ETATS-UNIS : Donald Trump, les contradictions entre les promesses du candidat et les mesures du président

Analyse. Tout se passe comme si M. Trump se contentait d’appliquer une politique républicaine orthodoxe, alors que son élection a témoigné d’une volonté de rupture.


ANALYSE. On allait voir ce qu’on allait voir : on voit. Un peu plus de deux mois après son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump fait face aux réalités du pouvoir. Les majorités divisées, les élus frondeurs qui résistent aux menaces, les contraintes juridiques, les bavures militaires… La sanction n’a pas tardé. L’approbation de son action de président est des plus médiocres : 36 % selon le baromètre Gallup publié lundi 27 mars. Il avait fallu plus de mille jours à ses deux prédécesseurs républicains, George H. W. Bush et George W. Bush, pour arriver à un tel résultat. Quant à ses deux prédécesseurs démocrates, Bill Clinton et Barack Obama, ils ne sont jamais descendus aussi bas.

Le président a pourtant hérité non pas d’une « pagaille », comme il ne cesse de l’affirmer, mais d’une économie raisonnablement prospère et d’un faible taux de chômage (4,7 %). Il n’a pas été immédiatement confronté à une crise internationale d’envergure, les défis nord-coréens mis à part. Il dispose de pratiquement tous les leviers du pouvoir à Washington, et le Parti républicain contrôle la majorité des Etats.

Donald Trump a donc pu se lancer dans les meilleures conditions dans l’abrogation de la réforme de santé de son prédécesseur au profit d’un dispositif nouveau. Il s’agissait d’une promesse républicaine répétée depuis six ans, et la complexité du système qui avait permis de réduire de plusieurs millions le nombre de personnes ne disposant pas de couverture santé n’avait pas contribué à la popularité de M. Obama.

Un besoin de protection

M. Trump a pourtant réussi, en trois semaines, là où M. Obama avait échoué en six ans. Lorsque le Parti républicain a dévoilé un plan qui allait, certes, réduire les dépenses de l’Etat fédéral, mais en privant à terme de protection 24 millions d’Américains, l’opinion publique a nettement préféré l’Obamacare en place à un éventuel Trumpcare.
Le président a pourtant hérité non pas d’une « pagaille »,...

Le Monde 
Mercredi 29 Mars 2017




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