Déclaration liminaire du Fédération Nationale des Cadres Libéraux FNCL


Déclaration liminaire du Fédération Nationale des Cadres Libéraux FNCL
Voilà quinze mois,qu’un nouveau pouvoir issu d’une alternance pacifique et démocratique charriant l’espoir de 65% de l’électorat et salué partout à travers le monde s’est installé au Sénégal.
Un espoir qui a été bâti à l’aune de promesses toutes aussi mirobolantes que chimériques. 
Pour rappel :
- Une réduction drastique du train de vie de l’Etat avec des économies de 120 milliards par an ;
- Un gouvernement de 25 ministres couplé à une diminution conséquente des agences d’exécution et à une rationalisation de la carte diplomatique ;
- Une baisse substantielle des prix des denrées de première nécessité ;
- Un plein emploi avec la création de 100 000 nouveaux emplois par an ;
- Une formation professionnelle reconsidérée avec la création d’un lycée professionnel dans chaque région ;
- Un relèvement du budget du sport a 1% du budget national etc.…
A l’exercice du pouvoir, ces promesses ainsi que toutes celles contenues dans ce qu’il est convenu d’appeler un catalogue de vœux pieux à savoir le programme yonnuyokkute ou les voies nouvelles d’un changement véritable, laissent apparaître aujourd’hui, chez nos compatriotes,  désespoir, regret, amertume et anxiété face à l’avenir.
Le désenchantement est répandu, le mécontentement général et les bases du régime s’effilochent de jour en jour.
Nos concitoyens dans un consensus assez  large s’accordent sur l’incurie, l’incompétence, l’absence d’autorité, de vision claire et d’un échéancier précis de réformes pour sortir notre pays de l’ornière.
Les sénégalais se sentent orphelins, abandonnés et constatent avec amertume le reniement progressif du gouvernement par rapport à ses engagements préélectoraux et même post-électoraux.
Les populations qui vivent sur les sites inondables sont sous la hantise des premières pluies malgré les promesses d’investissement de 61 milliards dans un hypothétique programme de lutte contre les inondations et la livraison de 500 logements sociaux avant fin août 2013.
Nulle part, les travaux pré hivernaux de curage des canaux et de sécurisation des bassins de rétention n’ont été réalisés.
Le monde rural laissé à lui-même se plaintde la mauvaise qualité et du coût exorbitant  des semences, par ailleurs tardivement distribuées : l’agriculture qui devait être le socle de notre économie est ainsi sabotée et laissée entre des mains inexpertes.
Les jeunes et les chômeurs sont toujours dans l’attente de l’amorce dune nouvelle politique d’emploi ou de programmes capables de générer la centaine de milliers d’emplois promis par année.  
Apres nous avoir habitué sur cette question, à d’éternelles  annonces sans lendemains,  allant dela mise en place d’utopiques zones agricoles communautaires avec à la clé l’insertion de 300 000 jeunes,  de la créationd’une agence de sécurité de proximité avec 10 000 jeunes, de kiosques emplois, ou de nouveaux instruments comme le FONGIP ou le FONSIS etc.., un virage à 180 degrés vient d’être opéré. 
En effet, le gouvernement nous a appris récemment qu’il est en phase de réflexion sur la question.
Comprenons par là, qu’après quinze mois de tergiversations, le gouvernement n’aura été en mesure de créer aucun emploi. Mieux, elle diffère le temps de l’action après la tenue du forum national sur l’emploi des jeunes ; une initiative aussi coûteuse qu’inutile.
Le secteur du tourisme principal pourvoyeur de devises est en crise suite à l’impertinente et kafkaïenne mesure de visas d’entrée au Sénégal.
Notre économie se caractérise depuis un an par une morosité ambiante, un déficit d’investissement, une dette intérieure toujours prégnante et  une forte baisse de la commande publique. Au premier trimestre de l’année 2013, celle-ci a chuté de presque 90 milliards de F Cfa, comparée à son niveau à la même période en 2012. 
L’exigence de vérité nous commande d’interpeller le gouvernement sur les nouvelles peu rassurantes qui nous proviennent du ministère des finances, à savoir une baisse continue des recettes fiscales et douanières, induisant une tension permanente de trésorerie.
Malgré les dénégations permanentes du pouvoir sur l’état réel de notre économie, nous rappelons simplement que  l indicateur le plus pertinent dune récession économique demeure la baisse des recettes fiscales.
Il est aujourd’hui établi que le gouvernement emprunte mensuellement 25 milliards pour être en mesure de payer les salaires.
Comprenons donc que les multiples emprunts obligataires sur le marché financier servent à faire face aux charges de fonctionnement de l’Etaten lieu et place d’investissements structurants. Ce qui dénote en vérité, d’une absence totale de vision d’un gouvernement, qui si on n’y prend pas garde mène le pays directement vers le chaos. 
