La Russie répliquera à toute nouvelle sanction, dit Medvedev


La Russie répliquera à toute nouvelle sanction, dit Medvedev
La Russie répliquera "de manière asymétrique" à toute nouvelle sanction à son encontre, probablement par des mesures relatives à l'utilisation de son espace aérien, si les pays occidentaux cèdent à "la tentation de recourir à la force dans les relations internationales", a déclaré Dmitri Medvedev.
Dans une interview publiée lundi par le quotidien russe Vedomosti, le Premier ministre russe déclare que Moscou a peut-être trop tardé à réagir aux sanctions imposées jusqu'à présent par les Etats-Unis et l'Union européenne en raison de la crise en Ukraine. Il prévient que l'erreur ne sera pas renouvelée, alors que les relations entre la Russie et les pays occidentaux n'ont jamais été aussi détériorées depuis la fin de la Guerre froide.
"S'il y a des sanctions portant sur le secteur de l'énergie ou des restrictions supplémentaires imposées au secteur financier de la Russie, nous aurons à réagir de manière asymétrique", dit Dmitri Medvedev, en soulignant que la Russie autorise les compagnies aériennes des "pays amis" à faire voler leurs avions au-dessus de son territoire.
"Si les compagnies occidentales doivent contourner notre espace aérien, cela pourrait conduire à la faillite de nombreuses compagnies en difficulté. Ce n'est pas la voie à suivre. Nous espérons simplement que nos partenaires en prendront conscience à un moment", poursuit le Premier ministre.
L'Union européenne s'est accordée sur un paquet de nouvelles sanctions censées entrer en vigueur ce lundi en raison de la responsabilité qu'elle impute à la Russie dans la crise en Ukraine.
Ces mesures pourraient toutefois être suspendues si l'UE perçoit à Moscou une volonté sincère de contribuer à un règlement du conflit dans l'est de l'Ukraine, qui, selon l'Onu, a fait environ 3.000 morts depuis que des séparatistes pro-russes ont pris les armes début avril.
Un cessez-le-feu est en vigueur depuis vendredi soir et il semble globalement respecté.
Pour Dmitri Medvedev, les sanctions américano-européennes n'ont guère permis de ramener le "calme en Ukraine".
"Elles ratent largement leur cible, comme le reconnaissent la vaste majorité des dirigeants politiques. Malheureusement, nous constatons l'inertie d'une certaine forme de pensée et la tentation de recourir à la force dans les relations internationales", dit-il.
Qualifiant les sanctions d'"idée stupide", tout en reconnaissant que l'économie russe rencontre des difficultés, Dmitri Medvedev souligne que des mesures économiques prennent souvent une tournure politique et il laisse entendre que la Russie pourrait réfléchir à son degré de coopération en matière de sécurité internationale.
"En politique, les choses sont souvent asymétriques et il y a pire que des restrictions économiques, par exemple de possibles failles dans le système de sécurité internationale. J'espère que ce n'est pas ce que recherchent nos partenaires occidentaux et que ceux qui sont aux manettes ne sont pas fous", déclare le chef du gouvernement russe.
La Russie a répliqué aux sanctions occidentales par un embargo sur les produits agricoles en provenance de l'UE, des Etats-Unis, du Canada et de Norvège.
"Ce n'est pas nous qui avons commencé. En fait, nous avons été trop patients. Il y avait une forte envie de riposter plus rapidement mais cela a été la position du président (Vladimir Poutine) de ne pas réagir", dit Dmitri Medvedev.
"Mais après plusieurs vagues de sanctions, une décision devait être prise. Ce qui importe, c'est que cette décision politique est soutenue par la vaste majorité des Russes."
A ses yeux, chaque camp devrait saisir l'opportunité offerte par le plan de paix avancé par le président russe Vladimir Poutine, qui laisserait de facto aux séparatistes pro-russes le contrôle de vastes territoires dans l'est de l'Ukraine.
"Malheureusement, la crise en Ukraine continue avec la même intensité, ce qui est une terrible tragédie", dit le Premier ministre russe. "Espérons qu'elle sera résolue, à condition que les dirigeants ukrainiens manifestent de la bonne volonté et s'emparent des propositions mises en avant par la Russie."
Source : Reuters
Lundi 8 Septembre 2014




Dans la même rubrique :