LES DÉRIVES ET DÉLIRES DANS LE DÉBAT PUBLIC (​par Momath Talla NDAO)


LES DÉRIVES ET DÉLIRES DANS LE DÉBAT PUBLIC  (​par Momath Talla NDAO)
Depuis quelques semaines l’espace public est pollué par des diatribes et autres propos injurieux qui remettent en cause même la maturité dont se targue le peuple sénégalais. Par chapelles interposées des Individus Libres Non Identifiés (ILNI) se lâchent subitement dans un délire verbal et matraquent tout sur leur passage, avec comme cibles principales les Institutions de la République et tous ceux qui l’incarnent ou les côtoient. La coulée d’insanités est si forte et contagieuse qu’il faudra identifier les causes et y remédier très rapidement avant qu’il ne soit trop tard.
Tous les hommes épris de bonnes mœurs se sont réveillés éberlués par les shows incendiaires des sénégalaises et sénégalais. La distribution automatique, publique et gratuite d’insultes est presque devenue un phénomène à la mode. Le chancre est si profond et si polluant qu’il confine les idées et la réflexion, qui devaient sous-tendre le débat public. Pourquoi un tel niveau de dégradation ? La diffusion d’énergie négative ne fera que surchauffer l’ambiance, renforcer l’inimitié et annihiler l’énergie positive nécessaire à la production et à la productivité.
L’utilisation de l’espace public exige le respect des codes et règles collectifs. Toute personne qui s’engage dans ce domaine public se doit de comprendre cela. Par ailleurs, pratiquer l’espace public ou politique demande un minimum de culture et de « self-control » pour que la raison et la science ne soient pas noyées par la passion et les sentiments. Dans une République tout le monde a droit à la parole, mais ce droit ne doit être aucunement un chèque à blanc d’insulter.
Ceux qui se disent engagés, dont les seuls arguments sont l’insulte, de grâce descendez de vos chevaux ! Vous n’êtes et vous ne serez pas un porte-étendard ni un modèle encore moins un leader pour la jeunesse ! Nous devons nous ressaisir et refuser le dictat de la médiocrité et l’apologie de la bassesse.
Un pays regorgeant énormément d’hommes de valeur et de science, qui font mention honorables, partout à travers le monde, ne doit pas accepter que le débat soit caporalisé par des individus sans culture ni science. C’est même insultant et ridicule que de telles personnes bénéficient d’un quelconque audimat.
Au demeurant, nous ne devons pas être insensibles au bruit perçu ici et là, à travers les différents coins du Sénégal et à l’étranger. Les causes de ce phénomène doivent être étudiées afin d’y trouver remède très rapidement. Seul, un vrai débat public permet de faire avancer le Sénégal. La colère folle et le zèle aveugle sont nuisibles et contraires à la citoyenneté active et intelligente.
Les citoyens participent au débat public à des niveaux différents et chacun exprime son opinion selon les arguments à sa portée, qui dévoilent des aptitudes et des tempéraments différents. Pour éviter que « le paysage politique » soit pollué, la raison et la force de l’argument doivent être nos seules références pour convaincre. Les vidéos et propos incendiaires diffusés sont souvent à l’image de la ceinture du kamikaze, ils pulvérisent son auteur en premier. 
Les Pouvoirs de la République et ceux qui l’incarnent se doivent de garantir à tout citoyen une équité d’accès aux services publics, aux mêmes opportunités, une égalité de traitement, l’espoir de meilleures conditions de vie. Ce sont là des gages de sérénité et de stabilité.
La nation sénégalaise est placée résolument sur les rampes du progrès. Il s’agit d’un courant que rien ne peut stopper. Chaque sénégalaise et sénégalais doit comprendre cela, accompagner la dynamique et éviter de faire obstruction au risque d’être broyé.
Les acteurs politiques doivent être les premiers à servir de modèle pour la pacification de l’espace public. Alors, le défi de la 13ème législature est d’éviter d’être un QG (quartier général) d’une campagne présidentielle de deux (02) longues années.

Momath Talla NDAO
Adresse : Kaffrine
momathtalla@yahoo.fr
Vendredi 18 Août 2017




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