Emploi des jeunes / Préférence nationale : Les vérités du ministre-conseiller Abdou Aziz Mbaye

Quand le Président Macky Sall, qu’il a rencontré pour la première fois en 2004, le nommait directeur de son cabinet en 2012, il gérait un budget de plus d’un milliard d’euros en sa qualité d’ambassadeur régional pour le Pacifique de l’Union européenne.

Lui, c’est l’ancien ministre de la Culture Abdou Aziz Mbaye, présentement ministre-conseiller auprès du chef de l’Etat. Celui-ci était hier l’invité de Assane Guèye à l’émission Yoon Yi qui passe tous les jeudis sur la Rfm.
A l’occasion, il est revenu sur son passage au ministère de la Culture pour parler des bienfaits de la Tournée nationale de promotion de la diversité culturelle qu’il a conduite avec le brio du docteur en sciences qu’il est.     
Sur un autre registre, M. Mbaye a abordé la problématique de l’emploi des jeunes. Sur ce chapitre, il est d’avis que les jeunes qui émigrent en Europe sont à la recherche d’espoir alors qu’il existe des perspectives reluisantes au Sénégal. « Le plan d’action arrêté par l’Union européenne lors du Sommet de la Valette sur la migration n’a pas été appliqué à la lettre, mais  Il y a des politiques du gouvernement sénégalais relatives à des interventions d’urgence pour l’emploi qui vont empêcher certains jeunes d’emprunter des bateaux d’infortune pour rallier les côtes européennes », détaille le diplomate.
« Il y a un réel manque d’information. La France peine à avoir 1 % de croissance. Nous en sommes à 6,8 % de croissance. Donc, nous devons d’abord savoir quels sont nos avantages comparatifs par rapport aux pays qui nous font rêver », préconise-t-il.
Toujours au titre des solutions de sortie de crise, il se glorifie des retombées du Programme d’urgence pour le développement communautaire (Pudc). « Le Pudc va gifler l’opposition parce que c’est la solution au problème du monde rural. La réalité est que les Sénégalais ressentent bien la redistribution des ressources », pense le ministre-conseiller.
Pour un partage dans l’équité des ressources naturelles récemment découvertes au Sénégal, M. Abdou Aziz Mbaye rappelle que la constitution votée en 2016 présente de nouveaux droits liés à une bonne redistribution des dividendes du pétrole et du gaz.  
Au sujet de la préférence nationale, le membre du Corps des chercheurs du Cnrs (qui est ex officio fonctionnaire à vie), a souligné que le patriotisme économique est de mise sous Macky Sall. Seulement, pense-t-il, s’inspirant d’une leçon du théoricien de la « préférence nationale », l’économiste François Perrault, quand des nationaux sont incompétents de manager une entreprise, on doit pouvoir en confier la gestion aux étrangers. « Je vous donne l’exemple de Air Sénégal. Le nouveau directeur est un non-national. Mais si au bout de deux ans le Président lui découvre des limites, il va lui choisir un remplaçant. L’ancien directeur général de Sénégal Airlines est un Sénégalais. Pourtant il s’y est passé des choses négatives que l’on ne peut pas expliquer ici », illustre-t-il, le phrasé tranchant...