Exclusif Dakaractu : Voici "MIROIR BRISÉ" écrit par Sheikh Alassane Sène "TARÉE YALLAH" et interprété par le talentueux artiste Pape Faye. ECOUTEZ !!!

Je dédie ce poème à un frère et ami, Imam Yussuf à Tunis, qui a perdu sa mère et qui n'arrive toujours pas à faire son deuil. Que la terre du Seigneur soit légère à cette honorable dame Vatma, par la Grâce du Prophète Muhamad (saws).
Amine.


Exclusif Dakaractu : Voici "MIROIR BRISÉ" écrit par Sheikh Alassane Sène "TARÉE YALLAH" et interprété par le talentueux artiste Pape Faye. ECOUTEZ !!!
MIROIR BRISÉ
Extrait du tome ll, "LE PROPHÈTE MUHAMAD" (SAWS)
De Sheikh Alassane Sene "Tarée Yallah"

Ce poème est également dédié à tous ceux
Qui ont perdu un être cher,
Et qui ne sont pas encore
En mesure de faire leur deuil
Il est aussi dédié à ceux
Qui en ont toujours sur terre
Et qui n’ont pas encore pris le temps
De leur dire combien ils comptent pour eux.
Il parle au cœur,
Il parle à la nature,
Il parle aux mystères de nos natures,
Il parle à l’univers,
Il nous interroge sur notre existence,
Il nous répond sur notre inévitable rappel
Vers le Tout Puissant,
Le Maître Incontesté de l’existence !


Aux alentours de mon cœur,
Rode une douleur qui pique mes veines
Avec âcreté et perfidie.

De lourds moments me hantent,
Mon chagrin est diurne,
Ma douleur est nocturne,
Ma blessure, profonde et taciturne.
Je ne peux crier sous aucun toit
Pour faire évacuer ma souffrance
Car c'est chez toi, que je venais me confier
Et tu étais le remède de tous mes maux.

Je n'avais pas peur d'en avoir,
Point peur de faire face à ma souffrance
Car tu étais là, prenant ma défense,
Prêt à les neutraliser, à les dissiper
Loin de moi, et hors de moi.

Aujourd'hui j'ai peur d'en avoir,
J’ai peur d’affronter mes souffrances
Car tu n'es plus là,
Tu es tout près de moi
Et très loin de moi à la fois
Installé dans le mystère
Que je ne peux guère percer.
Je n'ai pas pris le temps
De te dire combien tu comptais pour moi ;
Car j'avais cru comprendre
Que le temps nous attendait
Que la mort était pour les autres,
Et que nous avions tout le temps
Pour arroser cette rose d'amour
Qui naquit entre nos mains,
J'ai détesté ce moment,
Où la mort a frappé à notre porte,
Je ne cesse de le détester.

À peine tu es parti,
Ceux qui compatirent à notre douleur
Nous accompagnèrent dans la Grâce
Que nous te rendîmes.

Mais personne parmi eux n’a pu comprendre
Ce que nous ressentîmes à ce moment précis,
Exactement au moment où notre rêve fut brisé
Comme un miroir jeté avec furie
Sur un cratère de marbre.

Sans toi, la maison est vide,
Tu fus son cœur et son âme réunis.
Où est passée cette douce voix
Qui nous berçait en continu ?
Où est passée l'odeur de ton parfum,
Cet encens que tu avais mixé de ta propre main ?
Pour nous qui devons continuer de prier pour toi,
Nous ne te chercherons jamais un substitut
Car il n'en existe guère sur terre !
Pourquoi es-tu parti si tôt ?
Pourquoi n'es-tu pas resté encore avec nous ?

Tu ne m'as jamais tourné le dos,
Et tu as été là dans mes moments les plus difficiles
Où ma vie pouvait basculer.
Tu ne m'as jamais jugé,
Ni en privé ni en public,
Et aucun trait de ta face sublime et rayonnante
N’a laissé apparaître une colère
Ou un quelconque mépris à mon endroit ;
Fleur de lys j'étais pour toi ;
Par ton charisme et ta chaleur,
Tu m'as façonné avant de me séduire !

Point d'heure pour moi
Pour te voir ou pour te parler,
Je n'avais point besoin de te convaincre
Pour satisfaire mes désirs
Et la plupart du temps, tu les satisfaisais
Sans même que je ne sois demandeur.

