INTERROGÉ DANS LE FOND VENDREDI DERNIER : Mbaye Touré, le Daf de la mairie de Dakar, avoue le faux et fait des précisions

Vendredi dernier, dans le bureau du doyen des juges Samba Sall, le directeur administratif et financier de la mairie de Dakar, Mbaye Touré a fait des aveux : les commandes de riz et de mil permettant de sortir 30 millions de Fcfa par mois pour Khalifa Sall étaient du toc. Après l'avoir reconnu dans une lettre transmise à l'Ige, à la Dic et lors de sa confrontation avec le maire de Dakar, il l'a avoué au Doyen des juges.


Avant de « recevoir » Khalifa Sall vendredi dernier, le doyen des juges Samba Sall
a interrogé pendant presque deux heures le Directeur administratif et financier (DAF) de la mairie de Dakar qui était aussi le gérant de la fameuse Caisse d’avance. Libération est en mesure de révéler que Mbaye Touré n’a pas cherché à nier le faux présumé devant le magistrat instructeur.
Au contraire, il a affirmé au juge que les commandes de riz et de mil ainsi que les procès-verbaux de réception qui permettaient de sortir 30 millions de F Cfa par mois étaient fictifs.
Mieux ou pire, le DAF, qui est en poste depuis plus de quinze ans, a même précisé qu’il agissait de la sorte depuis plusieurs années. Cependant, il nie avoir commis ou participé à un détournement de fonds puisque l’argent était « intégralement » remis au maire qui s’en servirait pour des « œuvres sociales ».
A vrai dire, la déposition de Mbaye Touré n’est pas surprenante et pour cause. Il avait déjà dit la même chose dans une lettre signée remise à l’Inspection générale d’état (IGE), lors de son interrogatoire à la DIC et même face à Khalifa Sall pendant une confrontation.
Avant lui, le juge a interrogé le coordonnateur de l’inspection générale des services municipaux, Amadou Moctar Diop, écroué avec Khalifa Sall. Celui-ci est membre de la commission de réception présidée par Mbaye Touré au même titre que le chef de la division financière et comptable, Yatma Diaw.
Tous les trois ont reconnu que les procès-verbaux de réception des commandes qui seraient livrés par le GIE Tabaar sont des faux.
Son gérant Ibrahima Traoré avait soutenu la veille, devant le magistrat, que ce sont d’anciennes factures remises à la mairie dans le cadre d’un marché de bureau qui ont a servi à procéder à la falsification d’autant que son GIE ne fonctionne plus depuis 2008. Un fait confirmé par sa sœur Fatou Traoré, assistante de Mbaye Touré et...trésorière du GIE Tabaar.
Une version consolidée par Abdoulaye Diagne, comptable matière de la ville de Dakar.
Interrogé comme témoin le même jour que Ibrahima Traoré, Diagne a juré n’avoir jamais vu un stock de riz ou de mil à la mairie.
Comme nous l’écrivions, Khalifa Sall qui a été le dernier à être entendu vendredi dernier de 15 à 17 heures, a soutenu que les 30 millions de F Cfa qui lui étaient remis chaque mois étaient des « fonds politiques logés dans la Caisse d’avance ».
Concernant les factures et commandes fictives mises en cause, le maire de Dakar précise qu’il
n’était pas gérant de cette Caisse qui était sous la coupe de Mbaye Touré.
Pour se laver, Khalifa Sall a ajouté en direction du magistrat avoir obtenu le quitus de la Cour des comptes qui aurait validé les comptes de la mairie. « J’ai fait la reddition des comptes », avait affirmé celui dont les conseils déposeront une demande de mise en liberté provisoire ce lundi.
Lundi 20 Mars 2017




1.Posté par verite le 20/03/2017 11:42
valeur de 2500 francs CFA est un crime passible de 6 mois de prison, tant dis que le vol de deniers publics d’une valeur de 1,8 milliards de francs CFA est bien discutable. J’ai fouillé les milliers de page de notre code de procédure pénal et je n’ai trouvé aucun article qui explique cette justice que l’on rêve inopinément à deux vitesses. Je me suis tourné alors vers le dictionnaire « car-rapide » et j’ai trouvé cette humble définition du « crime » en son Article 3, chapitre II : « Un crime n’est véritablement crime que s’il est commis par un simple citoyen. Un politicien, aussi malhonnête qu’il soit, ne peut en



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