ENQUÊTE/GAMBIE : Un peu plus sur la mort atroce de Habibou Barrow, le fils du président élu Adama Barrow mordu par des chiens


ENQUÊTE/GAMBIE : Un peu plus sur la mort atroce de Habibou Barrow, le fils du président élu Adama Barrow mordu par des chiens
Dakaractu avait révélé la mort atroce et brutale de Habibou Barrow, fils de 8 ans, du président élu de la Gambie Adama Barrow. Nos confrères du journal Le Monde, après avoir confirmé nos écrits, ont apporté de nouveaux éléments dans une enquête menée en Gambie. 
Selon nos confrères, lorsqu’il quitte la Gambie en catimini dans la nuit du mercredi 11 au jeudi 12 janvier, le président élu Adama Barrow prend soin de demander à sa famille d’aller se cacher en lieu sûr. Lui-même doit d’abord se rendre au Mali, pour aller plaider sa cause au sommet Afrique-France de Bamako, accompagné par la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, qui a tenté une ultime médiation. Il va ensuite, dimanche, rejoindre le Sénégal qui lui a proposé de l’héberger en attendant la date prévue de son investiture, jeudi 19 janvier.
Avec l’accord de la deuxième épouse et mère du défunt garçon, la première femme d’Adama Barrow avait la tâche d’amener les cinq enfants du président élu chez une tante dénommée Néné Gallé dans le quartier de Manjie, près de la station balnéaire de Senegambia, confie au Monde Afrique un membre de la famille Barrow. Sa mission accomplie, la première femme est allée chercher refuge ailleurs.
A partir de là, les choses sont allées très vite, soufflent nos sources au sein de la famille Barrow. Sans que l’on sache encore pourquoi, la tante Néné Gallé a estimé le lendemain de son arrivée qu’il fallait séparer le jeune Habib Barrow de ses frères et sœurs, et l’a conduit dans le quartier Fajara chez son beau-frère, un certain Vieux Ceessay, homme d’affaires de son état, séjournant souvent en Europe et possédant plusieurs chiens dangereux.

Comment le fils du président Adama Barrow a été attaqué par les chiens 

A en croire nos confrères du Monde qui ont interrogé une voisine de la famille qui a donné la version de la femme de ménage de Vieux Ceessay au quartier Fajara : « Le 15 janvier vers 17 heures, Vieux Ceessay est sorti de la maison en y laissant le jeune Habib et la femme de ménage qui officiait derrière la cour, sans prendre la précaution d’attacher les chiens. Quelques minutes plus tard, quelqu’un a sonné à la porte et le jeune Barrow est allé ouvrir. C’est là que les pitbulls se sont attaqués à lui, causant l’irréparable. »
Un autre témoin confie au journal Le Monde que : « Ce sont les cris de la femme de ménage qui ont ameuté le voisinage. Sur place, nous avons eu beaucoup de mal à chasser les gros chiens qui avaient déjà entamé le petit au visage et surtout au ventre. »
Toujours selon nos confrères, un proche du président élu reste sceptique. « Cette affaire n’est pas claire, dit-il. La police a arrêté Vieux Ceessay avant de le relâcher, suite, ai-je entendu, à plusieurs interventions de la famille Barrow. Or Vieux Ceessay n’est ni un ami, ni un parent d’Adama Barrow. Et personne ne sait à quel titre lui a été confié le petit Habib. » Notre interlocuteur, qui requiert également l’anonymat, n’hésite pas à parler d’un « homicide volontaire ». Là, beaucoup de questions ont été posées par les Gambiens qui sont sceptiques de cette mort tragique.
Parmi ces questions, les plus pertinentes sont : Pourquoi Habib a-t-il été séparé de ses frères et sœurs ? Pourquoi Vieux Ceessay l’a-t-il laissé seul dans une maison avec des chiens aussi dangereux ? Qui a sonné à la porte ?
Nos confrères de conclure l'enquête en disant que dans une capitale gambienne en état d’urgence, désertée par les touristes et par des milliers de Gambiens ayant fui au Sénégal le temps que s’apaise la tempête politique, et alors que l’on perçoit déjà les bruits de bottes d’au moins deux armées étrangères prêtes à intervenir, ces questions ne trouveront pas de réponses rationnelles. Dans les rues de Banjul, seules courent les rumeurs. Certaines parlent du dernier sacrifice d’un président féticheur, d’autres d’un sang innocent qui aurait été versé pour éviter, peut-être, que ne coule celui de beaucoup d’autres
 
Jeudi 19 Janvier 2017




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