Tout est vide autour de moi,
Je reçois des consolations de partout,
Mais me consoler augmente le vide autour de moi,
Car rien ne saurait te faire revenir ;
Rien ni personne ne pourra te faire reparler
Depuis là où tu es, cela me tourmente,
Tu es devenu subitement silencieux
Dans ta nouvelle demeure
Malgré mon insistance à frapper à ta porte,
Comme si tu avais décidé
De ne plus jamais me répondre !
Pourtant il fut un temps,
Je n'eus point besoin de frapper à ta porte,
Il te suffisait de me voir,
De lire les aveux de mon visage
Pour déceler la profondeur de ma souffrance.

Ta douce main essuyait mes larmes,
Mais aujourd'hui elles inondent mes joues,
Et atténuent la lumière de mon regard.
Hélas personne ne détient le secret
Avec lequel tu apaisais ma douleur !

Je regarde passer les gens,
En espérant remarquer
Sur un de ces visages,
Ton beau sourire qui illuminait ma vie,
Mais ma déception fut grande,
À chaque fois que je m'essayai à cette expérience ;
Grâce à toi, j'étais devenu un doué de sagesse,
Mais aujourd'hui, sans toi,
Je suis une proie facile,
Errant dans une jungle impitoyable !
Je te revois assis sur ce canapé,
Digne dans ta souffrance ;
Tu n'as jamais trahi ta foi,
Et elle ne t'a jamais quitté.

Je te revois faire tes vas et viens habituels,
Attendant stoïque l’heure fatale,
Car persuadé tu étais
Qu'elle s'approchait à grands pas.

Une seule question occupait ton esprit :
Qui sera à ta place,
Pour essuyer nos larmes ?
Tu avais la réponse,
Qui résonnait dans ton oreille devenue fragile
Et tu pleurais à douce larmes
Sans que personne ne s'en aperçoive.

Il ne t'était plus possible
De bénéficier d'un quelconque moratoire,
Car le voyage vers Lui était programmé,
Imminent, inéluctable.

J'ai peur aujourd'hui, très peur,
D'avoir l'impression de marcher pieds nus
Sur des braises ardentes,
Alors qu'ils ne sont guère
En contact direct avec le sol.

Tu as laissé derrière toi,
Un « sans refuge », un « sans abri »
Tous mes projets en vue
Pour te faire plaisir sont à l'eau
J'ai envie de composer ton numéro le matin
Mais il est désormais inscrit aux abonnés absents.
Ma douleur me plonge dans une crise
Qui donne l’impression de fendre ma poitrine.
Je ne suis point fou,
Mais je suis malade, rongé par le désespoir ;
Je ne cesse pourtant de rendre Grâce à Dieu, c'est un fait
Ma douleur de ne plus jamais te voir sur cette terre est là,
C'est un constat !
Il sait que je souffre,
Rien n'est mystère pour Lui
Il sait que je veux me réfugier vers Lui,
Tout comme Il sait que tu étais
Le cordon qui me liait à Lui
Et qui me conduisait vers ses Mystères.

La preuve, tu m'as appris
À Le connaître et à L'aimer
À me soumettre à Lui
Et à me prosterner avec docilité.
Ai-je le droit de dire que je suis déçu ?
Ai-je même le droit de constater
Et de vivre dans cette déception ?

Et pourtant, Lui,
A toujours rappelé vers Lui
Que ce qui Lui appartient.
Il demeure sur sa trajectoire.
Il nous y a installés
Et peut nous en retirer à tout moment
Selon sa Haute Convenance.

Aujourd’hui, Il avait décidé de refaire notre ligne
En la séparant de son fil conducteur.
Tu es parti, certes,
Mais tu restes à jamais gravé dans nos cœurs
Quand tu priais pour moi,
Parfois je voulais qu'elle soit brève
Et Tu ne m'as jamais suivi dans ma préférence.

Aujourd'hui, je me rends compte
Que tu me préparais à affronter l'univers
À vivre une vie de croyant,
Sans jamais douter de ma foi en mon Créateur.

Tu es parti, certes,
Mais tu vis en nous, et en toi nous vivons
Lui, Il t'a rappelé à ses Côtés, et nous,
Nous attendons notre rappel vers Lui,
Un moment inévitable,
Un passage obligé pour tout être,
Pour toute âme.

