Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (JDS) : Les raisons de retourner à la Place de l’Obélisque


Jeunesse pour la démocratie et le socialisme (JDS) : Les raisons de retourner à la Place de l’Obélisque
Entre le régime de Macky Sall et le peuple sénégalais, c’est l’histoire d’un rendez-vous manqué. En acceptant que la majorité parlementaire modifie le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, portant ainsi de dix à quinze le nombre de députés nécessaire pour avoir un groupe parlementaire et instituant qu’un député démissionnaire d’un groupe parlementaire ne peut intégrer un autre groupe et a pour seul choix de rester un non-inscrit, le président Macky Sall et sa coalition ont choisi le camp de la régression et du statu quo. Macky Sall et sa coalition ont repris le chemin de la politique politicienne, le chemin des forfaitures politiques. Cette Loi vise à affaiblir l’opposition par des moyens déloyaux et infâmes qu’on pensait révolus ; elle a pour objet de maintenir le Parti Socialiste, par des subterfuges et des mesquineries politiciens, dans une coalition qui n’existe que de nom, une coalition au service d’intérêts personnels et partisans, une coalition qui a décidé de tourner le dos au peuple pour satisfaire les envies, les désirs et les fantaisies d’une élite prédatrice complètement coupée des préoccupations du peuple.
Ce lundi 29 juin 2015 restera un jour sombre dans l’histoire de notre vie politique et institutionnelle. Notre démocratie vient de vivre encore une journée noire, une journée de deuil. Macky Sall et sa coalition viennent encore de plonger notre pays dans la longue nuit des tripatouillages constitutionnels, par l’instrumentalisation d’une majorité mécanique et aveugle, pour sauvegarder des intérêts et des privilèges bassement égoïstes.  Les  drapeaux de la liberté et de la démocratie sont en berne.  Les assassins sont connus, protégés et applaudis par le camp du pouvoir. Le monstre est toujours là. La page noire de l’histoire parlementaire n’est pas encore fermée, la longue série des lois scélérates se poursuit. Cette Loi est une forfaiture, une violation, une félonie, un coup de force porté contre nos institutions. Les cerbères serviles qui ont voté cette Loi ont signé l’acte de divorce entre la coalition au pouvoir et le peuple. Cette Loi constitue un crime contre la démocratie. Après la Loi Ezan, voici une autre Loi qui porte atteinte à notre démocratie. Ceux qui ont voté cette Loi ne méritent plus notre confiance. Il faut dissoudre l’Assemblée nationale. Cette Assemblée ne mérite plus la confiance du peuple. Elle préfère verser dans la forfaiture. La Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme (JDS) lance une Pétition Populaire pour la dissolution de l’Assemblée nationale. Car cette Assemblée n’est plus une Assemblée du peuple, c’est une Assemblée d’un Parti, une Assemblée d’une famille, une Assemblée d’un homme, le président, et de sa coalition, le Benno Bok Yakaar.
 En définitive, il faut se convaincre que le pouvoir issu du scrutin du 25 mars 2012 a décidé de tourner le dos au peuple. Ceux qui ont voté cette Loi n’ont pas simplement violé nos institutions, ils ont violé notre pays, notre conscience morale. Ils ont souillé les pénates qui veillent sur notre pays depuis des millénaires. Ils ont souillé la mémoire de ceux qui sont tombés durant les évènements du 23 juin 2011 au nom de la démocratie. Ils ont souillé la mémoire des martyrs de l’Obélisque. Ils ont, une seconde fois, assassiné Mamadou Diop.
Les promoteurs de la Loi soutiennent qu’ils veulent lutter contre la transhumance, qu’ils veulent moraliser la vie politique, alors que, pendant ce temps, le président de la République, chef de la coalition au pouvoir, fait l’apologie la transhumance. Le paradoxe est là. Nous sommes devant une double morale : la morale de la rupture et du changement dans la gouvernance qu’ils proclament sans convictions et la morale de la continuité dans les forfaitures. La JDS dénonce cette Loi ignominieuse, parce qu’elle est contraire à nos aspirations démocratiques et républicaines. La JDS espère que le Président de la République s’empêchera de promulguer cette Loi pour sauver le peu de crédit qui lui reste. La JDS reste fidèle à la ligne du changement et de la rupture revendiquée par les occupants de la Place de l’Obélisque. Elle demande au Parti Socialiste de ne pas s’éloigner du camp du changement et de la rupture. Le Parti socialiste doit être la voix du peuple, sinon il renonce à son grand dessein de conduire les changements majeurs qu’attend  notre jeunesse. Le Parti Socialiste a intérêt à clarifier sa ligne. Les Sénégalais  méritent d’être édifiés et les militants ont besoin de savoir. La posture actuelle des socialistes est intenable. Notre Parti ne peut et ne doit en aucun cas s’associer à une entreprise de violation de nos institutions et de notre démocratie. Ceux qui travaillent à maintenir le Parti Socialiste dans cette coalition épuisée et finie n’œuvrent plus pour l’intérêt des socialistes. Ils ont décidé de servir les ambitions de Macky Sall et de son parti. Le moment est venu pour le Parti Socialiste d’assumer ses responsabilités devant la face du monde. Nous ne pouvons pas fuir éternellement le débat. La position de la JDS ne souffre d’aucune ambigüité : le Pati Socialiste n’a rien à faire dans le Benno Bok Yakaar. Chaque heure de plus passée à l’intérieur de cette coalition nous éloigne de nos chances de conquérir le pouvoir en 2O17.
Le divorce se précise entre le régime Macky Sall et le peuple. Le divorce a été consommé à travers cette Loi votée par sa propre majorité, par une Assemblée nationale qui a choisi le chemin de la corruption et de l’aplatissement. Macky Sall et son régime ont choisi volontairement de tourner le dos au peuple pour servir les intérêts d’un clan, d’une famille et d’un parti. Le combat doit se poursuivre par les patriotes qui n’ont jamais renoncé au rêve d’un Sénégal nouveau. Les mêmes raisons qui  avaient poussé le peuple à occuper les rues demeurent.
La JDS lance un appel aux forces démocratiques, progressistes et patriotiques qui s’étaient mobilisées pour le départ d’Abdoulaye Wade pour une reprise de la Place de l’Obélisque afin de protester contre un régime qui a trahi les aspirations au changement de notre peuple. Et la prochaine fois, la révolution ira jusqu’au bout de sa logique.
Fait à Dakar, le 30 juin 2015.
 
Mercredi 1 Juillet 2015




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