Fonctionnement de l’Assemblée nationale : Sokhna Dieng Mbacké décortique les failles du système


Patronne du Parti de la Vérité pour le Développement qui existe depuis 2004 et qui est présent dans 36 départements sur 45 pour les besoins de la présente campagne, Sokhna Dieng Mbacké s’est entretenue avec le binôme qui anime « Débattre Campagne » sur « Dakaractu ». Au rayon de la rupture copernicienne attendue de l’Assemblée nationale, elle relativise la portée de la déchéance de crédibilité qui porterait atteinte à l’image du député.
« Je ne crois pas qu’il y aura un changement majeur. Le problème est moins la manière dont le député se comporte que le système qui est là depuis les indépendances. Il faut savoir raison garder et ne pas mettre tout le monde dans le même sac. Je demande au peuple d’éprouver un peu de tolérance à l’endroit des députés. Car il y a des choses importantes qu’on peut ignorer de l’extérieur. Quand un député soumet une proposition de loi, celle-ci est examinée par le président de l’Assemblée nationale. Ce dernier écrit au président de la République. Même si l’exécutif au niveau suprême est d’accord, on demande au député qui a proposé la loi d’identifier le mode de financement à travers les rubriques budgétaires en sachant que cela est quasi impossible. Le parlement n’est pas libre vis-à-vis de l’exécutif. On dit séparation des pouvoirs pour dire le bon mot. C’est le président qui confectionne les listes de Benno Bokk Yakaar à la veille des législatives. Même pour la formation du groupe parlementaire de la majorité, c’est lui qui choisit qui il veut », renseigne-t-elle.
Devant cette situation que faire ? Mme Mbacké propose : « Il faut nécessairement une Assemblée de rupture conformément à la promesse du Président Macky Sall qui a participé aux Assises nationales. Cependant, opérer une rupture n’est pas facile. C’est comme faire une césarienne et les femmes savent de quoi je parle».
A la question de savoir si un faible taux de participation tant redouté par les observateurs de la scène politique sénégalaise n’entamera pas la légitimité du futur Parlement, l’ancienne journaliste-vedette de la télévision sénégalaise relève : « Le taux de participation pour les législatives est toujours faible par rapport à la présidentielle ». 
Vendredi 21 Juillet 2017




Dans la même rubrique :