L'ancien PM à l’assaut du Macky : Pourquoi le président Sall ne doit pas sous-estimer Idrissa seck


L'ancien PM à l’assaut du Macky : Pourquoi le président Sall ne doit pas sous-estimer Idrissa seck
Emmuré depuis des mois dans un profond silence qui a fini par en intriguer plus d’un, Idrissa Seck est malgré tout, l’un des hommes politiques les plus surveillés et les plus épiés du pays. Ses moindres gestes et déplacements sont signalés et le pouvoir, par le biais de ses services de renseignements, lui a collé des barbouzes et des mouchards infiltrés qui le tracent et le filent à chaque instant.
Selon des sources proches de l’establishment apériste, le gouvernement, tirant les leçons du passé, veut éviter toute mauvaise surprise qui consisterait à sous estimer le leader de Rewmi que certains analystes présentent comme «le politicien sénégalais le plus futé, mais aussi le plus sournois, après Senghor et Wade». A en croire nos interlocuteurs, Macky Sall veut à tout prix conjurer le syndrome du pouvoir libéral qui s’est trompé d’adversaire en 2012 et qui a fini par regretter amèrement ses choix basés sur des informations erronées, parce que basées sur la manipulation et l’intox. Pourtant, à y regarder de très près, l’on ne peut s’empêcher de comprendre le bien fondé de la prudence voire de la peur du pouvoir envers Idrissa Seck. Qui continue de tisser sa toile à l’étranger et à travers tout le Sénégal, allant jusqu’à marcher sur les plates bandes de Macky Sall sur ses terres du Fouta. Et pour l’instant, cette méthode, qui allie communication in media et communication hors media, est en train de porter ses fruits. Car, il ne se passe un jour sans que la presse ne mentionne des ralliements à la cause de Idy, compte non tenu de l’entreprise de sape que ce dernier mène en sourdine, pour discréditer le successeur de Wade auprès des populations. Et là aussi, la stratégie de l’ancien Premier ministre est aussi efficace que subversive. L’homme tente (avec succès) de se réconcilier avec des entités sociologiques qu’il croyait lui être hostiles. C’est le cas des disciples mourides qui lui en veulent, à tort ou à raison, depuis la mort de Khadim Bousso en 2002. Les médias ont rapporté l’information jamais démentie et selon laquelle, M Seck a fait allégeance (dieboulou) à Cheikh Sidy Mooukhtar Mbacké. Une nouvelle posture qui a fait grimper sa cote de popularité à la bourse des valeurs des disciples de Bamba, au point d’inquiéter au plus haut point le pouvoir qui n’ignore pas la force électorale, mais surtout financière de cette communauté. Mais, c’est l’éventualité d’une alliance entre Rewmi et les libéraux qui suscite le plus de crainte chez les militants et responsables de l’Apr. Et pour cause, dans l’impossibilité plus que probable de voir Karim Wade participer à la prochaine présidentielle, le parti de Wade pourrait se rabattre sur un autre candidat capable de battre Macky Sall. Et nul doute que, face au manque de charisme des autres responsables du Pds et à l’impréparation des autres leaders de l’opposition, le chantre des «grappes de convergence» aura le meilleur profil. Reste à savoir si d’ici à 2017 (ou 2019 ?), Idrissa Seck réussira à conserver tout le capital de sympathie dont il bénéficie de nos jours auprès de nombreux Sénégalais, consécutivement aux tâtonnements du pouvoir de Macky Sall et aux erreurs de stratégie de Me Abdoulaye Wade. Deux constats qui ont fini par écorner l’image du président de la République et celle de son prédécesseur auprès des électeurs…


Source : Rewmi quotidien
Lundi 18 Mai 2015




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