En attendant l’entrée de l’armée sénégalaise en Gambie : Karang végète

L’activité économique de Karang a ressenti les contrecoups de l’intervention imminente de l’armée sénégalaise en Gambie. Un contingent impressionnant est entré dans la ville frontalière ce jeudi 19 janvier.


Conducteurs de moto-jakartas, de charrettes et transporteurs tiraient profit de l’arrivée massive des réfugiés en provenance de la Gambie voisine. Mais depuis l’annonce d’une intervention armée de l’armée sénégalaise pour déloger Yahya Jammeh et le déploiement d’un contingent à Karang ce jeudi 19 janvier, les choses semblent avoir changé. Dakaractu a tâté le pouls de l’activité économique du poste frontalier et les nouvelles ne sont pas bonnes. C'est le moins qu'on puisse dire.


Demba Konté a l’air estomaqué. Ce camionneur attend désespérément l’arachide qui arrivait de la Gambie voisine. « Depuis trois jours, pas l’ombre de camion en provenance de la Gambie. Nous ne savons plus où donner de la tête », geint le conducteur de gros porteur pris au rebond par un de ses camarades d’infortune. « Si une solution n’est pas trouvée à cette crise, nous risquons d’en pâtir. Nos femmes n’en peuvent plus et menacent de quitter le domicile conjugal », pleurniche-t-il.


Les conducteurs de moto-jakarta embouchent la même trompette. « Avec l’arrivée en masse des réfugiés, nous nous en sortions pas mal, mais depuis la fermeture de la frontière, on peine pour joindre les deux bouts », se plaint Modou qui guette le moindre passager.


Pendant ce temps, les charretiers qui avaient vu leurs chiffres d’affaire prendre l’ascenseur sont perdus. A la gare routière de Karang, les apprenti-chauffeurs tuent le temps autour d’une séance de thé. Faute de « clients ».


Prêts à déloger l’homme fort de Kanilaï


Si l’activité ralentit à Karang, c’est en partie dû à la fermeture de la frontière mais aussi à cause de l’entrée dans la ville d’un important détachement de l’armée sénégalaise. Installés dans un lieu que Dakaractu ne peut révéler pour des raisons stratégiques, les « jambars », avec toute la logistique qui sied, sont prêts pour donner l’assaut à même d’en finir avec le président déchu de la Gambie. Mais en attendant les choses sérieuses, ils distribuent des vivres aux populations locales et se pavanent dans la ville, histoire de sympathiser avec leurs hôtes…





Vendredi 20 Janvier 2017




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