Ibrahima Diagne, Président de la ligue de Dakar de basketball : « Notre priorité c’est la petite catégorie et le mini basket »

En prélude de la 43e édition de la finale de la coupe Saint Michel prévue le samedi 7 mai prochain, Ibrahima Diagne, Président de la ligue de Dakar de basketball s’est confié à la presse. Dans cet entretien, Ibrahima Diagne est revenu sur la finale de la coupe Saint Michel, les ambitions de la ligue de Dakar de basketball, entre autres, sujets.


Le basket n’est pas très développé dans notre pays, d’où la mise en place de la ligue de Dakar de basket-ball dont vous êtes le Président. Pouvez-vous d’abord nous expliquer le rôle de la ligue de Dakar de basket-ball ?  
La ligue de Dakar de basket existe depuis je pense 1974. C’est un démembrement de la fédération sénégalaise de basket-ball qui regroupe l’ensemble des clubs de la région de Dakar. La ligue a en charge de développer le basket à la base. Donc le développement du basket à la base relève de notre responsabilité sachant que la fédération a, en perspective, tout ce qui touche à l’organisation des compétitions à l’échelle nationale mais aussi à l’accompagnement des équipes nationales. Donc nous, on doit être aux côtés des clubs pour les organiser et de les permettre de faire des compétitions à l’échelle régionale. Au total la ligue compte à peu près 34 clubs qui sont affiliés. Aujourd’hui, nous organisons des compétitions de mini basket, des compétitions pour les petites catégories (minime, cadet et junior) mais aussi nous organisons des coupes pour les catégories seniors. Nous avons la coupe Saint Michel dont nous allons ce samedi 7 mai jouer la 43e édition. Nous jouons aussi la coupe du maire de la ville de Dakar en garçon et en fille. Nous jouons aussi la coupe IAM pour les filles. Maintenant cette ligue ce qu’il faut rappeler et insister c’est qu’elle est en train d’engager un tournant décisif suite à la normalisation. Les deux dernières années le Sénégal a, dans le basket, connu une structure d’exception c’était le comité de normalisation qui gérait le basket. A Dakar c’était le comité régional de normalisation. Au terme de cette normalisation une assemblée générale avait été organisée pour mettre en place une nouvelle équipe à la tête de la ligue ”.
 
Pourquoi vous avez jugé nécessaire de miser sur la petite catégorie et le mini basket ?
Nous avons la responsabilité de ne pas décevoir. Ne pas décevoir c’est de consolider cette démarche participative, cette démarche inclusive qui a permis d’avoir un consensus autour de l’essentiel mais surtout une unité d’action pour le développement du basket. C’est la raison pour laquelle, nous avons depuis le début de notre mandat de 4 ans mis en place un certain nombre de mécanisme de concertation. Nous avons eu à organiser deux ateliers. Un atelier sur la petite catégorie et un autre atelier sur le mini basket pour vraiment voir les voies et moyens de satisfaire là où l’on nous attend c’est à dire le développement du basket la base. Au niveau de la ligue, nous avons fait de la petite catégorie et du mini basket notre priorité. On s’est dit que organiser des compétitions d’élites ça on peut le faire et là où on nous attend c’est de revenir aux fondamentaux pour permettre au Sénégal d’être renforcer sur un vivier de qualité. Car, nous considérons ce que la ligue de Dakar représente pour le basket national. Aujourd’hui c’est la ligue qui a le plus de licencier. C’est la ligue qui a plus de clubs. Donc, nous devons être la locomotive du basket sénégalais. Je constate que si le basket dakarois va impérativement le basket national ira. C’est l’importance de la ligue de Dakar. Nous mesurons à sa juste valeur cette responsabilité qui est entre nos mains et nous comptons la jouer pleinement. C’est pourquoi au delà des compétitions que nous organisons pour la petite catégorie et le mini basket, nous sommes en train d’apporter des innovations dans le management de l’institution, des innovations dans les mécanismes de financement de la ligue. Nous sommes aujourd’hui accompagner par un cabinet qui travaille sur le plan de développement de la ligue sur tous les voies et moyens pour booster le sponsoring autour du basket. On a une organisation efficace qui marche avec des commissions dotées des personnes ressources de qualité. Aujourd’hui, nous voyons que les uns et les autres peuvent le constater globalement au niveau de la ligue les choses se passent bien.    

Quels sont les maux dont souffre le basket au Sénégal ?
Les maux sont multiples parce qu’aujourd’hui le basket a la particularité d’être dans un contexte professionnel mais doté d’un statut d’amateur. Au Sénégal le basket est amateur. Tous les pays que nous concurrençons ont un basket semi professionnel (..). Le basket dans son fonctionnement est plus ou moins professionnalisé parce qu’on a des clubs qui recrutent des joueurs provenant de l’extérieur mais quand même malheureusement le cadre il est encore amateur. Ce qui constitue des difficultés. Mais aussi, les clubs souffrent de manque d’équipements et de terrains. Aujourd’hui rares sont les clubs qui ont des terrains fonctionnels. On ne peut pas faire la pratique du basket si on n’a pas des terrains adaptés. Il y’a également un problème de financement des clubs qui se posent en amont mais aussi sur la disponibilité des infrastructures et des équipements. Il faut se rendre que pendant ces dernières années ce qui est essentiel c’est à dire le mini basket et la petite catégorie souffraient d’activités (...). C’est pourquoi vous voyez que l’équipe nationale est essentiellement constituée d’expatriés. De plus en plus on parle de l’âge des joueurs. Aujourd’hui, on constate de plus en plus qu’on a des difficultés à trouver des joueurs de qualité au niveau de certains segments du jeu. On a du mal à trouver une bonne meneuse au Sénégal, on a du mal à trouver un bon pivot au niveau de la catégorie des filles. Cela veut dire qu’il y’a un problème de renouvellement de l’élite. L’origine peut venir du fait qu’on joue moins en moins de championnat de petite catégorie. Ce sont des maux qu’on a identifié et sur lesquels on a eu à discuter avec les parties prenantes. Nous avons une feuille de route consensuelle qui est bien définie. Nous comptons progressivement arriver à régler ces problèmes.

