Entre révélations et déballages : Pourquoi Ousmane Sonko a-t-il « épargné » Macky Sall ?



C’est un moment que ces militants et sympathisants attendaient ! Enfin, Ousmane Sonko libre, s’adresse au peuple sénégalais à travers une tribune qu’il partage avec son candidat , Bassirou Diomaye Faye. La conférence de presse conjointe a été un moment de révélations. Ousmane Sonko, tout comme Bassirou Diomaye Faye. Comme on le dit depuis quelque temps : le protocole du cap manuel semble porter ses fruits. Du report de l’élection en passant par l’amnistie, jusqu’à la libération des détenus dits politiques, Ousmane Sonko a suffisamment servi son auditoire. « Que l’on ne se trompe pas combat. Macky Sall n’est pas notre adversaire. Il a cessé de l’être depuis qu’il a renoncé à « sa troisième candidature ». Il y a plus grave que Macky Sall, c’est son candidat » affirmait le leader du Pastef, Ousmane Sonko qui oriente son projet vers le candidat de Benno. 



Politiquement, la bataille électorale en perspective de la présidentielle reste légitime. De ce point de vue, les passe-d’armes entre candidats, plus largement entre politiques est bien attendu par les observateurs de la scène. « Nous sommes passés par plusieurs épreuves. J’ai dû prendre des décisions et, je les ai prises seul. Si j’avais fait une erreur, cela nous serai fatal et nous n’allons pas aujourd’hui, avoir un candidat. Nous avons été pendant longtemps dans une position défensive… Il y a eu des moments où tout le monde ne voyait qu’aller à l’élection. Mais nous avons enduré plusieurs épreuves et je devais faire tout ce qui est de mon pouvoir pour faire récupérer ce qui nous revenait de droit. Aujourd’hui nous n’avons pas retrouvé notre parti, notre éligibilité… il y a même certains de l’opposition qui disaient qu’Ousmane Sonko ne sera candidat qu’en 2039. Mais l’homme propose, Dieu dispose » s’exprimait ainsi Ousmane Sonko. Pourquoi tous « ces sacrifices »? Qu’est ce que les deux adversaires « les plus farouches » de l’histoire politique du Sénégal ont-ils bien pu « convenir » ensemble pour aboutir à ce « virage à 180 degrés »? Il fallait donc, pour Ousmane Sonko, « changer de fusil d’épaule »! En effet, le leader de Pastef a bien confirmé qu’il y a eu des discussions. 



Dans un article d’Africa Intelligence ( le quotidien du continent ) du 14 mars dernier et que nous avons scruté, il y est précisé que les jours qui ont suivi l'annonce du report de l'élection présidentielle de 2024 par les autorités, Birame Souleye Diop, premier vice-président du parti  africain du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) « a secrètement téléphoné à un proche du Président Macky Sall en lui exprimant son soutien à la décision du chef de l'Etat de repousser le scrutin, initialement prévu le 24 février. Ce qui semble paradoxal selon le quotidien qui ajoute que « cette intervention est de loin contraire à celle qui rejoint les partisans de l’expression : « coup d'État constitutionnel ». 



Le dénouement lié à la fixation de la date de l’élection présidentielle au 24 mars 2024 n’était pas, selon le quotidien consulté, du goût de « certains poids lourds du Pastef, qui auraient préféré une période de report plus étendue afin de négocier la libération d'Ousmane Sonko ». Des pourparlers auraient été faits par Birame Souleye Diop et Abass Fall auprès du gouvernement pour obtenir la libération de leur leader. Des discussions avec des membres du gouvernement comme Mouhamadou Moustapha Bâ, actuel ministre de l’économie et des finances entre aussi en ligne de mire face à « ces liaisons secrètes » entre le Pastef et le pouvoir. Connu pour ses diatribes à l'encontre de Macky Sall, Guy Marius Sagna a eu à rencontrer en toute discrétion fin 2023 Mamadou Moustapha Ba, ministre des finances d’alors. Une rencontre qui a été organisée, révèle « Africa Intelligence », par le directeur de cabinet du ministre, Pape Oumar Diallo. 



Qu’est ce que ces « démarches secrètes » ont-elles eu comme effet sur la libération actuelle de Ousmane Sonko et de son numéro 2? L’amnistie à quel prix? Quels sont les dessous qui ont conduit à cette nouvelle attitude du leader du Pastef vis à vis de Macky Sall ? Étant donné qu’il  dispose de temps avec le reste de la campagne électorale pour s’exprimer publiquement, le maire de Ziguinchor pourrait être plus explicite sur « ce protocole du cap manuel ».
Samedi 16 Mars 2024
Cheikh Sadibou Fall



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