Hommage à Absa Guèye épouse Sow !


Hommage à Absa Guèye épouse Sow !
Absa Guèye, une grande dame remarquable, symbolisée par une générosité légendaire, vient de nous quitter. Comme on le dit généralement, derrière, ou plutôt, à côté de chaque grand homme, il y a effectivement une grande dame. C’est cette assertion que la dame Absa Guèye, épouse de notre regretté ami et camarade Malick Sow Dembèle, disparu il y a juste 2 ans, a parfaitement confirmé. Ceux, parmi nous, qui ne l’ont pas connue de près, ont sûrement dû entendre Youssou Ndour, dans les années 70, chanter ses louanges et magnifier ses bienfaits et sa générosité en général, dans son célèbre morceau intitulé : « Absa Guèye yayi  Dior way na la.» 
Par la volonté de Dieu, à la suite d’une longue maladie, elle a été finalement, terrassée et arrachée à notre affection, ce 24 juin 2017. C’est une immense perte que ses enfants et petits enfants, ses parents et nombreux amis, impuissants devant le décret divin, ont lourdement ressentie avec beaucoup de peine. En ces circonstances pénibles, dues à la perte de cette merveilleuse dame, dont l’œuvre sociale ainsi que les bienfaisances sont légendaires et bien connues par beaucoup de Dakarois de sa génération. 
Ce ne serait, nullement exagéré, d’affirmer que sa maison fut en quelque sorte, un quasi restaurant populaire, où un bon nombre des amis Dakarois du couple, venait souvent déjeuner ou dîner chez elle. Elle était dotée de cette faculté extraordinaire qui caractérise généralement, les personnes généreuses, c’est-à-dire le fait, non seulement, d’offrir de la bonne nourriture aux amis, mais de le faire aussi avec plaisir et toujours, le sourire aux lèvres. Au demeurant, il est bien reconnu, qu’aucune œuvre humaine n’est plus utile et charitable que celle de donner la nourriture, particulièrement, à ceux qui en manquent, avec en plus, la convivialité.
Et, de Niayes Thioker à Mermoz, en somme, partout où elle avait habité, elle fut véritablement, reconnue comme une dame de bienfaisance. En fait, comme à l’image du genre de mère Thereza, elle se consacrait et se mettait entièrement, avec toute la modestie et l’humilité recommandées, au service de ses semblables démunis et déshérités, pour leur venir en aide. En effet, tous les témoignages faits sur sa personne et vie, venant des membres et amis de la famille, en passant par ses proches voisins jusqu’à sa Mosquée, à savoir celle de Mermoz, où un témoignage émouvant a été prononcé par la voix la plus autorisée, celle de l’Imam ratib, ont tous concordé, pour conclure unanimement, que feue Absa Guèye était une grande dame généreuse et bienfaitrice, qui mettait ses biens au service de ses semblables nécessiteux.
J’estime, par ailleurs, qu’en ces circonstances douloureuses, et compte tenu des bons rapports qui avaient lié Youssou Ndour à la disparue dans le passé, ce dernier devait être parmi les premiers à présenter ses condoléances à la famille éplorée, de la défunte, si toutefois, il se trouvait au Sénégal au moment du décès. Dans le cas contraire, il avait l’obligation morale de le faire immédiatement après son retour. Logiquement, d’abord l’absence de Youssou Ndour, aux obsèques de la dame Absa Guèye et ensuite, le fait de ne s’être pas rendu depuis lors, auprès de la famille en ces moments douloureux, ne peuvent nullement, trouver aucune raison valable, pour justifier cela, aux yeux de beaucoup de Dakarois et même Sénégalais.  En tout cas, du point de vue purement humain et social, ce manquement est difficilement acceptable compte tenu de ce qui précède.
Les wolof diraient dans le cas présent : « wëlëre ginaw lay féete » ou alors « faaté, waala suul jëfi dembë ju baax, bokul ci ngor ». A mon intime conviction, Absa Guèye, que Youssou Ndour avait tant chanté et fait découvrir ses qualités, à l’époque, aux Sénégalais, méritait beaucoup plus, de sa part. Mais hélas ! Même, à défaut de lui rendre un hommage solennel, comme il en a déjà rendu à certains, Youssou Ndour devrait, au moins, se rendre déjà sur sa tombe pour saluer sa mémoire ; et ensuite, présenter ses condoléances à ses enfants, et particulièrement à Dior, ainsi que toute la famille. Oui, je souligne ce manquement, parce que simplement, il est trop saillant et hors des normes de notre société. Et, cette démarche, que je souligne au passage et qui sied dans de pareilles circonstances, fait partie des bonnes traditions et valeurs sénégalaises, qui nous restent encore car, certaines autres ont, malheureusement tendance, aujourd’hui, à disparaître, au fur et à mesure, de notre société.
En tout cas, nous, amis fidèles et pour toujours de la famille, qui l’avons connue et appréciée sa vie durant, prions Allah, (SWT) notre Seigneur à tous, que dans sa grandeur et miséricorde infinies, de pardonner à Absa Guèye ses pêchés et de l’accueillir dans les Paradis célestes les plus élevés.
Nous présentons, en ces instants pénibles, nos sincères et plus attristées condoléances à ses enfants, parents et alliés ainsi que ses nombreux amis, pour qui, sa disparition est une énorme perte que rien ne pourra combler à l’avenir.
Adieu Absa, repose en paix auprès de ton mari Malick, et que la terre de Yoff vous soit légère.

Mandiaye Gaye et Ibnou Mbaye
mandiaye15@gmail.com
Jeudi 29 Juin 2017
Dakar actu




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