Ensemble pour améliorer les services publics et privés du tourisme Regard objectif sur le tourisme et notre dépendance économique à la lumière du Plan Sénégal Emergent.


Ensemble pour améliorer les services publics et privés du tourisme Regard objectif sur le tourisme et notre dépendance économique à la lumière du Plan Sénégal Emergent.
Le phénomène touristique,  est  en effet, à la croisée des grands thèmes  qui interpellent la marche du monde. Après la révolution industrielle, la révolution informatique, c’est la révolution touristique qui va bouleverser toutes les économies. Justement, un secteur qui fait bouger plus d’un milliard d’individus, qui génère plus de Mille trois cent milliards de dollars américain de recettes, avec un taux de croissance annuelle de 4,8%, qui est placé loin devant les industries pétrolières, minières et automobiles dans le monde, mérite respect et attention.
La consommation de biens et services dans le secteur du tourisme et de loisirs vont de  l'exotisme à l'authenticité, où les voyages, les pèlerinages, les découvertes et les phénomènes migratoires sont des questions sociales importantes, qui méritent des réponses adaptées à leur évolution.
Nos champions d’entreprises, et investisseurs sénégalais devraient accorder un peu plus d’attention et de privilèges au secteur du tourisme, qui est un puissant outil créateur d’emploi pour les jeunes, de création de richesses multiples, à cause de sa transversalité, de mobilisation de devises, et de réduction à la dépendance économique grâce à l’agriculture, à l’artisanat et à la culture.
Le développement du transport aérien, terrestre, ferré et fluvial ajouté aux mesures de sûreté et de sécurité de plus en plus renforcées, avec l’ouverture des espaces aériens, la libre circulation des personnes et des biens, et la nouvelle approche dans les relations internationales, bilatérales et multilatérales ; tout cela donne au tourisme et à la diplomatie économique en particulier, les outils nécessaires pour développer un partenariat d’égale dignité et gagnant/ gagnant pour le secteur touristique. 
Le tourisme à cet effet, se trouve au cœur de tous les systèmes et enjeux économiques, culturels et sociaux. C’est un produit d’exportation de consommation intérieure.
Pour mieux sensibiliser la communauté sénégalaise à l’importance croissante que revêt le tourisme et particulièrement du pèlerinage au regard du développement touristique, il est important de revisiter les objectifs du premier Congrès international des pèlerinages et du tourisme qui s’est tenu  à Saint-Jacques de Compostelle en juillet 2013. Et le Sénégal a raté l’occasion d’inscrire dans l’agenda international des pèlerinages du monde ceux de Touba et de Tivaoune.
Lors de  cette rencontre, il a été question  des politiques et de stratégies à suivre pour la promotion, la préservation et la gestion des sites du patrimoine, sur le trajet des circuits religieux, où il faudra mettre en évidence la contribution des pèlerinages au développement durable, au rapprochement des peuples et à la paix internationale.
Outre les convictions religieuses, les valeurs liées à l’échange sont au cœur du voyage spirituel qui est le pèlerinage. Des valeurs qui forment le fondement même du tourisme, qui est un outil d’intégration sociale unique permettant d’examiner les différents aspects des relations humaines partant du tourisme religieux, cultuel et des pèlerinages. Il favorise le respect spirituel et culturel, ainsi que la compréhension entre les êtres humains, tout en créant des débouchés économiques qui profitent aux populations des zones religieuses et au reste du pays.
Par conséquent, le tourisme religieux compose une part importante du secteur touristique. Les pèlerins et les amateurs de voyages spirituels représentent un contingent non négligeable du tourisme interne et international selon les estimations de l’OMT, entre 300 et 330 millions de touristes visitent chaque année les principaux sites religieux du monde, soit le tiers des voyageurs du monde.
A cet égard le tourisme religieux sénégalais, à travers le Mawloud, les deux Raakas, le grand Magal de Touba, et d’autres manifestations religieuses internes, constituent des occasions importantes pour l’autorité du tourisme, à trouver les voies et moyens avec les différents foyers religieux, pour sensibiliser les communautés à la nécessité d’organiser cette activité touristique religieuse, de façon à ce qu’elle réponde aux aspirations et aux conditions d’organisation de voyages, d’hébergements et de séjours des pèlerins touristes venus des quatre coins du monde, tel que défini par le code du tourisme. (L’Umrah et le Hadji pèlerinage à la Mecque sont des exemples de réussite de gestion du tourisme religieux).
Dans ce cadre, les assises du tourisme religieux devraient réunir toutes les composantes et les intéressés de ce segment pour réfléchir ensemble et proposer des pistes de travail et de mise en œuvre de solutions globales au tourisme interne et particulièrement du tourisme religieux.
Dans le Plan Sénégal Emergent, la stratégie adoptée basée sur la création de pôles touristiques est une excellente initiative, dont la vision manque de cohérence pour s’adapter à une réalité souvent méprisée et qui ne répond pas aux besoins du développement actuel et harmonieux de la destination Sénégal accès aux différents produits touristiques et à leur valeur ajoutée.
L’option renouvelée du tourisme balnéaire dans le PSE avec les nouvelles stations issues de la petite côte ne favoriserait pas dans un court terme un développement endogène rapide du tourisme intérieur, qui est un indicateur important pour le développement du tourisme international et un baromètre pour la planification. Les modes d’hébergements, et la structure des trajets de circuits cultuels, culturels, et leurs composantes ne sont pas pris en compte dans les priorités aux  moindres de leurs détails pour la relance du tourisme national.
