Education nationale, propositions pour une sortie de crise : transformer les « grands » lycées en collèges universitaires.


Education nationale, propositions pour une sortie de crise : transformer les « grands » lycées en collèges universitaires.
Dés son installation, le Président Sall s’est engagé avec les bailleurs de fonds, en particulier le FMI, à faire ce que le Président Wade avait refusé. Ainsi,  en juin 2012 déjà, Macky Sall jurait devant le FMI, (à travers l’ISPE, l’instrument de soutien à la politique économique) de prendre deux mesures, lourdes de conséquence, à savoir :
·         Faire participer les étudiants au financement de l’éducation (avec l’augmentation des frais d’inscription)
·         La diminution et le plafonnement de l’enveloppe budgétaire destinée aux allocations d’études (bourses, aides, subventions…)
Comme toujours, pour masquer leurs graves décisions, les autorités utiliseront un langage creux : la rationalisation des dépenses budgétaires.
Demander aux étudiants de participer au financement de l’éducation c’est une chose, avoir le courage de reconnaitre que les étudiants du système public n’ont aucune ressource pour financer l’éducation en est une autre. Disons le très clairement, l’éducation est un droit et c’est à l’Etat de mobiliser les ressources devant lui permettre de la financer.
Demander aux apprenants de participer au financement de l’éducation c’est hypothéqué l’avenir de milliers de jeunes sénégalais. Il ne s’agit plus ni moins que d’un pas vers la privatisation de l’enseignement.
La seconde mesure est encore plus grave. Comment l’Etat peut-il diminuer l’enveloppe budgétaire destinée aux allocations d’études ? Le faire, c’est privé de bourses à des milliers d’étudiants qui ne cesseront de ne les réclamer. Et à juste raison.
Beaucoup de gens disent que dans tous les pays du monde les gens sont obligés de procéder à une sélection pour l’enseignement supérieur. Mais Mon Dieu, le baccalauréat alors ? Ce n’est pas un filtre ?
La vérité est que le Président Sall n’a aucune vision pour l’éducation et il ne sait pas comment financer l’éducation. Il s’est engagé avec les bailleurs à rationaliser les dépenses publiques dans le souci de réduire le déficit budgétaire. Et je me demande, très sincèrement, si Macky Sall sait ce qu’est un déficit budgétaire ?
En apprenti économiste, je n’ai jamais vu un Président, nouvellement élu, s’engager à réduire le déficit budgétaire. En général, au début du mandat, bénéficiant d’un vaste soutien populaire,  on tord la main aux bailleurs mais on ne se soumet pas à leurs dictats.
Réduire le déficit budgétaire n’est rien d’autre que réduire les dépenses publiques, et réduire les dépenses publiques n’est rien d’autre que limiter les besoins des sénégalais ; or, on est élu pour satisfaire les besoins et non pas pour les étouffés. Hélas ! Macky Sall s’est engagé à étouffer les besoins de la couche la plus fragile de la population : les étudiants. Voila tout le génie de l’homme que les sénégalais ont élu le 25 mars 2012. Malheureusement !
Cependant, nous n’avons pas le droit de laisser cet homme détruire notre système éducatif. Non seulement, il ne sait pas où trouver de l’argent mais pire encore, il s’est engagé à croiser les bras.
Ainsi pour une sortie de crise, nous suggérons la transformation des lycées en collèges universitaires. Nous n’inventons rien. L’école normale supérieure a été transformée en faculté par le Président Wade, ce qui lui avait permis de régler plusieurs problèmes même s’il est vrai aussi que cela en avait créé beaucoup d’autres. Aucune œuvre humaine est parfaite, mais Wade avait au moins le mérite d’oser.
Dès l’ouverture 2014/2015 ou 2015/1016, je suggère :
