Idriss Déby : « Je ne suis pas un aventurier, un guerrier, je suis un homme seul »

Dans un entretien au « Monde », RFI et TV5, le président du Tchad démontre qu’il peut s’en prendre durement à la France, alors que Paris le considère comme son allié le plus sûr au Sahel.



Depuis plus de trente ans, le président du Tchad Idriss Déby Itno combat : la Libye de Mouammar Kadhafi ; son prédécesseur à la tête du Tchad, Hissène Habré, qu’il a renversé en 1990 après l’avoir servi ; les rebelles qui voulaient le chasser du pouvoir ; les groupes djihadistes. Désormais, c’est une autre bataille qu’il doit mener et à laquelle cet ancien soldat de 65 ans, dont près de vingt-sept au pouvoir, est moins préparé : la crise économique qui touche le Tchad depuis la chute des cours du pétrole.
« Le Monde Afrique » a rencontré Idriss Déby à N’Djamena pour un entretien réalisé avec TV5 et Radio France internationale, dans le cadre de l’émission Internationales. Le président du Tchad, que Paris considère comme son allié le plus sûr dans un Sahel objet de toutes les inquiétudes, y démontre qu’il est aussi un partenaire indocile.
Une résolution a minima a été votée mercredi aux Nations unies pour le déploiement d’une force antiterroriste dite du G5 Sahel (composée du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad). Vous sentez-vous seul dans la lutte contre le terrorisme islamiste ?
Idriss Déby Le terrorisme n’est pas de l’Islam. Tout musulman qui est attaché à la philosophie de l’Islam doit le combattre de la manière la plus farouche. (…) Nous sommes allés au Mali pour empêcher ce terrorisme de s’étendre au sud du Sahara. (…) Nous nous sommes engagés avec tout ce que cela suppose comme conséquences, sans demander de contrepartie.
Le Tchad est un petit pays qui n’a pas de moyens, qui a connu d’énormes problèmes dans son histoire récente. Il est donc du devoir de tous ceux qui ont plus de moyens de l’aider sur le plan militaire, matériel, logistique, financier.
Lundi 26 Juin 2017
Avec Le monde




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