Or La bonne santé de l’hôtellerie est une condition au développement d’une destination qui repose souvent sur un équilibre fragile, à l’heure où le secteur du tourisme sénégalais est confronté à un manque de formes alternatives d’hébergements touristiques, notamment chez l’habitant. Le Plan Sénégal Emergent privilégie dans ses options l’hôtellerie haut de gamme les pieds dans l’eau comme priorité.
À trop négliger le développement d’hébergements alternatifs, pourrait mettre en péril l’équilibre sur les choix de la diversification des produits et du tourisme.
Le soutien à la création ou à la rénovation de l’hôtellerie, porté par l’État, peut prendre des formes multiples à la seule place du crédit hôtelier, qui vont de la prise de dispositions urbanistiques adaptées, au soutien financier, à la formation, à la rénovation, en passant par l’appui promotionnel, commercial ou juridique… Si la prise en gestion de l’hôtellerie par les collectivités locales est souhaitable dans le transfert de compétences, prévu dans l’acte trois de la décentralisation, elle peut aussi être dangereuse, car l’hôtellerie est un secteur économique fortement capitalistique, auquel il ne peut s’affranchir de la réalité économique
Très peu d’indications, et de prises en main des ressources humaines de qualité, de la formation professionnelle, et académique des acteurs, et futurs diplômés qui devraient assurer la relève d’ici à 2016, pour l’atteinte d’un million cinq cent mille touristes, n’ont fait l’objet de chapitre spécial pour accompagner le développement du tourisme qui à l’horizon 2018 devrait satisfaire trois millions de touristes en qualité de services irréprochables, y compris la maitrise des langues étrangères à un niveau respectueux et respectable.
Le Plan stratégique de développement durable du tourisme du Sénégal 2014/2018 qui est en parfaite cohérence du point de vue de la vision  avec le Plan Sénégal Emergent, doit dans sa mise en œuvre privilégier le tourisme intérieur et sous régional comme fer de lance et se démarquer du Plan Sénégal Emergent dans son volet opérationnel en s’appuyant sur la restructuration de l’administration centrale à travers l’Acte trois de la décentralisation qui donne une compétence pleine et entière aux territoires et aux pôles touristiques dans la gestion de l’activité touristique, ou il est important de pouvoir transformer un pôle attractif en véritable destination touristique, de même que la création d’hôtels et de résidences en zone rurale qui relève d’un véritable défi.
A chaque Pôle correspond un style et un type d’hébergement
Ainsi Le Pôle de la Casamance composé de Ziguinchor, Sédhiou et Kolda va développer un tourisme balnéaire, culturel et de découverte avec l’écotourisme, le tourisme responsable ou alternatif chez l’habitant comme colonne dorsal  du tourisme avec une touche particulièrement colorée du sud, avec l’agro tourisme et les activités nautiques. 
Le Pôle Diourbel-Louga  composé de Touba, Mbacké etc… va développer le tourisme cultuel, culturel et  religieux, le tourisme de découverte, d’aventure et d’évènementiels de dimension internationale avec le désert de Loumpoul.
Le Pôle du Fleuve composé de Saint-Louis, Matam Dagana etc…   pour développer l’écotourisme, la pêche sportive, le balnéaire, le culturel,  du patrimoine historique, de  la gastronomie, l’agro tourisme et le tourisme responsable avec un volet événementiel sons et lumières de dimension internationale.
Le Pôle de Sine Saloum composé de Kaolack, Fatick, Kaffrine etc…  qui une zone éco-touristiques et halieutiques, avec la construction d’éco- village, de culture et de folklore typique des coutumes sérères va développer du tourisme culturel et religieux, du tourisme de nature et de découverte, ainsi que le tourisme médical.
Le Pôle Sénégal Oriental composé de Kédougou, Tambacounda Kolda etc… va développer un tourisme paysager, de chasse, d’écologie avec le Parc de Niokolokoba, le tourisme médical et d’affaires avec les  mines, l’or, l’uranium et le marbre, du tourisme historique avec les minorités des pays bassari et bedik etc…
Et en dernier le Pôle Dakar-Thiès Composé de Saly, Somone, Ngaparou, Nianing, Warang Mbodiéne, pointe saréne, Joal Finio etc…pour les stations balnéaires, du cap vert, de l’île de Gorée, du lac rose, de Rufisque, de Tivaoune,  de Mbour, Mékhé, Kébémer etc…  pour développer un tourisme d’affaires, religieux, de découverte, de congrès, du balnéaire, de pêche sportive, de loisirs et de la thalassothérapie. Dakar, avec sa plateforme technique et industrielle de Diamniadio, ses potentiels industriels, les entreprises de services, le maraîchage dans les Niayes, la pêche industrielle et artisanale sera un centre de congrès, d’affaires et d’incentive.
La cartographie du tourisme doit être élaborée et mise à disposition pour une meilleure exploitation des richesses, de chaque zone touristique, avec un programme d’animation annuelle adaptée, des hommes et des femmes chef d’entreprises, pour conduire le développement du tourisme sous toutes ses formes et de notre indépendance.
Justement, cette indépendance doit être au cœur des enjeux du management et de la gouvernance,  mais malheureusement, nous avons fait de notre indépendance, une intendance dépendante sans commune mesure à notre interdépendance, qui ruine nos économies, piétine nos dignités et viole nos intimités.
Osons-nous refuser ? Le terme n’est pas usurpé pour arracher notre indépendance économique, culturelle et sociale, à partir de nos valeurs  du «diome»  au travail, du «foula ak fayda»  au travail, du «goré ak mandou» au travail  du «Niakh diarignou» pour être fier et libre.
Posons-nous publiquement les questions suivantes: Quelles sont les conditions de la mise en pratique de la fin de la dépendance 1960-2014 ? Qu'est ce qui n’a pas fonctionné ? Qui sont les responsables ? Quelles sont les solutions ? Et Qui sommes-nous.  Avons-nous une vision partagée,  une feuille de route cohérente et accessible ? Avons-nous des capitaines d’Entreprises  dans chaque domaine de compétition ? Avons-nous un commun vouloir de partager et de réussir ? The right man at the right place is a must!
Voilà une situation, que le Sénégal n’arrive pas encore à prendre en charge pour lancer son développement en général y compris le tourisme, qui constitue le moteur de notre économie.

