Déesse Major, en larmes, après sa libération : « Alhamdoulilahi ! C’est une épreuve à laquelle je ne pouvais pas échapper »

Libre ! Déesse Major l’est depuis hier. Le maitre des poursuites a classé son dossier sans suite alors qu’elle avait fait l'objet d'une plainte pour les faits d’attentat public à la pudeur et aux bonnes mœurs. A sa sortie, la rappeuse a rendu grâce à Dieu, remercié tous ceux qui l’ont soutenu avant de faire savoir que c'est une épreuve à laquelle elle ne pouvait échapper.


Gardée à vue pendant trois jours à la Sureté Urbaine puis déférée au parquet ce lundi, la rappeuse Déesse Major, poursuivie pour attentat public à la pudeur et aux bonnes mœurs, a finalement humé l’air de la liberté.
Le maitre des poursuites a classé son dossier sans suite. Autrement dit, aucune charge ne pèse plus sur elle. A sa sortie, Déesse Major, l’air abattu, les larmes aux yeux, a remercié tous ceux qui ont compati à son sort. «C’est quelque chose qui devait arriver. Alhamdoulilahi ! C’est une épreuve à laquelle je ne pouvais pas échapper», a déclaré l’artiste de Grand-Yoff qui n’a pas manqué de remercier ses camarades.
En effet, force est de reconnaitre que ces derniers ont, dès les premières heures de la matinée du lundi, pris d’assaut le palais de Justice de Dakar pour apporter leur soutien à Ramatoulaye Diallo à l’état civil.
Selon Malal Talla plus connu sous le sobriquet de Fou Malade, cette vidéo postée de la rappeuse postée sur le net ne méritait pas une arrestation car, on voit pire dans les chaines de télévision sénégalaise sans rien dire. 
«La liberté d'expression est un acquis dans ce pays. On ne peut pas retourner en arrière. Et puis si on observe ce qui se construit dans ce pays, les gens se radicalisent à travers certaines positions qui sont inadmissibles», a soutenu le non moins membre fondateur du mouvement Y’en a Marre, pour fustiger l’arrestation de Déesse Major. Selon le rappeur, on doit tolérer ces choses-là.
«On ne peut pas continuer à agir comme ça dans ce pays. Les artistes sont des personnes à part. Ils s’habillent et parlent de manière particulière», a-t-il fait savoir avant de demander aux artistes de se mobiliser davantage. Sinon, prévient-il, «on va bientôt nous dicter les textes que nous devons rapper.»

«Les poursuites étaient démesurées et inopportunes», soutient Me Bamba Cissé 

Avocat de la mise en cause, Me Bamba Cissé pense que la décision prise par le parquet est normale car, sa cliente n’avait aucune intention d’attenter à la vie des citoyens sénégalais. A son avis, il n’y a pas eu d’infraction. Et, dit-il : «même s’il y a infraction, les poursuites étaient démesurées et inopportunes. Le parquet nous a rejoints dans cette position qui était différente de celle des enquêteurs. Nous pensons que les faits reprochés à Déesse Major étaient commis dans un cadre purement privé et la notion d’attentat à la pudeur est une notion ambivalente. On peut être choqué par son comportement alors qu’un autre peut ne pas être y trouver matière à redire.»
La robe noire a, dans le même sillage, annoncé qu’il a déposé une plainte contre X afin qu’on puisse identifier et sanctionner celui qui a posté la vidéo. «Il a commis un délit qui est du ressort de la cybercriminalité. On ne peut pas entrer dans le paramètre d’une personne pour procéder à une publicité de ses informations ou de ses vidéos. Il a commis un délit d’atteinte aux données personnelles», a indiqué l’avocat de la défense.
Au Comité de défense des valeurs morales au Sénégal qui a porté plainte contre la rappeuse, Me Bamba Cissé les exhorte à plus de «tolérance» et de «pédagogie». Ce, dit-il, pour une meilleure approche. Car, rappelle-t-il, «il y a des choses beaucoup plus importantes que le fait de dénoncer une fille qui s’enferme dans sa chambre pour discuter avec ses amis.»
Mardi 21 Juin 2016




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