Pendant ce temps, l’Alliance pour la République (APR), la locomotive de la coalition gouvernementale  s’empêtre dans des querelles puériles. Ses grands responsables s’illustrent dans des invectives par presse interposée. Leur volonté d’occuper et de contrôler toutes les stations de pouvoir sapent l’unité et la cohésion de  l’alliance gouvernementale.
 La guerre des lobbys à travers leurs suppôts cooptés au cœur de l’appareil d’état pollue l’espace public  et prend en otage toute la république.
La coalition Benno BokkYakkar, un rassemblement contre nature, opportuniste et conjoncturel qui ne repose sur aucune base programmatique agonise sur l’autel des conflits d intérêt et du partage des prébendes indûment acquis.
 Conscient depuis le début de son inaptitude à faire face aux nombreux défis ci-dessus cités, le régime s’est résolument engagé dans une opération de démantèlement du PDS par des arrestations arbitraires, une restriction des libertés publiques et une volonté manifeste de bâillonner toute forces tentées par la résistance ou le refus de l’aliénation de notre souveraineté nationale.
A ce propos, la justice du pays est placée sous ordre, le droit international violé, les institutions qui les incarnent méprisées. L’Etat de droit construit depuis 1960 s’écroule sous nos yeux devant la perfidie d’un régime rancunier et revanchard qui impose une justice des vainqueurs.
En effet depuis près de deux ans, nous assistons à un feuilleton plus politique que judiciaire motivé par un désirde vengeance, de règlements de comptes politiques et de  diversion d’un peuple trahi :
- Alioune Aidara Sylla croupit en prison pour n’avoir été qu’un porteur de chèques dont l’origine est parfaitement connue ;
- Ndeyekhady Gueye est l’otage d’un lobby économique qui cherche à faire main basse sur les avoirs du pays ;
- Karim Wade embastillé dans une précipitation sans précédent depuis plus de trois mois n’est pas encore entendu par le juge d’instruction ;
- Bara Gaye valse d’une prison à une autre pour un délit d’opinion ;
- Abdou Aziz Diop, notre Secrétaire National est arrêté pour des supposées fautes antérieures à sa gestion.
Tout cela n’est que puériles diversions d’un gouvernement en panne d’inspiration et incapable d’entretenir l’espoir autrement que par la calomnie.
Et d’ailleurs à ce sujet, qu’est devenue la grotesque accusation portant sur 4000 ou 2000 milliards planqués à l’étranger jadis annoncés par Amath Dansokho et d’autres thuriféraires.
C’est la crédibilité de l’Etat lui-même qui est en danger.
Les dernières graves accusations du Commissaire Keita sur un supposé trafic de drogues au sein d’un des corps d’élite de notre pays ont fini de mettre à nue la déliquescence de l’autorité. C’est le lieu de s’interroger sur le silence complice du gouvernement qui depuis le début de l’éclatement de cette affaire n’a pris aucune mesure conservatoire pour rassurer les bénéficiaires du service public de la sécurité.
Dans toute démocratie qui se respecte, le ministre de l’intérieur et le Directeur Général de la Police Nationale se seraient démis en attendant que lumière soit faite. Dans tous les cas, le peuple sénégalais restera vigilant sur la sécurité du Commissaire Keita et sur la suite qui sera donnée à cette affaire. IL y va de la survie de nos institutions et de la sauvegarde de notre Etat.
En lieu et place d’un Etat fort, respectueux de ses engagements, soucieux de sa crédibilité nationale comme internationale, on constate que les milliards tant promis tardent à être débusqués et rapatriés.
Désormais, Macky Sall et son régime veulent faire croire  au peuple que les deux principaux chantiers de notre pays demeurent la question de la réforme des  institutions et l’approfondissement de la décentralisation à travers la mise en œuvre de son acte 3.
Sur ce point précis de réformes de notre architecture décentralisée, les cadres libéraux réaffirment leur adhésion parfaite à toute initiative tendant a donner davantage de pouvoirs, de ressources et d’autonomie à nos collectivités locales.
Toutefois, cette réforme apparemment sectaire semble  être le prétexte tout trouvé pour se soustraire au respect du calendrier républicain considéré il y’a quelques mois comme intangible. 
Il s’agit ici et maintenant de mettre en garde le pouvoir contre toute velléité de report des élections locales du 16 mars 2014 sous le fallacieux argument d’un agenda de réformes à mettre en œuvre.
 
 
 Fait à Dakar le  24 juillet 2013
 
Mercredi 24 Juillet 2013




1.Posté par a le 25/07/2013 01:05
Revoir le titre : "... de la federation..."



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