FRAUDE SUPPOSEE DANS LE VILLAGE DE THIEMPING : Des jeunes se révoltent contre deux agents de la Douane

Dans la nuit du mercredi à jeudi, une perquisition domiciliaire des agents de la Brigade mobile des Douanes de Ourossogui dans le village de Thiemping a failli virer au lynchage des soldats de l’économie par des jeunes en furie. L’ancien président de la communauté rurale de Ouro Sidi, Sada Djiby Anne, et le chef du village de Thiemping, Alseyni sall, ont été convoqués pour être entendus à la Brigade mobile des Douanes de Ourossogui. Ils seront finalement autorisés à rentrer chez eux, dans la soirée pour repasser ce matin à 11 heures.


FRAUDE SUPPOSEE DANS LE VILLAGE DE THIEMPING : Des jeunes se révoltent contre deux agents de la Douane
La quiétude qui règne dans le village de Thiemping (17 km) de Matam a été perturbée par des échauffourées entre des jeunes et des agents de la douane. En effet, dans la nuit du mercredi (vers 21h passée selon des habitants) de ce village rendu célèbre par l’ancien international de football du Sénégal et capitaine des Lions, Mamadou Niang et la jeune femme Tacko Fatim Thiam (miss Sénégal 2010), des douaniers se sont rendus chez un des nobles, en la personne de Sada Djiby Anne plus connu sous le nom de Modibo. Sans trouver ceux qu’ils étaient venus chercher, ils se sont opposés à une frange des jeunes qui voulaient faire la fête à une «taupe» qui était venu accompagner les soldats de l’économie. 
 
Le film des événements
 

Suite à un signalement qui leur serait soumis, les douaniers de la sous brigade mobile de Ourossogui ont procédé dans la nuit du mercredi au jeudi, aux environs de 21 heures à une descente dans le village de Thiemping. En ciblant, d’après les informations recueillies, la maison du sieur Sada Djiby Anne, un notable de cette localité appartenant au département de Kanel, tout juste située à une vingtaine de kilomètres de la ville de Matam. 
 
En amont, les soldats de l’économie avaient reçu des renseignements consécutifs à la présence d’une importante quantité de marchandises frauduleuses en provenance de la Mauritanie sur les lieux. Le premiermagasin visité était sans marchandises. Sada Djiby Anne fera remarquer d’ailleurs «que la perquisition opérée au niveau de la deuxième pièce s’avérera vaine». 
 
Alertés, des jeunes appartenant à la brigade de vigilance du village, rallieront les lieux. Sur place, ces jeunes accompagnés d’une frange de la population, s’activeront à identifier un individu «soupçonné d’être un indicateur» qui aurait orienté les douaniers. Devant la foule de plus en plus menaçante, le conducteur du véhicule de la douane évacuera les lieux, emportant avec lui, l’individu à l’origine de la colère des populations. C’est ainsi des jeunes vont tenter de brutaliser les deux agents laissés sur place par le véhicule. C’est ainsi que des habitants du village s’affaireront par la suite à protéger les deux douaniers sur les lieux, en trouvant le réflexe de les conduire chez le chef du village. 
 
Dans un tumulte effarent, sous une pluie de jets de pierres, qui occasionnera les blessures d’un douanier.  Avant l’arrivée de la gendarmerie, les douaniers avaient déjà reçu des renforts venant de leurs pairs. Suite à l’incident, la brigade mobile de la douane a porté plainte au niveau de la gendarmerie de Ourossogui.  
 
Sada Anne refuse de signer la déclaration des douaniers
 
Une fois dans cette ville, la gendarmerie va signaler au Sieur Anne et compagnie que c’est au niveau de la Douane qu’ilsdevraient être entendus. Après plusieurs heures d’attente (10 à 14h) sous un soleil de plomb, Sada Anne va faire face aux enquêteurs des soldats de l’économie qui,selon lui, lui ont remis un document à signer. «Je viens sortir en refusant de signer le document qu’on m’a soumis pour la bonne et simple raison que ce qui y est écrit ne reflète pas la réalité des faits. D’ailleurs, ils soutiennent que les échauffourées ont eu lieu dans ma maison, ce qui est archi-faux. Les douaniers m’ont rétorqué que leurs collègues ne mentent pas parce qu’ils sont sous serment. Peut-être, mais sur ce cas ci, ils n’ont pas dit la vérité. D’ailleurs, je me demande même qu’est ce que j’ai à avoir dans cette affaire. Je ne suis ni commerçant, ni intermédiaire. Je les ai juste dit s’ils défoncent la porte de notre magasin et qu’ils n’y trouvent rien, ils ne quitteront pas la maison sans la réparer. Après hésitations, ils sont repartis. Tout le reste est passé dehors. Mieux, je fais même parti de ceux qui sont servis de boucliers aux douaniers jusqu’à l’arrivée de la Gendarmerie», narre Molido qui s’est déplacé à Ourossogui avec tous les notables du village. 
 
Nous avons par la suite tenté de joindre les services de la douane. D’abord, le lieutenant Sall qui nous a renvoyé à la direction des relations publiques et informations de la Douane. A ce niveau, le très serviable Balle Preira a d’emblée préciser qu’il n’était pas le porte-parole de la Douane. Toutefois, l’ancien journaliste a préféré que l’accent soit mis sur la sensibilisation surtout dans les zones frontalières et non sur la confrontation entre des sénégalais.
A noter que M. Anne et Cie seront autorisés à regagner leur village dans la soirée et de revenir ce vendredi à partir de 11 heures. Affaire à suivre…

Pape Moctar NDIAYE
(Sud Quotidien)
Vendredi 26 Mai 2017




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