ITALIE : Les difficiles conditions de vie des ambulants sénégalais à Naples


ITALIE : Les difficiles conditions de vie des ambulants sénégalais à Naples
Les années passent et rien ne semble changer à Naples. 2017 a débuté par une nouvelle fusillade en plein cœur de la ville. Le 4 janvier dernier, dans le quartier historique de Forcella, des jeunes membres de la Camorra effectuent un raid de représailles contre des vendeurs ambulants sénégalais. L'un d'entre eux refusait de payer le pizzo, cet impôt du racket qui permet aux organisations mafieuses de prouver qu'elles contrôlent le territoire et à leurs affiliés de financer en partie leurs actions criminelles.
Pour les vendeurs ambulants napolitains, il est de 30 euros. De 20 euros pour les immigrés qui gagnent des sommes moins importantes. Une extorsion à laquelle a refusé de se soumettre l'un d'entre eux. Pour le punir et réaffirmer leur mainmise sur le quartier, les jeunes camorristes n'ont pas hésité à tirer au milieu de la foule des touristes et des habitants qui effectuaient leurs derniers achats avant l'épiphanie.
Bilan, trois vendeurs ambulants sénégalais légèrement blessés à coups de batte de baseball et une petite fille de 10 ans qui a reçu une balle dans la cheville.
Il a accusé Luigi de Magistris d'inaction. Tout en saluant « la rébellion des immigrés, signe d'espérance», il déplore l'absence de changement profond dans la ville. « Penser résoudre les problèmes structurels en exaltant la renaissance du tourisme ou les fêtes populaires est dans la meilleure des hypothèses d'une grande naïveté, dénonce-t-il. Dans la pire des hypothèses, c'est de la connivence.»
La réponse de l'édile, au pouvoir depuis 2011 et qui se vante d'une renaissance de sa cité grâce notamment à l'afflux de touristes, ne s'est pas fait attendre : « Cher Saviano : chaque fois qu'un crime survient à Naples, tes paroles tombent réglées comme une horloge, cette invective qui dit qu'à Naples rien ne change (...) la vérité est que tu ne veux pas parler de ce qui évolue. Tu es une marque qui tourne si une certaine narration se met en place : tu fais ton beurre sur le dos de Naples et des Napolitains. » Ces derniers assistent résignés à ce combat autour de leurs conditions de vie en attendant un arbitre, éternel absent : l'Etat.
Mardi 17 Janvier 2017




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