Ô Seigneur, il est allé vers toi,
Sois un refuge pour lui
Sois Miséricordieux avec lui,
Il fut tolérant avec nous,
Déverse Ta Grâce sur lui,
Il fut généreux avec nous,
Pardonne-le et accueille-le
Dans Tes Sublimes Jardins,
Il fut réceptif et patient avec nous,
Il n'a cessé de nous couver,
De nous motiver et de nous raviver.

Fais que la Sublime Lumière le couve et le sauve.
Cette faveur que tout croyant attend de Toi, l’Exalté !
Ô Seigneur, Tu es le Seul à savoir
Pourquoi Tu l'as rappelé vers Toi
Faisant encore de moi un nourrisson ;
Sois son Sauveur tout en nous sauvant
Et tout en nous nourrissant,
Il était toujours présent à nos côtés,
La lassitude ne l'a jamais habité.
Il a su s'occuper de nous avec altruisme
Respectant à la lettre Ta recommandation.

Aujourd'hui, mon âme
M'indique Ta sérénité là où tu es,
Ton passage sur terre
Fut merveilleux et enrichissant
Voué à ton Seigneur et à son Sentier.

Ma douleur se panse maintenant
Car tu m'avais laissé un Éminent pansement
Avec lequel tu avais émoussé
Tes douleurs à la perte de tes aïeuls
Il m'accompagne partout où je vais,
Et dans tout ce que je fais
Il est lumière et éclaire mon chemin
En tout temps et en tout lieu.

Je suis certain, qu'il éclaire là où tu es
Je suis certain qu'il te tient compagnie
Et il n'y a guère meilleure compagnie
Que sa noble compagnie.
Je suis certain qu'Il a instruit
Aux vers de terre
De ne point s'approcher de toi,
Je suis certain qu'Il a demandé
Aux grains de sable de reculer,
Afin que ta demeure soit spacieuse.

Tu me manques certes, mais avec le recul,
J'ai compris que la volonté du Seigneur est irréfragable.

Pas plus tard qu'hier,
J'ai parlé avec ton oreiller,
Il était silencieux,
Mais d'un silence lourd de mémoire.
Dors bien là où tu es,
Reçois toutes les prières
Que nous formulons
Et que nous ne cesserons de formuler,
Pour que ton repos soit placide et éternel.

Hier, j'ai fait préparer
Ce repas que tu aimais tant,
Que j'ai servi aux enfants
Que tu aimais tant chérir,
J'ai rouvert ton livre de chevet,
J'y ai encore senti la chaleur de tes doigts
Et les marques de leurs empreintes
Y demeurent indélébiles.
Le Prophète Muhamad (SAWS) est sous terre
Et tu y es avec Lui, enchanté
La terre est son disciple,
Et Il est son Généreux Maître
Il comprendra ce que je veux de toi sous terre,
Et toi, ce que tu veux de moi sur terre,
En attendant que je t'y rejoigne.

Si la mort est un sommeil paisible et continu,
Alors je n'aurai point peur de la rencontrer,
De lui tendre mes bras,
Et de lui dire enfin, « soyez la bienvenue ! » - Amin -

Très cher Sheikh,
Je me vois très honoré d'avoir lu "Le Miroir Brisé" que vous m'avez dédié en l'honneur de ma défunte mère, partie il y'a de cela, deux décennies. Vous aviez compris ma souffrance que je n'ai pas su exprimer depuis qu'elle s'est éteinte.

Une brave dame qui était au service exclusif de son Seigneur. Quand j'ai lu les lignes profondes de "Miroir brisé", vous avez exactement fait sortir la douleur qui me hantait voilà des décennies. Aujourd'hui, grâce à vous Sheikh, j'ai fait le deuil et je me suis libéré de ce fardeau qui me pesait sans arrêt toutes les nuits.

Recevez mes salutations et mes prières, que le Tout Puissant ne cesse de vous accompagner sur cette voie qu'il a tracée pour vous et qui mène aux larges de la Puissance du Noble Prophète Mouhamed (Saws).

Imam Yussuf
Tunis
poeme_sheikh_alassane_sene.mp3 POEME SHEIKH ALASSANE SENE.mp3  (9.93 Mo)


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Mardi 19 Août 2014




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