Jusqu’aux Etats-Unis où je me trouve, la triste nouvelle du décès de Samba Ba m’est parvenue. Cela m’a peiné en raison des liens personnels qui nous unissaient depuis bien longtemps. Samba Ba n’était pas seulement une présence, ni une stature moulée depuis Senghor dans les us et coutumes de la République, dont il maitrisait les rituels et les exigences. Samba Ba était avant tout une référence, une identité remarquable qui s’efforçait de rendre, à sa manière, ce que la République lui avait donné, lui qui, parti de rien, est devenu ce qu’il fut.
En rendant hommage à sa mémoire, une ancienne réflexion sur le sens ultime de la vie humaine m'est revenue en mémoire. J’aime, en de pareilles circonstances, me réapproprier le propos de Yolande de Monterby selon laquelle : « les mortels pensent pour la plupart, que rien n’est aussi désirable qu’une longue vie, cependant qu’un petit nombre méprise des jours qu’un dernier moment viendra de toute façon anéantir ». Il faut estimer la vie non pas selon sa durée, mais selon l'usage qu'on en fait.
L’idée sous-jacente est que le temps n’est rien en lui-même mais qu’il peut produire de l’immortalité si l’on y attache « quelque chose de plus immuable que lui ». En vérité, j’ai toujours pensé que la force du souvenir, sa permanence et sa prégnance dans notre mémoire, était l’autre nom de l’immortalité.
Il y avait quelque chose de bien, de bon, de rafraîchissant chez cet homme, qui fut toujours d’une exquise convivialité. On a dit de lui qu’il était un passionné des formes, du formalisme républicain en l’occurrence. Mais le respect de la forme était sans doute pour lui un passage obligé pour mieux assumer le fond. Il était un professionnel, dans le sens plein du terme, un professionnel rigoureux dans l’exercice des tâches et des responsabilités qui lui furent confiées.
Pour certains personnages, la mort, par l’éclat qui en naît et par les vérités méconnues qu’elle met en lumière, est un accomplissement. Que dire de ce terrible paradoxe ? Rien, sinon y trouver une sorte de réconfort fût-il dérisoire et se convaincre qu’après tout « le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants ». Ce monsieur nous manquera beaucoup.
Par Mamadou Diagna Ndiaye
Administrateur des banques
En rendant hommage à sa mémoire, une ancienne réflexion sur le sens ultime de la vie humaine m'est revenue en mémoire. J’aime, en de pareilles circonstances, me réapproprier le propos de Yolande de Monterby selon laquelle : « les mortels pensent pour la plupart, que rien n’est aussi désirable qu’une longue vie, cependant qu’un petit nombre méprise des jours qu’un dernier moment viendra de toute façon anéantir ». Il faut estimer la vie non pas selon sa durée, mais selon l'usage qu'on en fait.
L’idée sous-jacente est que le temps n’est rien en lui-même mais qu’il peut produire de l’immortalité si l’on y attache « quelque chose de plus immuable que lui ». En vérité, j’ai toujours pensé que la force du souvenir, sa permanence et sa prégnance dans notre mémoire, était l’autre nom de l’immortalité.
Il y avait quelque chose de bien, de bon, de rafraîchissant chez cet homme, qui fut toujours d’une exquise convivialité. On a dit de lui qu’il était un passionné des formes, du formalisme républicain en l’occurrence. Mais le respect de la forme était sans doute pour lui un passage obligé pour mieux assumer le fond. Il était un professionnel, dans le sens plein du terme, un professionnel rigoureux dans l’exercice des tâches et des responsabilités qui lui furent confiées.
Pour certains personnages, la mort, par l’éclat qui en naît et par les vérités méconnues qu’elle met en lumière, est un accomplissement. Que dire de ce terrible paradoxe ? Rien, sinon y trouver une sorte de réconfort fût-il dérisoire et se convaincre qu’après tout « le vrai tombeau des morts est le cœur des vivants ». Ce monsieur nous manquera beaucoup.
Par Mamadou Diagna Ndiaye
Administrateur des banques
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