"L'Emission politique": renvoyé dans les cordes, Nicolas Sarkozy a distribué les uppercuts


"L'Emission politique": renvoyé dans les cordes, Nicolas Sarkozy a distribué les uppercuts



POLITIQUE - Nicolas Sarkozy était d'humeur taquine ce jeudi soir lors de son passage dans la nouvelle "Emission politique" de France2. Tout particulièrement à l'adresse des journalistes en plateau qui ont subi ses (nombreuses) remontrances et petites remarques acerbes. Un sport que l'ancien président de la République affectionne, surtout quand il s'agit de déstabiliser des interlocuteurs un peu trop pugnaces sur ses soucis judiciaires ou sur les zones d'ombre de ses propositions.

Les présentateurs du nouveau rendez-vous politique du service public ont en effet tenté de pousser le candidat à la primaire dans ses retranchements, tout particulièrement s'agissant de sa mise en examen et son éventuel renvoi en correctionnelle dans l'affaire Bygmalion. Renvoyé dans les cordes à plusieurs reprises, le candidat à la primaire a cherché à relativiser la gravité des faits qui lui sont reprochés. Mais face à l'insistance des journalistes, l'ancien président n'a pas hésité à qualifier de "procureur" David Pujadas avant d'ironiser sur les confusions présumées de sa consoeur Léa Salamé.

S'abritant derrière la présomption d'innocence que ses interlocuteurs évoquaient s'agissant des jihadistes présumés, Nicolas Sarkozy leur a opposé non sans provocation: "Vous êtes très sourcilleux pour les droits du terroriste, soyez aussi sourcilleux pour les miens." Au final, Nicolas Sarkozy n'aura fait qu'une seule nouvelle annonce pendant ces deux heures et demi d'émission: lui président, un ministre ne sera pas tenu de démissionner s'il était mis en examen.

Même ton ironique vis à vis de François Lenglet qui s'interrogeait sur le manque de moyens pour financer le programme de relance du candidat. "Merci pour ce résumé honnête et précis mais... je ne suis pas candidat au poste de secrétaire d'Etat au Budget", a-t-il esquivé. De fait, Nicolas Sarkozy a confirmé qu'il ne s'engageait pas à respecter la règle des 3% de déficit prévue par les traités européens.

"Après tout, c'est mon émission !"

Si l'ancien président de la République a su garder son calme malgré la pression imposée par ses interlocuteurs, Nicolas Sarkozy a laissé poindre son agacement lorsqu'il a été placé face à ses revirements sur le mariage pour tous ou sur le réchauffement climatique. Prétextant qu'on ne lui laissait pas suffisamment la parole, le candidat s'est énervé: "Si ça vous intéresse de savoir ce que je pense... Après tout, c'est mon émission!"

"C'est un sujet très difficile, très privé, jamais je n'aurais pu imaginer qu'on parle autant de la vie sexuelle dans le débat politique", a-t-il lâché s'agissant du mariage homosexuel qu'il n'abrogera pas, malgré sa promesse passée.


Le chroniqueur Karim Rissouli a également eu droit à quelques amabilités. Nicolas Sarkozy s'est amusé à deux reprises à renvoyer le journaliste aux nombreux rendez-vous qu'il obtenu avec le président socialiste François Hollande pour la rédaction d'un ouvrage "Conversations privées avec le président" (éditions Albin Michel). Une manière de questionner son indépendance au moment où l'intervieweur le confrontait à un imam réformiste heurté par son discours sur l'islam, à une enseignante martiniquaise et à un chef d'entreprise proche de Marine Le Pen.

Autre annonce, autre changement de pied. Nicolas Sarkozy veut la fin des travailleurs détachés. "Il fallait voir à l'expérience si ça allait marcher. Ça n'a pas marché, ça a créé de la concurrence déloyale. Je ferai changer les règles européennes", a-t-il promis.

Au final, seule l'humoriste Charline Vanhoenacker aura échappé aux croches-pieds de l'ancien président. Mais il faut dire que la chroniqueuse de France Inter a surtout ironisé sur la polémique opposant Michel Field à Elise Lucet sur l'affaire Bygmalion.

Une chose est sûre, les soutiens de Nicolas Sarkozy (et même certains de ses adversaires) n'ont pas apprécié le ton des intervieweurs en plateau, jugé trop agressif ou partisan.
Mais Nicolas Sarkozy n'a pas semblé leur en tenir rigueur. Résultat du sondage réalisé en direct auprès d'un panel de téléspectateurs: une minorité de Français (37%) s'est dite convaincue par l'ancien président mais 73% des sympathisants Républicains ont apprécié sa prestation. Un score qui n'a pas semblé déplaire à Nicolas Sarkozy qui a conclu sur une dernière pirouette adressée à la presse: "je pense que vous pouvez faire pire".
Vendredi 16 Septembre 2016




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