LA DÉTÉRIORATION DES SITUATIONS ÉDUCATIVES DANS LE SAHEL EST PRÉOCCUPANTE ET SERA LOURDE DE CONSÉQUENCES (TIMBUKTU INSTITUTE)

La détérioration des situations éducatives dans le Sahel est préoccupante et sera lourde de conséquences (Timbuktu Institute)


LA DÉTÉRIORATION DES SITUATIONS ÉDUCATIVES DANS LE SAHEL EST PRÉOCCUPANTE ET SERA LOURDE DE CONSÉQUENCES (TIMBUKTU INSTITUTE)
A l’heure où les appels fusent de partout pour l’opérationnalisation du cadre d’action et de la déclaration d’Incheon (Education 2030), il est inquiétant de constater que moins de 2% des fonds mobilisés grâce aux demandes d’aide humanitaire sont alloués à l’éducation, Timbuktu Institute s’interroge sur les conditions loin d’être réunies pour que l’Afrique tire profit du dividende démographique.

« Le constat est que dans les pays du sahel, il y a, paradoxalement, de manière générale une absence de politiques de jeunesse avec des leviers et des stratégies à long terme », s’indigne Dr. Bakary Sambe, coordonnateur de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux.

Pourtant, cette question éducative et démographique est à lier avec la dimension économique et développementaliste de la question de la radicalisation fortement dépendante des facteurs socio-économiques qui se cachent, souvent, derrière les critères idéologiques et religieux.

Pour les chercheurs de Timbuktu Institute, « il y a, aujourd’hui, une tendance préoccupante si l’on observe la croissance fulgurante de la population en même temps que se détériore la situation éducative dans l’ensemble de nos pays ».

« A l’horizon 2050, le Niger, comptant aujourd’hui 15 millions d’habitants va atteindre les 55 millions tandis que le Burkina Faso aura 46 millions d’habitants. Le Tchad atteindra les 27 millions contre 11 millions aujourd’hui et le Mali 42 millions contre 14 millions en 2014 », s’alarment-ils ; « surtout que la croissance économique ne suit pas et que les politiques éducatives restent à la traîne ».

Pour Timbuktu Institute –African Center for Peace Studies, « Cette évolution fera de la bande sahélienne une zone peuplée de 230 millions d’habitants en 2050 c’est-à-dire que plus que le Maghreb et le reste du continent »

« Les cas du Mali et du Niger, par exemple, sont assez représentatifs de cette tendance générale parmi les pays du Sahel. Le Tchad, par exemple, illustre le cas d’un pays sous pression sécuritaire avec des contingences économiques aggravant sa dépendance vis-à-vis des pays voisins en même temps qu’il doit faire face à d’autres défis », précise l’Institut.

D’après les conclusions de l’Observatoire des radicalismes et conflits religieux en Afrique (ORCRA), l’instrument de recherche-action et de prospective de Timbuktu Institute, «aujourd’hui, dans la plupart des pays du Sahel les facteurs socioéconomiques demeurent pertinents pour expliquer le lien entre mal-développement, pauvreté et basculement vers l’extrémisme violent ».
Dimanche 1 Mai 2016




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