Gambie : soutien unanime de l'ONU au président Adama Barrow


Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a appelé jeudi le nouveau président gambien Adama Barrow pour lui exprimer "son soutien total" face au refus du président sortant Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite électorale. 

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait plus tôt adopté à l'unanimité une résolution soutenant les efforts menés par la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour pousser Yahya Jammeh à quitter le pouvoir. 

L'ambassadeur suédois Olof Skoog a lui aussi souligné "le soutien total du Conseil" de sécurité, dont il assure la présidence tournante, à Adama Barrow. 

Le chef de l'ONU Antonio Guterres a d'autre part dit soutenir "la décision historique" de la Cédéao, "avec le soutien unanime du Conseil de sécurité, de rétablir l'Etat de droit en Gambie afin d'honorer et de respecter la volonté du peuple gambien", a dit un porte-parole de l'ONU. 

Antonio Guterres a également exprimé sa "profonde inquiétude" face au refus de Yahya Jammeh de céder le pouvoir et devant le flot de Gambiens partant vers le Sénégal, plusieurs milliers de réfugiés ayant fui l'escalade de tensions ces derniers jours, selon l'ONU. 

Adama Barrow a officiellement remporté le scrutin présidentiel du 1er décembre. Il a prêté serment à l'ambassade de Gambie à Dakar jeudi matin. 

Peu après sa prestation de serment et l'adoption de la résolution au Conseil de sécurité, les troupes sénégalaises sont entrées en Gambie. Avec celles de quatre autres pays d'Afrique de l'Ouest, elles intervenaient pour installer le nouveau président Adama Barrow.

La résolution, présentée par le Sénégal, appelle le Conseil à apporter "son soutien total à la Cédéao concernant son engagement à assurer, par des moyens politiques avant tout, le respect de la volonté de la population".

Le texte n'invoque pas le Chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui autorise l'utilisation de la force. La Russie et l'Egypte ont souligné que cette résolution appelait à résoudre la crise de façon pacifique. 

Moscou a également mis en garde contre les dangers d'une intervention militaire. 

"Nous espérons une résolution pacifique de la situation, mais il apparaît très clairement que si le président Barrow demande de l'aide alors c'est quelque chose que, en tant que président légitime de la Gambie, il aura parfaitement le droit de faire", a de son côté dit l'ambassadeur adjoint britannique Peter Wilson.

L'ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre, a lui affirmé sa volonté de faire passer, avec cette résolution, "un message clair" au président sortant Yahya Jammeh, qui refuse de quitter le pouvoir "malgré toutes les garanties offertes par son successeur pour lui assurer le respect dû à son statut d'ancien président de la République". 

Yahya Jammeh dirigeait sans partage depuis 1994 la Gambie, petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest de moins de deux millions d'habitants, enclavé dans le Sénégal à l'exception de sa façade atlantique. 


 
Jeudi 19 Janvier 2017




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