Damas condamne l'intervention turque en Syrie

L'intervention militaire de la Turquie en Syrie est une "violation flagrante" de la souveraineté du pays, a dénoncé mercredi le ministère syrien des Affaires étrangères, quelques heures après le début d'une opération turque à la frontière.


Damas condamne l'intervention turque en Syrie
Baptisée "Bouclier de l'Euphrate", l'opération a pour but de "mettre un terme" aux problèmes à la frontière turque et vise non seulement le groupe djihadiste Etat islamique (EI) mais aussi les milices kurdes, a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"La Syrie réclame la fin de cette agression"
Damas "condamne le franchissement de la frontière turco-syrienne par des chars et des blindés turcs en direction de la ville de Jarablos avec une couverture aérienne de la coalition menée par Washington, et considère qu'il s'agit d'une violation flagrante de sa souveraineté", selon le communiqué de Damas.

"La Syrie réclame la fin de cette agression", précise le texte.

L'armée turque, soutenue par les forces de la coalition internationale antidjihadiste, a lancé une opération mercredi avant l'aube en Syrie avec avions de combat et forces spéciales pour chasser le groupe Etat islamique (EI) de Jarablos, frontalière de la Turquie.

Des rebelles syriens soutenus par Ankara sont entrés également du côté turc en Syrie et pris à l'EI un village à 5 km de Jarablos, selon une agence turque.

"En coordination avec le gouvernement syrien"
"Quelle que soit la partie qui mène le combat contre le terrorisme sur le territoire syrien, elle doit le faire en coordination avec le gouvernement syrien et l'armée syrienne qui mène cette lutte depuis cinq ans", poursuivent les Affaires étrangères.

La guerre" en Syrie a fait depuis 2011 plus 290.000 morts et jeté sur les routes des millions de personnes. Le conflit s'est complexifié avec l'intervention étrangère et la montée en puissance de djihadistes.

Le régime syrien ne contrôle plus qu'une partie du territoire, le reste étant aux mains des Kurdes, des djihadistes et des rebelles. "La lutte contre le terrorisme ne consiste pas à chasser l'EI et à mettre à sa place des organisations terroristes appuyées par la Turquie", affirme le ministre, en référence aux insurgés.
 

Soutiens américain et allemand
Les Etats-Unis ont apporté leur soutien mercredi à une opération coup de poing turque de l'autre côté de la frontière syrienne pour y repousser le groupe Etat islamique, a indiqué un responsable américain sous couvert d'anonymat.

Pour l'heure, le soutien a pris la forme de partage de renseignements, de surveillance et de reconnaissance et de participation de conseillers militaires américains. Elle pourrait prendre la forme de soutien aérien au sol si le besoin s'en fait sentir, a expliqué ce responsable, qui voyage avec le vice-président américain Joe Biden, arrivé en Turquie mercredi.

"Nous voulons aider les Turcs à débarrasser la frontière de l'EI", a expliqué ce responsable. Il a souligné que les Etats-Unis avaient des conseillers au sein même de la cellule de planification de l'offensive turque.

Il a également assuré que les Etats-Unis avaient clairement signifié aux forces rebelles syriennes -- qu'ils soutiennent -- de ne pas avancer plus au nord.

L'Allemagne soutient l'opération turque
Après avoir souligné que la dimension anti-EI de l'opération turque était "à l'unisson des objectifs et intentions de la coalition anti-EI", le porte-parole de la diplomatie allemande a dit "respecter" la décision d'Ankara de porter le combat contre les groupes Kurdes en Syrie, pourtant alliés des Occidentaux dans le conflit syrien.

"La Turquie, à tort ou a raison, considère qu'il y a des liens entre, du côté turc, le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan), que nous considérons aussi comme une organisation terroriste, et au moins une partie des Kurdes du côté syrien. Nous respectons cela, et nous considérons que c'est le droit légitime de la Turquie d'agir contre ces activités terroristes. Nous soutenons la Turquie sur ce point", a dit le porte-parole, Martin Schäfer, lors d'une conférence de presse régulière.

Mercredi 24 Août 2016




Dans la même rubrique :