Faux coup d’Etat du 19 mars : retour sur les dessous d’un mensonge d’Etat (Par Cheikh Yérim Seck).


Faux coup d’Etat du 19 mars : retour sur les dessous d’un mensonge d’Etat (Par Cheikh Yérim Seck).
DAKARACTU.COM - Tout dans le « coup d’Etat » du 19 mars est faux. Dakaractu revient sur les coulisses d’un mensonge d’Etat monté de toutes pièces par un pouvoir affolé, dans le seul but de décourager les manifestations qui devaient être organisées ce jour par ses adversaires.
Tout est parti de deux fiches de renseignement reçues par les autorités. L’une relate une réunion du fan’s club de Walfadjri des Parcelles Assainies. L’autre raconte du dedans l’organisation mise en place par les étudiants militants de l’opposition pour « secouer » Dakar à l’occasion de ce 19 mars. Avec un détail : certains étudiants comptent se procurer de l’essence, brûler des pneus, concentrer les éléments de la police sur un point chaud pendant que leurs camarades mènent des actions dans d’autres endroits de la ville dégarnis par les forces de sécurité. Suffisant pour que le régime prenne peur et multiplie impairs et actes d’affolement.
Dans la soirée du 18 mars, le chef de l’Etat convoque à une réunion de crise, au palais, Karim Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, Iba Der Thiam, Ousmane Ngom, Habib Sy… Au cours de ce conclave, Abdoulaye Wade exhibe les fiches de renseignement et lâche lui-même les expressions « tentative de déstabilisation » et « coup d’Etat ». Ordre est immédiatement donné de commencer à appréhender et arrêter les « putschistes » présumés. Pour organiser la communication de l’Etat, le ministre de l’Intérieur est invité à monter au front pour dénoncer « la tentative de coup d’Etat » et annoncer la traque contre ses auteurs présumés. Le très politique Ousmane Ngom répond qu’il a déjà trop parlé pour mettre en garde les fauteurs de trouble contre toute dérive. Et qu’il ne souhaite pas saturer l’opinion par une nouvelle communication.
Décision est alors prise de faire parler le parquet de Dakar. Celui-ci se débine, estimant que ce n’est pas de son ressort. Wade n’a d’autre choix que de faire monter au créneau son compagnon de longue date et ministre de la Justice. Fidèle parmi les fidèles, Cheikh Tidiane Sy, absent à la réunion de crise, tiré de son lit, va au front, déclare sur les antennes de la Radiotélévision sénégalaise (Rts) que des jeunes de l’opposition veulent profiter de la manifestation du lendemain pour mettre le feu à des quartiers comme Point E et Corniche Ouest et pour renverser le régime. Annonçant que des arrestations sont en cours, il demande à Cheikh Ndao, responsable des fans’club Walfadjri, Moustapha Ndiarré Faye, leader du mouvement des étudiants socialistes, et à d’autres jeunes militants nommément cités « de se présenter immédiatement au commissariat central de Dakar. »
Si Wade lui-même appelle Cheikh Tidiane pour le féliciter dès qu’il sort du studio de la RTS, l’annonce fait l’effet d’une bombe. Surtout à l’étranger où le Sénégal est perçu comme un modèle de démocratie et de stabilité. Abdoulaye Wade en rajoute une couche, le 19 mars, à l’occasion du meeting de ses partisans, estimant que les faits sont graves, que les présumés coupables vont être poursuivis et qu’il ne faut pas compter sur lui pour arrêter la procédure.
Puis l’affaire fait pschiiittt… Seul Demba Seydi du mouvement des étudiants socialistes se présente au commissariat. Il est retenu pendant quarante-huit heures puis relâché, faute de preuve. Reste à gérer les questions insistantes de la Cedeao, des Etats amis, des organisations internationales… Mais aussi à servir un discours à une opinion nationale restée très sceptique.
Wade use de la traditionnelle méthode du bouc émissaire et lâche son garde des sceaux. Un communiqué du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Moustapha Guirassy, proclame qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour établir la réalité du coup d’Etat. Et ce sans informer au préalable le ministre de la Justice qui se trouve en déplacement à Abuja, à une rencontre autour du financement du procès de Hissène Habré. Pareille attitude est l’une des raisons qui pousseront Cheikh Tidiane Sy à démissionner le 5 mai. Avant d’être reconduit à son poste.
Le faux coup d’Etat est le fruit de l’imagination d’un régime affolé, soucieux d’empêcher les manifestations de ses adversaires à l’occasion de la journée du 19 mars, onzième anniversaire de l’arrivée d’Abdoulaye Wade au pouvoir. Cette manœuvre cynique n’a pas atteint le but recherché. Elle n’a réussi qu’à écorner l’image du Sénégal par un gros mensonge d’Etat. 
Mardi 13 Septembre 2011




1.Posté par samba le 13/09/2011 08:34
le jour ou cela arrivera,ils ne verront rien venir

2.Posté par castro fall le 13/09/2011 08:58
ces vautours n'ont aucun état âme à mentir pour conserver leurs privilèges. Téranga, c'est ainsi qu'ils conçoivent le pouvoir

