Entretien avec Birame Faye, Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes « Arrivés au pouvoir, nous avons fait preuve d’excès de générosité… »

Avec Dakaractu, le DG de l’ANEJ, a survolé le défi de l’emploi des jeunes, les réalisations et défis, le contexte de crise. Birame Faye, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a aussi réagi sur l’actualité politique de son parti, le retour annoncé de Sitor Ndour, le cas Sidy Lamine et… la leçon à tirer d’une probable défaite de l’APR aux locales de 2014.


Entretien avec Birame Faye, Directeur général de l’Agence nationale pour l’emploi des jeunes « Arrivés au pouvoir, nous avons fait preuve d’excès de générosité… »

Vous êtes à la tête de l’Anej depuis une année et vous venez de publier votre rapport d’activités. Pouvez-vous nous en faire l’économie?
Cela fait un an quatre mois que je suis à la tête de l’Anej et beaucoup de choses ont été faites. Tout d’abord, il convient de relever que L’ANEJ a pour mission de participer à la mise en œuvre de la politique définie par l’Etat dans le domaine de l’emploi des jeunes, d’intervenir sur le marché du travail sur toute l’étendue du territoire national pour promouvoir. Nous intervenons dans tous les secteurs de la vie socio-économique avec une position transversale. Nous intervenons dans deux secteurs principaux : L’emploi salarié et l’auto-emploi.

Nous sommes là pour tous les jeunes du Sénégal, diplômés ou pas. Ils viennent nous voir, nous les recevons, les écoutons et les mettons en rapport avec nos conseillers en emploi pour faire un bilan de compétence. C’est à la suite de ces entretiens que nous sommes plus outillés pour les orienter vers l’emploi salarié ou l’auto-emploi, en fonction de leur compétence, de leur parcours, et de leur degré de leadership et leur confiance.

Dans le cadre de l’emploi salarié, sur le plan national comme international, nous faisons de la prospection tous les jours. C’est ce qui nous permet d’avoir des contacts des entreprises nationales comme internationales, publiques, parapubliques comme privées. A l’issue des réunions de travail nous parvenons à signer avec elles des contrats, des partenariats. En cas de besoin, elles nous font confiance et font appel à nous, nous qui détenons des bases de données assez fournies. C’est ainsi que nous dégageons les meilleurs profils en considération avec les compétences et expériences.

Nous avons réussi à placer beaucoup de jeunes sur le plan interne comme international, en stage, en contrat à durée déterminée, en contrat à durée indéterminée. Sur le plan national je pourrais citer des entreprises comme le Port, les ADS, le Coud, les cabinets de recrutement privés avec lesquels nous travaillons et les activités à haute intensité de mains d’oeuvre.
Rien qu’en 2013, 4614 ont bénéficié des services de l’Anej. Tous été reçus, informés, orientés et accompagnés vers des opportunités d’emploi. Au cours de la même année 2013, l’ANEJ a reçu et déposé 460 dossiers de demande d’emploi pour garçons et filles. Au niveau national, 333 jeunes ont été placés dont 182 contrats de stage, 79 contrats à durée déterminée (CDD) et 1 contrat à durée indéterminée (CDI). Et c’est sans compter les nombreux contrats de prestation dans une campagne de promotion.

