HOMMAGE AU PRÉSIDENT BABACAR NDIAYE : L’AFRIQUE COMME PASSION


Une trajectoire digne de regard vient à son terme. Une vie de plus de huit décennies s’achève dans la dignité. Un grand homme, un homme de grandeur nommé Babacar Ndiaye tire sa révérence fier de nous avoir inculqué la passion d’un continent. La foi dans le devenir du continent chevillée au corps, il a consacré sa vie à semer la bonne graine pour que le flambeau jamais ne meurt. Son langage d’engagement et de pureté comme viatique, il a parcouru l’Afrique par monts et par vaux pour exprimer les mots, traduire les vœux et les souhaits en actes positifs pour qu’ils ne demeurent pas de pieuses incantations et aient la force éternelle des intentions devenues réalités.

Un génie de la noble  finance, fréquentant les princes qui gouvernent et conseillant les hommes d’Etat sans pour autant perdre ses valeurs ni vendre son âme s’en est allé. Il n’a jamais oublié son âme. Il n’a jamais oublié son horizon car jamais obnubilé par les honneurs et les lambris dorés.

Comme s’il était craint ou redouté de certaines coteries, il nie la dimension de son expérience d’économiste hors pair et d’Africain engagé. Malgré tout, il n’a jamais arrêté d’offrir son expertise et de prouver sa disponibilité. Ce n’est donc pas par complaisance que la BAD qu’il a contribué à construire de ses mains dédiées au développement a consacré un prix à son œuvre pour perpétuer une vie immense destinée à faire de l’intégration continentale une richesse palpable et un legs précieux aux générations montantes. Son obsession est ancrée dans ce qui est à venir, ce présent nommé demain. ll aurait pu profiter d’une retraite tranquille et se satisfaire de son prestige de Président de l’institution financière la plus importante d’Afrique qui a prouvé sa viabilité et sa solidité au-delà des océans et des mers. C’était cela Babacar qui n’était jamais heureux que lorsqu’il répandait le bonheur à ses semblables. Ce fut cela l’ambition d’une vie bien remplie.

Après avoir servi sa maison-mère, la BAD, il a voulu continuer de donner ce qu’il a reçu ; la passion de l’Afrique,  la confiance inébranlable en son devenir, D’Abidjan à Gaberone, du Caire, au Cap et d’Alger à Maputo, partout il a transporté son optimisme adossé sur la détermination d’oser et la volonté de gagner.

Il est parti. Sa crinière argentée, son port altier, son sourire désarmant, son humour nourri d’une immense culture, son élégance naturelle vont nous manquer. Un legs tout aussi immense demeure : une vie consacrée à l’Afrique. Un tel homme ne se pleure pas. On l’honore. Merci d’avoir été un modèle pour nous. Merci de m’avoir appris à oser.

Adieu mon Modèle.

Adieu mon Ami.

Adieu mon grand Frère.

Adieu mon Génie.

« Le Patron Dort » 

Pierre Atépa Goudiaby 
Vendredi 21 Juillet 2017




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