L'américain Jim Yong Kim unanimement reconduit pour 5 ans à la tête de la Banque mondiale


L'américain Jim Yong Kim unanimement reconduit pour 5 ans à la tête de la Banque mondiale
Unique candidat à sa succession, l’Américain Jim Yong Kim a été unanimement reconduit à la tête de la Banque mondiale (BM) pour cinq ans, a fait savoir mardi 27 septembre l’institution de développement dans un communiqué. L’homme de 56 ans entamera son deuxième mandat le 1er juillet 2017.

« C’est avec humilité que j’ai l’honneur de servir cette grande institution », a réagi l’intéressé, qui avait été choisi il y a quatre ans, à la surprise générale, par Barack Obama pour prétendre à cette fonction.

L’arrivée en juillet 2012 de cet homme, qui avait manifesté contre les abus de la Banque mondiale lorsqu’il était étudiant, avait suscité un certain élan d’enthousiasme au sein de la BM, après le passage de Robert Zoellick, un des piliers de l’administration de George W. Bush.
D’origine sud-coréenne, cet ancien médecin et président d’université a été loué pour sa mobilisation contre le virus Ebola et sur le réchauffement climatique. Mais il a aussi affronté une grogne interne alimentée par une réorganisation vivement contestée et une controverse sur le versement de bonus à de hauts dirigeants en 2014.

Aucune candidature dissidente

Un accord tacite veut qu’Américains et Européens se partagent la direction des institutions de Bretton Woods, les premiers prenant la tête de la Banque Mondiale tandis que les seconds dirigent le Fonds monétaire international.

Toutefois, début août, l’association des personnels de la BM avait dénoncé une « crise de leadership ». Plusieurs anciens cadres avaient alors déploré dans une lettre ouverte l’absence d’une « stratégie claire » et appelé à un processus de sélection plus transparent et ouvert.
Si un appel à candidatures a bien été lancé, il a été verrouillé par les Etats-Unis, premiers actionnaires de l’institution, qui se sont empressés d’apporter leur soutien à un deuxième mandat du président sortant, décourageant ainsi toute candidature dissidente.
Face à M. Kim, aucun pays émergent n’a finalement pris le risque de soutenir un concurrent, contrairement à ce qui s’était passé en 2012 quand la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala avait brigué la tête de ce mastodonte du développement économique, qui réunit 189 Etats et emploie plus de 15 000 personnes.

« Nous devons aller de l’avant »

Dès mardi, le président a en tout cas commencé à dessiner les priorités de son deuxième mandat. « Les défis à l’avenir restent importants, avec le changement climatique, les déplacements forcés de population et les épidémies qui menacent les progrès que nous avons accomplis pour améliorer la vie de milliards de personnes. »

Il faudra aussi que la Banque mondiale trouve de « nouveaux moyens » de financement, à un moment où les Etats membres voient leurs ressources se tarir. Une première voie a été dessinée la semaine dernière avec l’annonce que la branche dédiée aux pays les plus pauvres lèverait bientôt de l’argent sur les marchés.
Tout en déplorant le processus de reconduction de M. Kim, l’association des personnels s’est récemment dite prête à faire contre fortune bon cœur : « Nous devons aller de l’avant et travailler de manière constructive avec le président (…) pour s’attaquer à nos urgents défis internes. »

 
Mardi 27 Septembre 2016




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