Dans l’immédiat quelles sont les solutions que vous préconisez en tant que Président de la ligue de Dakar de basket-ball pour soigner ces maux?
 Dès qu’on a pris les choses en main, on a eu à organiser des ateliers, on a eu à anticiper sur les mesures. Parce qu’il y’a des mesures à court, à moyen et à long terme. Déjà cette année la ligue de Dakar de basket s’est engagé à l’organisation régulière des compétitions des petites catégories. Actuellement nous sommes à la 8e journée alors que l’année dernière on était à 5 journées. Aujourd’hui il ne nous reste que 2 matchs pour boucler les tours préliminaires et on va aller en demie finale puis en finale. Je pense qu’en perspective on est dans les dispositions de finir les championnats de petite catégorie. C’est une avancée significative si on arrive à aller au terme de ce processus du championnat de petite catégorie. Nous avons également démarré les compétitions de mini basket. On va jouer des compétitions dans chaque département et au terme de ces 4 tournois, on va organiser le mini basket qui sera l’activité finale de ce processus. Aussi, la ligue de Dakar de basket a mis en place la coupe de la ligue pour les petites catégories. C’est permettre au-delà des championnats de jouer une coupe. Ce qui n’existe pas et ça aussi c’est une innovation de taille que nous avons apporté. Les compétitions ont démarré et ils sont en train de jouer les demies finales pour la coupe de la ligue pour la catégorie cadette (garçons et filles). Les compétitions d’élite sont aussi en cours et nous jouons ce samedi 7 mai la finale de la coupe Saint Michel. Actuellement il est programmé la finale de la coupe du maire pour les filles et quart de finale de finale coupe du maire pour les garçons. Globalement, on peut considérer que les clubs de Dakar sont en train de jouer au basket. Parce que la finalité c’est ça.
 
L’objectif est-il d’organiser des compétitions de manière régulière pour les clubs de Dakar?
On ne crée pas des clubs justes pour s’entraîner. On crée des clubs pour compétir et aujourd’hui la compétition est devenue une réalité. Mais aussi, nous sommes en train de travailler de manière approfondie sur le financement du basket. On pense toute cette ambition ne peut être réalisée que si on a le financement approprié et, on n’est pas très pressé dans ce que nous faisons. Nous sommes en train de travailler pour avoir une réelle visibilité pour la ligue de Dakar de basketball et pour le basket régional. De cette visibilité, on compte pouvoir intéresser progressivement par nos propositions, nos innovations intéresser les sponsors. Aujourd’hui nous sommes en train de travailler sur des concepts nouveaux, des activités qui peuvent intéresser quand même les sponsors. Si tout cela est mis sur la table, on pourra quand même avoir suffisamment de ressources qui permettront de financer les activités mais effectivement que les clubs puissent en tirer bénéfice.

La finale de la coupe Saint Michel se jouera demain, samedi 7 mai, quel message lancez-vous aux deux clubs finalistes? 
 Il faut d’abord saluer et remercier les autorités académiques du collège Saint Michel (Ucao). On est à la 43e édition et cela veut dire que c’est un partenariat très solide. Nous saluons cette générosité, cette disponibilité des autorités avec qui nous avons eu beaucoup d’échanges. Elles ont manifesté un engagement, un dévouement pour le développement socio-éducative des dakarois et des dakaroises. Vraiment on leur doit beaucoup de chose c’est à dire d’aider les dakarois à s’épanouir par le sport. Ceci dit, nous avons mis en place un comité mixte regroupant les élèves co-administratifs du cours Saint Michel. Ce comité mixte est en train de travailler et nous avons élaboré tout au début une feuille de route. Cette feuille de route est en exécution donc tout ce qui est activité préparatoire est déjà réalisée. Aujourd’hui il ne nous reste qu’une dernière rencontre prévue la veille pour faire le point et, vraiment aborder la finale avec un bon état d’esprit. On a également rencontré les clubs pour échanger sur les dispositions pratiques mais surtout, pour les inciter à aborder la finale avec beaucoup de sportivité, avec beaucoup de fair-play. Il faut dire que ces deux quartiers populaires qui vont se croiser (Mermoz et Ouakam). Ces deux quartiers de basket qui vont se rencontrer donc, il faut que la fête soit belle. Et, la fête ne peut être belle que si tout le monde joue le jeu. C’est à dire que les supporters viennent en masse, que les joueurs puissent quand même donner du spectacle, que nous puissions mettre les conditions de sécurité, condition organisationnelle pour que tout puisse être réussi. Aujourd’hui toutes les dispositions sont prises et on espère qu’on aura une belle fête de basket dakarois.

Stades
Vendredi 6 Mai 2016




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