GÉNOCIDE EN BIRMANIE : Quand le laisser-faire troublant de la communauté internationale est encore coupable !


Il est de reconnaissance internationale que “la liberté de religion, liberté de culte ou liberté de croyance désigne un droit subjectif fondamental des personnes de choisir et de pratiquer une ou aucune religion donnée et l'évaluation du respect de ce droit".
 
Ainsi, des déclarations des droits de l'homme  aux textes constitutionnels nationaux en passant par les pactes, conventions et lois, ce droit est bien positionné et clairement stipulé. C'est pourquoi, il est bien mentionné  dès l'entame du préambule de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme du 10 décembre 1948, l'importance de la considération de l'être humain, sous toutes ses formes, pour une vie en parfaite harmonie des peuples, comme suit : “Considérant que la reconnaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde.” Plus loin encore, les dispositions de  l'article 18 de cette dite Déclaration préserve la liberté de pensée, de conscience et de religion en indiquant ceci : “Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par l'enseignement, les pratiques, le culte et l'accomplissement des rites.”
 
Hélas, nous constatons navrement que, depuis l'avènement à la tête de la Birmanie indépendante du dictateur Ne Win en 1962, ce droit, si primordial pour tout être humain est privé au groupe ethnique, représentant actuellement plus de 1 million 300 000 personnes, de langue indo-européenne et de religion musulmane,  dénommé Rohingya et vivant principalement dans le nord de l'État d'Arakan, sis au sud-ouest du pays. Les Bouddhistes, majoritaires, selon le dernier recensement de 2014 effectué par le gouvernement sous l'égide des Nations Unies, de près de 88 % et composés de Bamars, de Rakhines, de Shans, de Môns, et de Chinois y règnent en maîtres. Malgré, les nombreuses oppressions, persécutions et même graves exactions systématiques dont ce peuple, estimé à plus de 4% de la population a constamment fait l'objet depuis lors, pour des raisons, toujours inconnues, la communauté internationale n'a véritablement jamais voulu intervenir jusqu'à ce que l'irréparable se produise le Vendredi 25 août dernier lorsqu'un groupe de défense des droits bafoués de la minorité musulmane rohingya,  se réclamant de l'Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA), n'attaque simultanément une trentaine de postes de police entraînant plus de 400 morts dont 370 de leur côté. Pire encore, l'ONG Human Rights Watch, répertorie également, sur la base d'images par satellite que, des centaines d'habitations ont été incendiées par les forces de l'ordre birmanes rejoignant de fait les plus de 3000 déjà détruites durant ces 10 dernières années. LOU EUP TOUROU NAAK !  puisque cette situation a conduit près de 123.600 musulmans rohingyas à prendre d'assaut les routes pour se réfugier dans les pays voisins, particulièrement au Bangladesh, en Malaisie et/ou en Thaïlande.
 
Et pourtant, tout ceci pouvait être évité, si et seulement si, la communauté internationale avait pris le taureau par les cornes et non par la queue. Pour ce faire, il fallait juste faire respecter conformément aux dispositions de l'article 3 de la DUDH qui disent que “Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne” et stopper net les prémices de dérives sectaires et autoritaristes du pouvoir birman au lieu de rester, tout le long, à souffler tantôt le froid, tantôt le chaud devant ces ignobles exactions.  Voyons voir, exemples à l'appui, leur laisser-faire plus qu’intriguant  !
 
De 1962 à 1981, les persécutions se faisaient de plus belles et de manière récurrente, et cela sans bronchement, aucun, des dirigeants du monde d'alors. Ainsi, se sentant certainement intouchable, l’État birman décida alors, en 1982, de franchir le rubicon, en retirant purement et simplement la citoyenneté à cette dite minorité. Alors que celle-ci est naturellement garantie par la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 dans son article 15 qui dispose limpidement que “1. Tout individu a droit à une nationalité. 2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité”. Summum du summum, l'ONG Human Rights Watch dénote dans un de leurs derniers rapports sur leur situation et intitulé “Tout ce que vous pouvez faire c'est prier” qu’”en plus de leur condition d'apatrides, les Rohingya subissent de graves violations portant atteintes à leurs personnes et à leurs biens... On leur a interdit tout droit politique (comme voter ou se présenter à une élection), économiques (comme tenir un magasin et commercer avec des bouddhistes) ou encore sociaux (comme avoir accès aux soins, se marier et avoir plusieurs enfants).” Ce n'est pas encore fini puisque depuis 2012, prétextant un supposé viol d'une Birmane par un Rohingya, il leur est désormais interdit tout mariage inter-religieux entre Musulmans Rohingyas et Bouddhistes Birmans. Compte non tenu de la mise en place d'une autre loi plus que scélérate visant à entraver leur fertilité décrite comme « animale ». Décidément ! Ils n'ont droit à RIEN D’HUMAIN CES PAUVRES ROHINGYAS !
 
