Jeune Afrique : le sondage illustre un manque de confiance des Guinéens envers la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). Comment expliquez-vous cette défiance ?
Djiba Kaba : Effectivement, les résultats démontrent une certaine défiance des Guinéens envers la Ceni, puisque près d’un tiers des sondés disent ne pas avoir confiance « du tout » envers cette institution.
Confiance envers la Ceni, en 2015 (en %)
Ce manque de confiance s’explique par les problèmes rencontrés lors des précédentes élections. Et surtout lors des dernières législatives, pendant lesquelles le décompte des voix avait été remis en question, comme à Matam. Cela avait entraîné des violences, et certains Guinéens gardent en tête que la Ceni n’a pas bien fait son travail.
Votre enquête d’opinion montre d’ailleurs qu’une partie des Guinéens redoute des flambées de violence. Des heurts ont ainsi eu lieu à Koundara le 20 septembre et à N’Zérékoré le week-end dernier….
Une psychose s’est en effet installée après les dernières élections, car les annonces des résultats électoraux ont souvent été suivies de violence. Les Guinéens ont l’habitude des élections truquées, et sont souvent sortis dans les rues pour dénoncer des résultats en défaveur de leur leader défait.
Peur des intimidations et des violences pendant l’élection de 2015 (en %). Mais en dépit des frustrations qui ont pu par exemple être provoquées par la non candidature de Dadis Camara ou par les importants moyens déployés par Alpha Condé comparé à ses rivaux pour emporter le scrutin, la campagne se passe bien, pour le moment. Cette enquête montre d’ailleurs que les Guinéens sont très attachés à la démocratie et au processus électoral.
À quelques jours de l’élection présidentielle, quelles conclusions tirez-vous de ce sondage ?
Ce sondage confirme les assises régionales des deux candidats principaux et nuance l’importance de la variable ethnique. La popularité d’Alpha Condé est très forte dans ses fiefs, à savoir la Haute-Guinée et la Guinée forestière. Elle est en revanche plus faible dans la localité de Labé, fief de son opposant Cellou Dalein Diallo.
Afrobaromètre
Tout dépend donc de la façon dont les populations issues des régions moins marquées vont réagir. À Mamu par exemple, des mobilisations en faveur d’Alpha Condé ont récemment eu lieu. Reste à savoir comment cela se traduira dans les urnes. Mais l’opinion semble partagée, et l’élection s’annonce donc serrée.
*Sondage réalisé sur un échantillon représentatif de 1 200 personnes.
Djiba Kaba : Effectivement, les résultats démontrent une certaine défiance des Guinéens envers la Ceni, puisque près d’un tiers des sondés disent ne pas avoir confiance « du tout » envers cette institution.
Confiance envers la Ceni, en 2015 (en %)
Ce manque de confiance s’explique par les problèmes rencontrés lors des précédentes élections. Et surtout lors des dernières législatives, pendant lesquelles le décompte des voix avait été remis en question, comme à Matam. Cela avait entraîné des violences, et certains Guinéens gardent en tête que la Ceni n’a pas bien fait son travail.
Votre enquête d’opinion montre d’ailleurs qu’une partie des Guinéens redoute des flambées de violence. Des heurts ont ainsi eu lieu à Koundara le 20 septembre et à N’Zérékoré le week-end dernier….
Une psychose s’est en effet installée après les dernières élections, car les annonces des résultats électoraux ont souvent été suivies de violence. Les Guinéens ont l’habitude des élections truquées, et sont souvent sortis dans les rues pour dénoncer des résultats en défaveur de leur leader défait.
Peur des intimidations et des violences pendant l’élection de 2015 (en %). Mais en dépit des frustrations qui ont pu par exemple être provoquées par la non candidature de Dadis Camara ou par les importants moyens déployés par Alpha Condé comparé à ses rivaux pour emporter le scrutin, la campagne se passe bien, pour le moment. Cette enquête montre d’ailleurs que les Guinéens sont très attachés à la démocratie et au processus électoral.
À quelques jours de l’élection présidentielle, quelles conclusions tirez-vous de ce sondage ?
Ce sondage confirme les assises régionales des deux candidats principaux et nuance l’importance de la variable ethnique. La popularité d’Alpha Condé est très forte dans ses fiefs, à savoir la Haute-Guinée et la Guinée forestière. Elle est en revanche plus faible dans la localité de Labé, fief de son opposant Cellou Dalein Diallo.
Afrobaromètre
Tout dépend donc de la façon dont les populations issues des régions moins marquées vont réagir. À Mamu par exemple, des mobilisations en faveur d’Alpha Condé ont récemment eu lieu. Reste à savoir comment cela se traduira dans les urnes. Mais l’opinion semble partagée, et l’élection s’annonce donc serrée.
*Sondage réalisé sur un échantillon représentatif de 1 200 personnes.
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