reçu de lui.
Enfin, le souvenir de l’université populaire nous revient subitement à l’esprit. C’était une institution populaire à l’époque, que de valeureux enseignants volontaires avaient créé bénévolement, pour dispenser des cours à des nécessiteux, qui malheureusement n’étaient pas admis dans le public et n’avaient pas non plus les moyens de se payer des cours privés. Nous regrettons vivement aujourd’hui la disparition de ce bel exemple et cette race d’enseignants patriotes, qui avaient une haute conscience de leur noble métier et devoir d’éducateur. Cette grandeur d’âme et générosité, rien que pour aider des concitoyens démunis, mais pleins de bonne volonté d’apprendre. Ces anciens ont contribué largement et gratuitement à la formation à l’époque, de beaucoup de jeunes Sénégalais à devenir ce qu’ils sont devenus, sans bourse déliée. Tout le contraire de ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux.
Les enseignants grévistes doivent maintenant mettre fin à leur grève par patriotisme et pour sauver l’année. Sur la base du niveau des accords obtenus, qu’ils continuent les négociations en sachant raison garder et qu’à l’impossible, nul n’est tenu. Et que l’Etat, pour sa part, respecte les engagements pris, avec un échéancier précis d’exécution dans le temps, pour que les intérêts de l’école publique soient saufs.
 
 
                                                                                                                                Mandiaye Gaye
                                                                      
Lundi 27 Avril 2015




1.Posté par DANSO le 27/04/2015 11:54
Monsieur, comme vous l' avez si bien dit, la situation de l' école a atteint aujourd'hui un seuil critique. Vous avez cherché les problèmes et vous les avez trouvés. Seulement vous, comme bon nombre de vos semblables croyez connaitre la vérité alors que vous ne la connaissez pas.
Je vous prends aux mots; vous dites que "les Enseignants ont parfaitement raison et sont dans leur plein droit de réclamer leur dû ". Nous sommes deux dans cette affaire: si l'une des parties a raison c'est que l'autre partie n'a pas raison. Osez le dire Monsieur. Nous ne parlons pas de régime de WADE, Les accords "réalistes et réalisables" c'est du régime de MACKY SALL.
Vous avez posé également une autre question à savoir s'il suffit seulement d'avoir raison pour franchir les limites du tolérable et surtout dites vous pour une question aussi sérieuse que l'école publique.
Vous venez encore de confirmer ce que je disais à l'entame de mes propos; que vous ne connaissez rien de la situation. Seulement vous avez votre NET et beaucoup de temps libre, certainement, peut être même vous roulez pour l'Etat , pour contrecarrer la lutte syndicale, droit inaliénable des travailleurs, au delà même des Enseignants mais du syndicalisme de manière générale.
Ce que nous revendiquons, Monsieur, dépasse une question d'ordre publique ou patriotique comme le préconise le Président de la République: c'est une question d'ordre vital, c'est une question de vie ou de mort, Monsieur. Comprenez le comme ça.
Vous ne pouvez pas faire quatre ans de volontariat avec 50 000F mensuel, quatre autres années de contractualisation avec 75 000F/mois sans aucun avancement pendant huit bonnes années en plus on vous jette le plus souvent aux confins du pays souvent seul, même les soldats y vont en groupe, parfois ne comprenant même pas la langue locale; on vous demande seulement d'enseigner ces enfants qui font partie des fils de la nation et qui ont le droit à l'éducation à l'instar des autres fils de KAOLACK, THIES ou DAKAR.....
Si maintenant , cher Monsieur, c'est grâce à ces braves "JAMBARS" qui ont permis même si nous n'avons pas atteint la scolarisation pour tous aussi avons nous grandement apporté notre contribution , au lieu donc de nous donner les plus hautes distinctions de ce pays,parce que nous le méritons tout autant que les artistes qui exercent une profession pourtant libérale et à qui on a élevé au grade d'ordre national, au lieu de donner ces médailles aux Enseignants, vous passez le plus claire du temps à les insulter, à les mépriser comme si ce n'était pas eux qui vous ont éduqué, comme si être Enseignant ne veut rien dire, comme si on est Enseignant, on doit être condamné à la pauvreté, à la mendicité, parce que le le fameux "kharmatte" n'est rien d'autre que de la mendicité; si nous étions suffisamment payés, qui connait la dureté de l'enseignement sait que nous ne passerions pas notre temps à nous user dans les écoles privées à la recherche de compléments financiers.
Je pouvais continuer, Monsieur à démonter pièce par pièce vos idées reçues mais sachez simplement qu'un pays est à l'image des ses enfants instruits ou non, que si nous voulons une éducation de qualité comme nos gouvernants le chantent sur tous les toits, il faudra respecter les Enseignants et les mettre dans les meilleurs conditions de travail au lieu de les stigmatiser MERCI.

2.Posté par Alpha Kébé le 27/04/2015 14:25
Votre texte bien rédigé avec un référentiel bien équilibré doit s'adresser certes aux enseignants mais à toutes les couches de la population sénégalaise dans tous ces segments. Je ne connais pas votre métier mais j'ai la ferme conviction qu'il connait beaucoup d'écarts par rapport à sa mission. Pour dire simplement ton diatribe du reste que je partage sur plusieurs points vis à vis des enseignants doit être le même à l'égard de l' État car en définitive le recrutement des enseignants non qualifiés est de sa responsabilité. Pour une vision panoramique de notre société je dirai le fait de donner aux marabouts des milliards ou des militants à ne rien faire parce qu'ils sont des porteurs de voix est érigé en règle dans ce pays et personne ne s'en émeut alors qu'on ait prompt à jeter le discrédit sur l'enseignant parce qu'il réclame son dû que tout le monde reconnait cela pose un problème de justice social ou même qu'un magistrat a un salaire qui triple celle d'un professeur PS en mathématiques alors nous avons tous fait ensemble l'école et connaissons qui est plus méritant j'allai dire le meilleur

3.Posté par bappo le 28/04/2015 09:52
estce cette race d'enseignants existe aujourd'hui.non on a des chasseurs de prime et non des conscient. des gens qui scienet la branche ou ils sont suspendu uniquement pour avoir des feuilles.je regrette les démunis qui n'ont pas les moyens d'envoyer leurs enfants dans le privé de ces grévistes qui suscent le sang et tout ce qui est rouge,pleurer dé

4.Posté par ba le 28/04/2015 10:23
Et si nous demandons à l'Etat de construire une maison clef à main aux lieux de naissances ou de résidences pour chaque agent du genre une terrasse de 3 pièces+salon+cuisine+toilettes; disons le minimum pour un enseignant contre les 60000F seulement sans charge aucune dans un délai de 6 mois suivant l'ordre des demandes. Il s'agira de créer des commissions au niveau des IA et IEF qui auront la charge de gérer ces demandes et en collaboration avec les ministères concernés de régulariser les situations des agents.
Cela sans doute permettrait de créer des emplois et de booster l'émergence avec la poussée partout à travers le pays de nouvelles cités enseignantes.
Les terres appartiennent à l'Etat donc il se passera de les acheter............. et ne coûterait que 10.800.000F autrement dit 60.000X180 mois ou 15 ans quand on sait que chaque année des enseignants partent à la retraite sans avoir construit un morceau de brique pour les rares qui ont pu acheter une parcelle.
Ce Projet aiderait à ne pas parler d'indemnité de logement pendant 15 ans le temps justement d'écouler sa dette et continuer à recevoir ces 60.000.



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