Ces inexplicables et innombrables  oppressions confirmées par les différentes missions d'enquêtes internationales menées en Birmanie par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies (CDH) suivant les allégations de crimes commis contre la communauté musulmane des Rohingyas, ont conduit l'ONU à finalement considérer cette dernière  comme la minorité la plus persécutée au monde. Alors, comment, au regard de tous ces éléments, ils n'ont toujours pas intervenu et qu'attendent ils pour sauver ces personnes qui ne demandent qu'à vivre dans la dignité ? Surtout qu'il est factuellement démontré que, l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE ou ASEAN), en tant qu’organisation politique, économique et culturelle, créée depuis 1967, regroupant 10 pays d’Asie du Sud Est (y compris la Birmanie) et dont l'un des rôles fondamentaux est d'assurer la stabilité dans la région, n'essaie même pas de trouver des solutions communes pour ne serait ce que  l'accueil des réfugiés à fortiori pour interrompre les violences. En ce qui concerne l'Union Européenne, son action s'est limitée, dans un premier temps à faire un embargo d'environ un (1) an avant de se rétracter en avril 2013 et de facto “signer” l'accès pour de bon, de la Birmanie à la FMI et à la Banque mondiale sous prétexte qu'il y existerait maintenant des juntes militaires. Et rien de prévu pour le peuple opprimé malgré le fait que l’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW), n'a jamais cessé de dénoncer l'exécrable «campagne de nettoyage ethnique» entreprise depuis 2012 par l'État Birman contre les Rohingyas. Ça Alors ! QUELLE EXEMPLARITÉ DE SANCTION !

Pour se rattraper, le 7 juillet 2016, le Parlement européen, saisi sur la question avait appelé  la Birmanie à “agir pour mettre un terme à la « répression brutale » et aux « persécutions systématiques » contre la minorité musulmane des Rohingyas.

Sous l'ère Barack  OBAMA, les États-Unis, quant à eux, avaient appelé à cesser les discriminations, annoncé l'accueil de certains migrants  et par ailleurs manifesté leur désir d'apporter une contribution sous forme de don, d'un montant de 3 millions de dollars, en faveur, de l’Organisation Internationale pour les Migrations, pour la gestion de la crise, qui, après estimations devrait coûter, au bas mot plus de 26 millions de dollars. Sont-ils finalement passés à la caisse ? On en est pas sûr, au vu du changement de régime intervenu après coup.
 
Chapeau aux différents organismes humanitaires, présents sur les lieux tels que Amnesty Internationale, Médecins Sans Frontières, Action Contre la Faim et Solidarités Internationale qui tentent tant bien que mal, face à l'inhumanité et la non coopération des oppresseurs, d'apporter à la minorité le minimum vital à savoir de l'eau et des soins sans oublier le fait qu'ils essayent également, à chaque fois que possible de rendre publique la situation des Rohingyas à travers des rapports, corollairement aux soulèvements, de temps à autre des fonds pour le financement d'aides.

Ayant subi plus de 50 ans d'oppression, sans appui considérable et sincère de la part de la communauté internationale, le peuple Rohingya n'avait d'autres choix que de se défendre lui-même par soit la parole, soit les armes. C'est ainsi que plusieurs Associations de défense des droits de cette minorité à l'instar de BROUK (Burmese Rohingya Organisation in UK) sont créées un peu partout dans le monde.
 
D’autres personnalités de la Oummah Islamique essaient, depuis quelques temps, de faire bouger les lignes. C'est la cas de notre Chef de l’Etat M. Macky Sall et son homologue le Président de la République de la Turquie, M. Recep Tayyip Erdogan, qui, le jour de la célébration de l’Aid El Kebir passé, ont tenu à « lancer un appel pressant à la mobilisation de la Oummah Islamique et à la communauté internationale à mettre fin à cette tragédie ». De même que le Khalife Général des Tidianes, Serigne Abdou Aziz SY Dabakh, pour ne citer que lui.
 
Par ailleurs, le souverain pontife le Pape François a, non seulement appelé au respect du peuple rohingya mais plus loin encore, via son compte personnel Twitter  demandé à “Défendre les Rohingyas”.
 
Que ces différents appels ne tombent pas dans les oreilles de sourds et que ce peuple, tant opprimé retrouve sa dignité humaine.
 
Qu'Allah SWT veille sur le Monde notamment sur NOTRE CHER Sénégal … Amen
 
Par Elhadji Daniel SO,
Président d'En Mouvement ! Défar Sénégal
Ensemble, Construisons le Sénégal !
Eldasso@yahoo.fr
 
#Deweneti !
Jeudi 7 Septembre 2017




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