Des combats entre militaires et tribus font 17 morts au Yémen


Des combats entre militaires et tribus font 17 morts au Yémen
Des violences opposant l'armée  à des tribus ont fait dix-sept morts mardi 25 décembre dans la région de Marib, à l'est de Sanaa. Selon des sources tribales, ces combats ont éclaté lors d'une opération militaire contre des hommes arm és de tribus de la région, accusés par les autorités d'être responsables des sabotages répétés du principal oléoduc du pays. Parmi les victimes, dix sont des combattants tribaux, et sept des soldats. L'opération, la première de cette ampleur, se déroule à Wadi Habab, une zone située à 140 km à l'est de la capitale, Sanaa, a précisé la même source, affirmant que l'armée "utilise toutes sortes d'armes et a recours à l'aviation". Les combattants tribaux utilisent pour leur part des armes légères et des roquettes antichars de type RPG.
"SABOTAGES"
"La campagne vise Saleh Ben  Hussein Dammaj, dont les hommes ont saboté à plusieurs reprises l'oléoduc passant par leur territoire", a déclaré une autre source tribale. Saleh Ben Hussein  Dammaj se livre à ces sabotages pour faire  passer auprès des autorités sa demande d'une compensation de 100 millions de riyals (480 000 dollars) pour un terrain qui lui aurait été confisqué à Sanaa, a expliqué cette source.
Les autorités yéménites estiment le manque à gagner  en raison des sabotages de l'oléoduc à 1 milliard de dollars pour la seule année 2012. Ces sabotages ont également fait baisser  de 4,5 % les exportations de pétrole  du pays, ont indiqué les autorités, sans préciser le volume de ces exportations. L'oléoduc, sans cesse abîmé, relie sur 320 km les puits de Safer, à l'est de Marib, au terminal de Ras Issa, sur la mer Rouge. Il a une capacité de 180 000 barils par jour.
Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, compte sur ses modestes revenus pétroliers pour mobiliser  des ressources pour le budget de l'Etat au moment où les crises politiques et l'insécurité mettent son économie en péril.
En juillet, le ministre du pétrole, Hicham Charaf  Abdallah, avait affirmé que les multiples sabotages d'oléoduc, que la contestation populaire de 2011 a intensifiés, avaient fait perdre  au Yémen plus de 4 milliards de dollars. Le Yémen produit quotidiennement quelque 300 000 barils, destinés en particulier à l'exportation.
Pour aller  plus loin, lire  l'édito du Monde :  Les trois conflits négligés du Yémen
Lire également le reportage : Yémen : Au Nord, une guerre à huis clos

 
Mardi 25 Décembre 2012
Dakaractu Redacteur




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