LÉGISLATIVES DE JUILLET 2019 : La campagne avant l’heure

A un peu plus de deux mois des législatives de juillet, la classe politique, au regard des enjeux des législatives, anticipe sur la campagne électorale qui, bien qu’officiellement prématurée, bat son plein.


LÉGISLATIVES DE JUILLET 2019 : La campagne avant l’heure
C’est la coalition Mankoo Taxawu Senegaal qui ouvert les hostilités ce vendredi. Sous prétexte de lutter pour la libération de Khalifa Sall et au retour de Karim Wade, l’opposition réunie au sein de cette coalition, a, en réalité, testé sa popularité en appelant à un vaste rassemblement dans le souci d’enterrer Macky et ses alliés, politiquement s’entend. Il s’est agi, pour eux, tout simplement de battre le rappel des troupes afin de préparer les prochaines batailles électorales.

Du côté du pouvoir, on est loin d’être dupe. Le Ministre Alioune Sarr de l’Alliance des forces du progrès (Afp) a, lui aussi, tenu son meeting à Thiès ce samedi avec une forte mobilisation dans le fief même de Idrissa Seck.

Pendant ce temps, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a réussi à mobiliser dans le Baol, plus précisément à Touba.

Des manifestations qui ont été accompagnées par d’autres comme ce « meeting de baptême » du Mouvement pour la démocratie et la république (Mdr), de l’ancien Ministre Pape Diouf à Hatioune dans la Kabalang où des apristes qui se sont affrontés à Diourbel, fief de Aminata Tall, présidente du Conseil économique et social (CESE).

Comme quoi, nous sommes en campagne électorale ou presque. Les états-majors politiques, conscients de l’enjeu qui s’attache à cette élection, ne veulent nullement perdre du temps. Et pour cause! Le Ministre du Commerce Alioune Sarr l’a dit à Thiès : « Ces législatives sont le premier tour de la présidentielle de 2019 ». Une remarque très juste qui explique le fait que nous soyons prématurément en campagne électorale et que, malheureusement, la violence monte d’un cran.

Bien sûr, pour le moment, ce sont les apéristes qui, confrontés à la redoutable question des investitures, se crêpent le chignon. Il y a eu même des blessés ce week-end à Diourbel. Mais, ça ne va pas malheureusement s‘arrêter là. Bientôt, on pourrait très probablement assister à des affrontements entre camps adverses. Car, nombre de Sénégalais croient encore qu’il faut régler les différends et les contradictions par les biceps. La preuve, les soi-disant gardes du corps, en général des lutteurs, ne vont pas du tout chômer, eux qui servent souvent de chair à canon à des hommes politiques dont le discours, souvent dépourvu de réflexions de fond d’ordre programmatique, incitent à la violence par leur virulence.

Raison de plus pour les autorités en charge de la sécurité publique de redoubler d’efforts. Les hommes politiques ne vont nullement lésiner sur les moyens pour subjuguer, contraindre, convaincre, en amenant le maximum d’électeurs à voter pour eux. Il ne faudrait pas alors que par la cupidité et le ‘’pouvoirisme’’ des uns et des autres, on en arrive à offrir une piteuse image de notre démocratie qui devrait s’affranchir de la violence, une bonne fois pour toute.

Mais tant qu’il y aura de la violence verbale, la promotion des médiocres, l’absence d’encadrement et de formation des militants dans les partis, les luttes internes de positionnement, il faudra se résoudre à assister à des scènes de violence comme cela s’est passé à Diourbel.

Le point d’achoppement sera les investitures. Elles seront houleuses dans toutes les coalitions car, tout le monde ne peut pas être servi et personne ne veut être laissé en rade.
Lundi 22 Mai 2017




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