Sur le plan international, 51 jeunes sont placés dont (35) en France dans le cadre du projet «dispositif jeunes professionnels», pour la restauration (migration circulaire) et 16 dans le cadre du contrat avec AL SAIF transport du Royaume d’Arabie Saoudite, une société basée à Daman, avec laquelle nous avons un partenariat. Nous comptons faire voyager d’autres jeunes avec des contrats de 3 ans renouvelables, comme en Espagne, au Qatar et en France.
Une autre lueur d’espoir est aussi apparue, car sur 23 dossiers envoyés et 19 sont retenus à la Direction de l’Emploi pour une insertion dans le cadre de la Convention Etat/Employeurs.
L’Etat parle de la modernisation de l’agriculture pour résorber le chômage, mais est ce que ces jeunes ont les compétences pour retourner à la terre ?
C’est une situation qui ne se décrète pas. Elle doit être construite étape par étape. Nous avons un président jeune, une population sur le point de vue démographique jeune. Sa couche la plus importante c’est la jeunesse, et nous sommes conscients que c’est à grâce à elle que le président a été élu à la magistrature suprême. Les jeunes ont des attentes tout à fait légitimes.
Notre programme de gouvernance a été conçu, élaboré de façon claire et objective, après 90 000 km parcourus et la valorisation de 50 000 fiches sur lesquelles on avait recensé les problèmes auxquels il fallait trouver des solutions. Solutions que nous avons trouvées. Les efforts sous Wade étaient orientés vers le luxe et le prestige qui n’avaient rien à voir avec les urgences sociales. Nous, nous avons un ordre de priorité, la jeunesse comme priorité fondamentale. Nous avons parlé de 500 000 emplois, 30 000 projets, mais sur 7 ans. Mais l’essentiel est que nous avons mis en place des instruments tels que Le Fonjip, qui a une dotation budgétaire est une réponse, le Fonsis, la BNDE est aussi une banque orientée vers ces solutions, tout cela va nous aider à régler ces problèmes.
Mais l’autre grande vision est la réforme des lycées pour une adéquation entre études, formations et le réel besoin du marché de l’emploi. Dans ce même programme, nous comptons mettre en place des universités de métiers. Nous sommes en train de le faire avec URC du Sénégal oriental, l’université du Sine Saloum qui aura une orientation agricole, les terres sont déjà allouées, le recteur déjà nommé…
Autre chose, nous faisons de l’animation économique pour les jeunes tous les mois. Des séances au cours desquels nous partageons avec les jeunes qui sont sur place. A cela s’ajoute, les missions classiques à savoir comment réussir un «entretien d’embauche, la rédaction d’un Cv ou une lettre de motivation). Au moment où nous parlons, nous avons un réseau de boulangeries (pour 1,2 milliards FCFA) et une mission de terrain a été effectuée au mois de mai 2013. Et on a constaté que les travaux des boulangeries simples ont atteint 50% de réalisation. Cela va changer les statuts de demandeurs d’emplois en pourvoyeurs d’emplois. Il y a les centres d’incubation à Mbour, Linguère et Vélingara qui mettent en valeur les richesses des territoires.
Mais la crise économique ne vous laisse pas de marge de manœuvre...
Je confirme, mais l’héritage ne nous fait pas peur. La situation que nous avons trouvée était difficile en termes de déficit budgétaire on était à 8%, aujourd’hui des efforts énormes ont été faits pour l’inverser à 4% en 2013. La croissance économique et de retour. Nous étions à 1,7 en 2011, 3,4% en 2012 et nous escomptons 4,6% en 2014. Aujourd’hui les entreprises sont en train d’être soutenues avec le paiement de la dette intérieure. Les urgences sont là et les jeunes sont impatients. C’est pourquoi il fallait une réponse vite. C’est ce qui justifie la pertinence des recrutements dans la fonction publique, avec pour la première fois un système très transparent. Les personnes identifiées et publiées sur internet. L’audit de la fonction publique aussi va révéler des besoins nouveaux en recrutement avec des agents fictifs. Des milliards ont été économisés (7 milliards dans le patrimoine bâti, 11 milliards pour la téléphonie) dans la cadre des dépenses de l’Etat et réinjectées dans des secteurs sociaux. Je pense à la Bourse de sécurité familiale, la revalorisation des pensions de retraite à 10%, la Couverture maladie universelle.
Dans la cadre de l’agriculture c’est pour la première fois que le prix est aussi rémunérateur (190, 200 FCA le kilo. C’est aussi le cas pour l’élevage avec la valorisation du Ranch de Dolli, la pêche avec la suppression des licences, la relance du tourisme avec la relance de l’Agence pour la promotion du tourisme une demande du secteur, les mines on a arrêté l’hémorragie, la revalorisation du pouvoir d’achat des travailleurs avec la baisse de la fiscalité sur les salaires pour 4O milliards.
L’emploi des jeunes vous en parlez avec passion. Et demain si le choix du président se portait sur un autre pour diriger la future agence, est-ce que vous n’aurez pas un goût d’inachevé ?
Si le choix du président se porte sur une autre personne, on l’accepterait. Cela fait partie des prérogatives du Chef de l’Etat. C’est à lui de nommer aux différents postes civils et militaires. Mais pour avoir participé à l’élaboration du programme Jeune du président, mais aussi pour avoir mes collaborateurs et moi participé au rayonnement de l’Anej au plan national et international, pour avoir réussi à assainir le secteur et avoir un bilan défendable devant DIEU et les hommes, je ne peux pas dire que j’aurais un goût d’inachevé, mais j’aurais souhaité poursuivre la tâche pour inverser la courbe du chômage. Avec nos différents collaborateurs, c’est un travail colossal que nous avons abattu parfois sans moyens. Nous avons toujours fait preuve d’accessibilité, de disponibilité, d’humilité au grand bénéfice des jeunes de ce pays. C’est pourquoi aussi vu la crédibilité que le pouvoir a obtenu des bailleurs avec l’appui de la Banque mondiale pour 40 milliards de FCFA, la BAD pour 18 milliards FCFA et la Banque islamique de développement. Nous voulons aussi éviter les erreurs du passé comme ce fut avec les 5 milliards FCFA du FNPJ jamais recouvrés. Au regard de tous ces efforts, nous ne pouvons que demander aux Sénégalais de mieux adhérer au cap indiquer par le chef de l’Etat et l’appuyer car il a de grandes ambitions pour ce pays.
