LETTRE OUVERTE A MADAME LE MINISTRE DE LA SANTE ET DE L’ACTION SOCIALE A PROPOS DE LA SITUATION DU DISTRICT DE DAKAR-SUD!


LETTRE OUVERTE A MADAME LE MINISTRE DE LA SANTE ET DE L’ACTION SOCIALE A PROPOS DE LA SITUATION DU DISTRICT DE DAKAR-SUD!
Madame le Ministre !
Je voudrais attirer votre attention sur un cas flagrant de déni de justice ou d’abus de pouvoir, à moins qu’il ne s’agisse tout simplement de fuite de responsabilité !
Comme vous le savez, le centre de référence du district, à savoir l’Institut d’Hygiène Sociale (ex-Polyclinique) a été érigé en établissement public de santé de niveau 1, à l’instar de neuf autres, par le décret n°2010-774 du 15 juin 2010.
Depuis lors, le district sanitaire vit une situation délétère !
Ne disposant plus de locaux propres et régulièrement menacé d’expulsion par certains membres du conseil d’administration sortant, l’équipe-cadre rencontre toutes les difficultés pour mettre en œuvre les programmes de votre Ministère.
Madame le Ministre !
Et pourtant, il était clair, depuis le début, que le centre de protection maternelle et infantile de la Médina devait devenir le nouveau centre de santé de référence du district de Dakar-Sud. Mais du fait du statut particulier de cette structure anciennement spécialisée, comme  son nom l’indique, dans la prise en charge de la santé du couple mère-enfant et disposant de budget propre, les choses n’ont pu aller aussi vite que prévu.
Profitant du départ à la retraite de notre collègue, médecin-chef de la PMI et de l’affectation de son adjointe pédiatre à la Direction Générale de la Santé, je vous ai adressé une correspondance, en date du 31 juillet 2014.
Suite à cette correspondance, vous avez reçu une délégation de l’équipe-cadre que je conduisais, audience au cours de laquelle, vous avez donné votre accord sur les points suivants :
  • Erection immédiate de la PMI en centre de santé de référence ;
  • Réhabilitation par la DIEM des locaux, dont certaines parties commencent d’ailleurs à s’effondrer ;
  • Conservation -pour une période transitoire-  des locaux préalablement affectés au district mais non fonctionnels, pour défaut d’abonnement à la SDE et à la SENELEC et sis à la rue Carnot.
Quel ne fut donc notre étonnement, après cela, pendant que nous attendions l’arrêté d’érection de la PMI en centre de santé de référence de notre district, de nous entendre dire par notre futur personnel, que certains fonctionnaires de votre Ministère, leur avaient dit qu’il n’était pas question que le district déménage à la PMI de Médina et qu’on envisageait même de nommer un autre médecin à la tête de la structure.
Vous imaginez, Madame le Ministre, notre désarroi !
Quelle humiliation pour nous-mêmes certes, mais aussi pour notre plus haute autorité, qui le vendredi 3 octobre 2014, en présence de son conseiller technique n°2 nous avait donné des assurances fermes quant à une résolution définitive de ce douloureux problème, qui dure depuis si longtemps !
Nous demeurons également très perplexes, parce que jusqu’à présent, les centres de santé de référence de tous les districts sont dirigés par le médecin-chef du district concerné. Par ailleurs, combien de districts ont eu à être logés au niveau de postes de santé, particulièrement dans la région de Louga (Coki, Sakal) ? Combien de directeurs d’hôpitaux régionaux (Fatick) ou nationaux (Dalal Jamm) ont été nommés bien des années avant l’ouverture officielle de ces structures ?
Nous nous érigeons, également, en faux contre les allégations consistant à dénier à notre district le droit à un centre de santé de référence, sous prétexte qu’il y aurait d’autres centres de santé secondaires (Plateau, Colobane) dans la mesure où ces structures municipales n’ont pas vocation, à piloter des activités de santé publique.
Madame le Ministre,
C’est donc dans une totale incompréhension, que j’ai appris, le vendredi 19 décembre 2014, que le district de Dakar-Sud devrait encore attendre pour disposer d’un centre de santé de référence.
En l’absence d’une véritable gestion démocratique des ressources humaines, surtout pour ce qui concerne les médecins, je vous demande donc, madame le Ministre d’assumer résolument vos choix. Si c’est ma personne qui gêne, Madame le ministre, je préfère encore qu’un autre collègue soit nommé cumulativement médecin-chef du district de Dakar et du centre de santé de référence de la PMI, comme c’est la règle, partout au Sénégal, plutôt que de continuer à gérer un district virtuel.
Je ne saurai terminer, sans constater, avec les Sénégalais, que notre pays, devient de moins en moins un Etat de droit et que les droits des médecins sont de moins en moins respectés.
Cette lettre relève de question de principe, mais je vous prie, de croire, madame le Ministre, que je garde pour vous tout le respect que j’ai toujours nourri à votre endroit.
Dr Mohamed Lamine LY,
Médecin-chef du district de Dakar-Sud
Dakar, le 20 décembre 2014
Samedi 20 Décembre 2014




Dans la même rubrique :