L’Union des oulémas du Manding (Ouma) sur la peine de mort : « Le Sénégal doit prendre l’exemple des pays qui l’ont appliquée »


L’Union des oulémas du Manding (Ouma) sur la peine de mort : « Le Sénégal doit prendre l’exemple des pays qui l’ont appliquée »
L’Union nationale des oulémas du Manding s’apprête à célébrer la naissance du Prophète (saws) au cours de leur Gamou annuel qu’elle tient chaque année à Keur Massar. Et comme chaque année aussi El Hadji Sidiya Dramé, Président national de l’Union des oulémas du Manding (Ouma), en prélude de ce Gamoul annuel a tenu une conférence de presse et s'est prononcé sur les sujets actuels. Et le débat sur la peine de mort n'y échappe pas.
« C'est vrai, le principe de la peine capitale pour le meurtrier est mentionné dans le texte du Coran. Dans l’Islam, si quelqu’un tue par préméditation, le seul châtiment prévu est la mort. C’est cette peine capitale qui peut sauver le tueur des flammes de l’enfer. Ça ne veut pas dire que c’est une victoire ou une vengeance pour la famille victime, en réalité Allah l’a recommandée pour sauver le tueur de l’enfer. Parce que même si on vous emprisonne à vie, tôt ou tard, vous allez mourir dira t’il a ce sujet.
Il ajoute, c’est le Sénégal qui doit prendre ses responsabilités et prendre l’exemple des pays qui ont appliqué cette peine. « En tout cas, en Arabie Saoudite, tu peux rester des années sans voir un accident de la circulation. Sinon, il faut prendre des mesures coercitives » note t’il.
Dans cette même veine, il a appelé les populations et les autorités à appuyer les daaras, « école de la vie » dira t’il.
« L’école de base est l’essence de la vie d’un musulman. Et le daarra est un tremplin.  C’est pourquoi je demande aux autorités de continuer à appuyer les gens de daaras. Mais aussi, on ne le dira jamais assez, les pères de famille ont l’obligation d’inculquer l’éducation traditionnelle dans la tête des enfants. En se focalisant sur les fondamentaux islamiques qui se basent sur l’établissement de l’équilibre entre le côté spirituel et matériel qui sont les deux réalités de l’existence humaine et sur lesquels la vie de l’homme s’organise ».
Pour finir, El Hadji Sidiya Dramé a évoqué les relations entre le Sénégal et la Gambie, notamment l’élection d’un nouveau président.
« Les attentes sont énormes. Je crois qu’il faut d’abord raffermir les liens et amoindrir les risques de conflits. Parce qu’on l’a tous vu, la traversée de la Gambie par les poids lourds sénégalais avait été  un problème récurrent dans les relations entre les deux pays. La frontière est positive dans le sens où les populations peuvent faire leurs achats au Sénégal ou en Gambie en fonction des paramètres économiques. Quoi qu’on puisse dire, le Sénégal et la Gambie, sont deux Etats, un peuple. Si l’on nous fait vivre une autre crise, cela va être une énorme catastrophe. Il faut que le nouveau président soit vigilant sur ces questions. Le Sénégal est prioritaire » lâche t’il.
Mais au-delà de la Gambie et du Sénégal, c’est l’Afrique tout entière qui doit éviter les  guerres, les conflits les violences dans toutes les formes fera t’il savoir.
« Vous savez dans le mot «Fitnah» en Arabe, il y’a trois chose. D’Abord, il induit une pénurie d’hommes et d’hommes valides, ensuite, il tue à petit feu l’économie et enfin, après une guerre, un conflit, il y’a toujours des regrets de part et d’autre. Aujourd’hui, l’Afrique est devenue la proie de toutes les grandes puissances. Cherchons à savoir ce qu’elles veulent en réalité. Parce que un ‘’Nafikh’’ à la recherche de prébende vise d’abord les zones de conflits » conclura t’il.
Dimanche 4 Décembre 2016




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