L’APR est entre les besoins de sa massification et son devoir de loyauté envers les autres partis alliés. La tâche n’est-elle pas acrobatique ?
Un parti politique est composé d’hommes et de femmes regroupés autour d’une idéologie, une vision, qui ambitionnent de diriger ensemble. Quand le pouvoir est conquis, il faut le consolider en apportant des solutions aux problèmes identifiés en amont. Après sa naissance en 2008, nous n’avons pas eu le temps de la structurer. Des nominations ont été faites sur la base d’un consensus. Nous en sommes à l’installation des comités, la première étape. Il reste les sections, les délégations et les instances. L’option de faire le tour du pays a été payante, gagnante 4 ans après. Il nous reste à massifier le parti.
Aujourd’hui nous avons besoin d’une majorité absolue. En politique, il faut multiplier, additionner et l’APR est un parti ouvert et de masse. La liberté d’association est reconnue par la constitution. Donc le Sénégalais a le droit d’adhérer où il veut. Nos statuts demandent de mettre nos cartes à disposition de qui la désire. Nous ferons preuve d’ouverture, d’impliquer tous les Sénégalais et ratisser large.
Mais nous ne serons pas un refuge pour ceux sur qui pèsent des accusations de détournements.
Arrivés au pouvoir, nous avons fait preuve d’excès de générosité. La primature proposée à la Société Civile, l’Assemblée Nationale à quelqu’un qui n’est pas de l’APR, le Conseil économique et social à Aminata Tall qui d’abord n’était pas du parti, le Sénat promis à M. Idrissa Seck. Et pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, le parti au pouvoir n’a pas la majorité parlementaire. Le gouvernement est géré avec les alliés. Nous avons plus que respecter notre crédo, «gagner ensemble, gouverner ensemble». Avec les alliés le respect doit être mutuel, la considération aussi. Nous avons partagé de bonnes choses. Quand cela ne va pas, ils doivent défendre le bilan parce qu’ils sont en train de gérer le pays avec le chef de l’Etat.
Que pensez-vous du retour annoncé de Sitor Ndour ?
Le retour de Sitor n’est pas un événement. Mais aussi nous avons gagné Fatick sans lui. C’est un Sénégalais comme tout le monde, il a le droit d’adhérer au parti de son choix. Mais moi, je respecte ceux qui font foi de constance, de fidélité dans leur compagnonnage politique. J’ai beaucoup de respect pour les militants historiques avec leur degré d’engagement dans le combat. Mais je le répète nous sommes une majorité ouverte. Nous avons l’habitude de dire chez nous : «Vivre les valeurs, vaincre les vices». Beaucoup de rumeurs ont été véhiculées sur des postes et autres pour lui, mais il n’en est rien. Même si sa venue à l’APR est une valeur ajoutée.
Sans être un peu pessimiste, que signifierait une défaite de l’APR aux élections locales ?
Mais c’est impossible, c’est impensable ! Vous savez en démocratie, le baromètre pour apprécier la popularité d’un parti politique, ce sont les résultats des consultations électorales. Nous sommes premiers dans le pays au point de vue poids politique et nous travaillons chaque jour à élargir nos bases, à apporter des solutions aux problèmes des Sénégalais. Dans tous les secteurs de la vie socio-économique nous avons posé des actes forts. Au vu de tout cela nous sommes optimistes pour une victoire de l’APR et de ses alliés.
L’actualité du moment c’est l’affaire Sidy Lamine Niasse. N’êtes-vous pas tombé dans son jeu ?
Non, je ne le pense pas et je salue la rigueur avec laquelle la justice est en train de gérer cette affaire. Sidy est un citoyen qui a défié toute la justice de ce pays. Ne pas le convoquer aurait été une faiblesse. S’il dit détenir des preuves sur l’enrichissement illicite du président, il faut lui donner l’opportunité de le prouver, de les montrer. Le président a dit qu’il compte faire de la transparence et la bonne gouvernance son cheval de bataille. La justice doit s’autosaisir.
Sidy Lamine n’épargne pas son frère de même père et de mère, Sidy qui tire sur l’église, Sidy qui bafoue le Mouridisme en se comparant à Cheikh Ahmadou Bamba, je crois que les réponses apportées par toutes ces parties, par les amis du Sénégal sont assez claires et ont contribué à l’isoler davantage.Sur le plan de la justice c’est un fait ordinaire. On ne peut pas accuser la gendarmerie d’être politique. Jamais ! S’il dit maintenant que c’est une affaire politique, c’est peut-être parce qu’il n’en détient pas réellement de preuve.
Vendredi 3 Janvier 2014



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5.Posté par Figaro le 03/01/2014 10:03
Ce jeune homme défend bien le Président et se soucie des préoccupations des sénégalais toujours dans l'auberge,il doit être responsabilisé davantage. Il s'est forgé un leadership solide.
Un conseil Mr FAYE :ne change pas d'habitudes !

4.Posté par jet set massage le 03/01/2014 08:48
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3.Posté par cheikh le 03/01/2014 07:20
tu as payé combien pour ça?

2.Posté par Django le 03/01/2014 04:07
Bravo, Birame un grand leader humble et travailleur qui mérite grandement de diriger la grande Agence.

1.Posté par AL le 03/01/2014 03:23
biram faye bayil toukhhhhhhhhhhh yammba . Tu n est pas lucide qui te vois avec tes yeux rouges pensent à l acool et à la drogue. THIMMMM

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