Mouhamed Faouzou Dème
Expert Consultant
en Stratégie et Développement Touristique au MTTA
Chargé de cours à l'UGB et à ESTEL
Mardi 15 Avril 2014




1.Posté par Coeur Sénégal le 18/04/2014 11:32
Très intéressant votre participation sur ce sujet qui nous préoccupe tous. Pour notre contribution, ce qui n'a pas fonctionné 1960 - 2014, c'est l'initiative privée du sénégalais qui est balloté par la tradition religieuse que l'hôtellerie est source de non respect aux préceptes de nos croyances.

Ce qui n'est pas totalement faux, mais n'est pas vraie à 100% puisque l'hôtelier peut gérer son structure en évitant les dérapages ( passe, prostitution, couple hétéroclite ..etc..). Pour avoir son indépendance, il faut travailler, c'est tout. C'est notre faute a tous, administration comme citoyen.

Les premières pas c'est : voir comment alléger les charges sur la destination, rendre plus propre le pays avec des dépotoirs partout (déchets plastiques et divers). Nuisances nocturnes dans les endroits touristiques (n'oublions pas que pour un séjour d'une semaine, le client paye entre 1000 et 1500 € pour une semaine de vacance, ce qui fait le double pour un couple). Une police touristique pour la tranquillité des vacanciers sur les plages, les marchés et même dans les rues. EXEMPLE d'un commentaire client " A la SOMONE en dehors de l'hotel, la difficulté de pouvoir faire de la visite ou du chopping sans être importuné en permanence par les vendeurs et autre rabatteurs".

Les responsables du tourisme Sénégalais devraient rendre visite la petite hôtellerie qui réussi à faire venir des touristes et non les grands complexes tout le temps.
Tourisme religieux ... OUI. Capitaines d'entreprises ... Nous ne l'avons pas.
Merci encore pour votre contribution.

2.Posté par live le 12/06/2014 15:54
expert????? pffff mon oeil!! lèche c*** et en plus sans vergogne



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