3.Posté par ABBA le 13/09/2011 10:43
Tout Senegalais ayant une culture politique savait que c'etait pure mensonge de l'appareil d'etat.Je n'ai jamais eu honte pour mon pays que ce jour du 18mars 2011...Apres maintes reflexions,je m'en suis rendu compte de ce qu'un vieux que j'avais rencontre a New York m'avait dit un jour tout au debut de l'alternance a propos de cheikh tidiane sy:"Ce monsieur que j'ai connu en Afrique centrale,n'a pas d'etat d'ame,il est capable de tuer quand ses interets sont en jeu."Apres avoir entendu ces mots de la part d'un vieux senegalais respecte et respectable,je suis reste perplexe pendant des minutes sans rien dire...La suite des evenements,lui a donne raison.Je pense que c'est CHEIKHOU OMAR FOUTIYU TALL (P.S.A) qui disait:"Meme au sommet de la gloire,il faut toujours se frayer un chemin pour la descente." On oublie aussi souvent,qu'on ne recolte que ce l'on a seme et cette arrongance de la part de certains de nos dirigeants,sera bientot un mauvais souvenir pour les senegalais.Maintenant,il reste a savoir si le lavage,se fera avec du sang ou de l'eau comme avait averti un guide religieux tres respecte par l'intelligensia senegalais car ses paroles ne sont jamais vaines.L'avenir proche nous edifiera...

4.Posté par Jack Baeur le 13/09/2011 11:19
Tout ça pour garder leur privilèges et avantages, c'est malheureux !!!!

5.Posté par Citoyen le 13/09/2011 13:03
Personne, ni au Sénégal ni ailleurs n'a jamais cru à une tentative de coup d'état.
Bien au contraire, tout le monde, au Sénégal et dans le reste du monde a toujours su que ce mensonge visait à justifier d'établir une sorte de couvre-feu.

6.Posté par Citoyen le 13/09/2011 13:07
Rajoutons que le Sénégal a cessé d'être un modèle de démocratie depuis plusieurs années que le monde a compris qui était réellement Wade, sa famille et sa bande.

7.Posté par mia siin le 13/09/2011 13:29
les saltigues l ont prédit le coup d etat est inévitable pour faire partir ces larrons si il le faut

8.Posté par ADK le 13/09/2011 15:04
J'ai appris avec regret et consternation les propos du Président Alpha Condé contre le pays de la Téranga et la Gambie.

J’eus préféré une explication de visu, ou à tout le moins un entretien entre lesdits Chefs d’Etat, voire une plainte en bonne et due forme formulée aux différentes institutions internationales que sont l’Union Africaine/Européenne et l’ONU par exemple, plutôt qu’une accusation qui s’apparenterait à des allégations lors d’une simple interview.

Il suffit d’évaluer le nombre de Guinéens vivant au Sénégal à près/plus de 2 millions d’âmes pour savoir raison garder quant à leur sécurité; d’autant plus qu’ils ne connaissent pas le pays d’origine de leurs parents ou grands parents, pour la plupart.

Mais le peuple sénégalais est capable de faire le discernement entre les propos du Président guinéen et le comportement de ses ressortissants sur son territoire.

Je reste confiant quant à la pérennité des relations séculaires qui existent entre nos deux pays, pour avoir vécu une vingtaine d'années sur le territoire sénégalais où les Guinéens font partie des citoyens les mieux intégrés.

Certes, le Président Wade n'a jamais caché ses bonnes relations avec certains membres de l'opposition actuelle, mais n'a-t-il pas reçu le Président de la République fraîchement élu de la Guinée avec tous les honneurs dus à son rang il y a quelques mois?

Ne s'est-il pas déplacé pour l'investiture et à de multiples occasions en Guinée afin d'aider à régler nos différents politiques dans la paix et la concorde nationale, tout comme le Président gambien?

De nombreuses personnalités sénégalaises ne se sont-elles pas impliquées dans l'élection présidentielle guinéenne du 30 juin 2010, la reforme de notre armée, etc?

Enfin, qui ne se souvient du soutien fraternel et inconditionnel de certains Chefs d'Etat à l'endroit de "l'opposant historique" Alpha Condé devenu Président de la République de Guinée?

Le Sénégal est un pays frère qui a le souci de la stabilité de la sous-région et qui œuvre inlassablement pour la construction des grands ensembles africains. Aussi, je ne peux que regretter cette fausse note en tant que Guinéen et membre de l'opposition actuelle.

Pour l’heure, la justice guinéenne fait son travail et aucune information ne devrait filtrer durant la phase de l’instruction.

Les propos d’un Chef de l’Etat n’engagent pas sa seule personne, mais toute la nation.

Vive l'amitié "guinégalaise". Deweneti Sunugal, balma akh.

Conakry le 11 septembre 2011
Le Président
Fodé Mohamed SOUMAH

9.Posté par alertatum le 13/09/2011 19:59
Robert Charbonnier alias OPHELIA est le mec qui casse de l'islam et du musulman dans différents sites.
Voilà quelqu'un dont les idées sont proches de l'extrême droite. Il est anti-islam et anti-immigration.



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