A.      Qu’on ouvre une annexe de la faculté des sciences juridiques et politiques au Lycée Blaise DIAGNE, de même qu’une annexe de la faculté des sciences humaines avec les départements : sociologie, Histoire, Géographie, Espagnol, Allemand (Il s’agit là juste d’exemple, les spécialistes sont mieux outillés pour faire les choix).
Tous les bacheliers du lycée Blaise DIAGNE, qui le voudront, seront orientés dans ces différentes annexes. Les enseignements se feront le soir, entre 18h et 00h, et on utilisera les bâtiments du lycée pour l’année 2014/2015. Aussi, le ministère de l’éducation recensera tous les enseignants de Blaise DIAGNE qui ont au moins le DEA et verra avec les autorités pédagogiques et administratives de l’UCAD dans quelle mesure ils pourront être des assistants pour les T.D. Les étudiants inscrits dans ces facultés ne bénéficieront pas des œuvres sociales (les élèves de Blaise DIAGNE ont l’habitude de venir à l’école et de rentrer chez eux) mais ils bénéficieront tous d’une bourse de 40.000 pour leur transports et l’achat des livres…  On mettra à leur disposition les bus de Dakar Dem Dik pour leur permettre de rentrer chez eux facilement la nuit. Etc….
On reprendra le même schéma dans les autres grands lycées du Sénégal.
B.      Une annexe de la faculté des sciences économiques et de gestion au lycée commerciale Maurice De Lafosse, une annexe de la faculté des sciences et techniques au lycée industriel De Lafosse…
C.      Une annexe des départements Anglais et Lettre moderne au Lycée Lamine Gueye…
D.      Etc….
Les spécialistes redéfiniront une nouvelle carte de l’enseignement supérieur et reverront les contenus pour une meilleure promotion de l’enseignement technique et professionnel avec des possibilités de spécialisation dès la seconde.
L’objectif final c’est faire de telle sorte que les nouveaux bacheliers ne quitteront plus leurs lycées. L’université n’est rien d’autre que des bâtiments, du matériel pédagogiques et des hommes. Le  gouvernement peut bien, avec un peu de génie, déplacer les hommes, c'est-à-dire les enseignants, encore que dans les lycées beaucoup d’enseignants sont au moins titulaires du DEA, ce qui leur ouvre de nouvelles perspectives pour leurs carrières, le matériel pédagogique et rationaliser l’utilisation des bâtiments grâce aux cours du soir. Vu que beaucoup de CEM ont été transformés en lycées et ces derniers pourront donc bien être transformés en collèges universitaires.
Aussi, le fait de créer des annexes, dans un premier temps, permettront aux facultés de l’UCAD et au Rectorat de gérer sur le plan administratif et pédagogique les nouveaux départements en attendant de les rendre totalement autonomes d’ici 5 ans à 10 ans. Le Sénégal pourrait avoir d’ici 10 ans une vingtaine de collèges universitaires qui pourront promouvoir l’enseignement professionnel.
Sadikh DIOP
Citoyen Sénégalais
 
Mardi 19 Août 2014




1.Posté par jb le 20/08/2014 10:19
Je suis tout à fait d'accord avec vous Mr DIOP sur le fait qu'il faut impérativement transformer certains lycées en collèges universitaire. Moi je suggère même à l'Etat de voir avec les autorités de Mbour pour trouver un terrain où construire un nouveau lycée Demba DIOP et l'actuel établissement qui est sur un terrain vraiment très vaste sera transformé en université (de news bâtiments y seront construits).
Cependant je ne partage pas votre idée quand vous dites: "Réduire le déficit budgétaire n’est rien d’autre que réduire les dépenses publiques, et réduire les dépenses publiques n’est rien d’autre que limiter les besoins des sénégalais" Cela me semble pas juste car pour moi, réduire les dépenses publiques = diminuer le train de vie de l'Etat (téléphone + eau + électricité + carburant ...) + supprimer tous ces agences et autres directions budgétivores + diminuer considérablement la caisse noire et contrôler comment ses sous sont dépensés + AY GOR Djiitégnou bagn laal sounou xaalis



Dans la même rubrique :