Durant l’après- midi de ce jeudi, deuxième jour d’audition de l’ex- Dg de Canal Info, Cheikh Tidiane N'diaye, ce sont les avocats de la défense qui ont eu la parole.
Ainsi, Me El Hadj Amadou Sall, a beaucoup insisté sur le voyage effectué par les Cheikh Tidiane N'diaye en compagnie de Mamadou Aïdara dit Vieux au Maroc. Il voulait vraiment savoir le motif de ce voyage. «Étiez- vous là-bas pour nouer un partenariat ?», a demandé l’avocat.
«Nous sommes allés au Maroc pour rencontrer les responsables de la chaîne 2M et nous enquérir de leur savoir- faire. Nous ne sommes jamais allés au Maroc pour chercher des partenaires», a répondu le témoin, avec un ton convaincant.
Me Sall insistera en lui rappelant : «pourtant vous aviez tant besoin de partenaires financiers !?» «Ma préoccupation a toujours été de trouver ressources financières propres, fiables et transparentes pour la stabilité de notre société», a répliqué Mr Ndiaye, «pointu».
Quand l’avocat de la défense a demandé au témoin, ancien Dg de AN Média, «à combien équivaudrait la Chaîne Canal Info, si vous aviez à la vendre actuellement ?» Mr Ch. T. Ndiaye répondra sans détour : «compte tenu de tout ce que j’ai fait pour cette entreprise, je la vendrais à 500 millions de F Cfa».
C’est en ce moment que Me Sall a sorti un document «une lettre supposée être un document que le témoin, Cheikh Tidiane Ndiaye, avait adressé à Mamadou Aïdara dit Vieux en lui signifiant qu’il pourrait céder ses actions à 175 millions de F Cfa.
Et, le président de la Crei, Henri Grégoire Diop, s’est interposé suite à «cette pièce produite de façon spontanée». Il estime que cette lettre formulée par un prévenu en fuite «ne peut faire l’objet d’une discussion alors que le prévenu, Mr Aïdara, doit être là pour se défendre. «Vous ne pouvez être, en aucun cas, ses avocats», a martelé le juge. Il voulait savoir l’origine réelle de ce document brandi par Me Sall qui, à son tour soutient, l’avoir trouvé dans sa boite mail.
Dans son réquisitoire, le procureur spécial, Alioune N'dao, considère qu’une lettre signée par Mr Mamadou Aïdara dit Vieux qui, aujourd’hui, fait l’objet d’un mandat d’arrêt ne peut pas être une preuve.
A ce propos, le substitut procureur, Félix Antoine Diome, debout a clamé : «dans la mesure où le destinataire de cette correspondance, Mr Aïdara, a pris la fuite durant l’enquête préliminaire et se trouve être un prévenu sous mandat d’arrêt international, ce document doit être tout simplement écarté.»
Pire, Me Aly Fall, avocat de la partie civile, a douté de la légalité de cette pièce qu’il qualifie de «déloyale». Un mot qui dérangera la défense, notamment le producteur du document en question devant la barre...
L’audience est suspendue jusqu’à mercredi, 10 heures.
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