DSK reconnaît une "relation inappropriée" avec Diallo

L'ancien directeur général du Fonds monétaire (FMI), Dominique Strauss-Kahn, a reconnu dimanche soir une "relation inappropriée" avec la femme de chambre guinéenne Nafissatou Diallo à l'hôtel Sofitel de New York et une "faute morale".


DSK reconnaît une "relation inappropriée" avec Diallo
Il n'a pas eu de "violence", ni "acte d'agression", ni de "rapport tarifé", a-t-il déclaré lors du journal télévisé de la chaîne privée TF1 en citant le rapport du procureur newyorkais.

"J'ai manqué mon rendez-vous avec les Français", a encore dit M. Strauss-Kahn qui s'exprimait pour la première fois depuis l'abandon de toutes les charges au pénal aux Etats-Unis. 

Opération de communication
"C'était une opération de communication totalement maîtrisée, sans aucune spontanéité, ni dans les questions, ni dans les réponses et maîtrisée y compris dans la gestuelle. On sentait une grande crispation", a déclaré Me Thibault de Montbrial, correspondant en France des avocats de la femme de chambre guinéenne.

Me de Montbrial a ajouté que M. Strauss-Kahn, désormais débarrassé des charges pesant contre lui aux Etats-Unis, avait exhibé le rapport du procureur de New York "en lui faisant dire des choses qu'il ne dit pas". "Mme Diallo n'a jamais menti sur les faits et le rapport médical, établi par des médecins spécialisés dans les agressions sexuelles, constate la compatibilité des lésions de Mme Diallo avec les faits survenus deux heures auparavant", a poursuivi Me Montbrial.

"Elle a menti sur tout"
"Dans le rapport officiel, il n'y a rien, ni griffure, ni blessure, ni aucune trace de violence, ni sur elle, ni sur moi (...) Ce rapport (...) il dit: Nafissatou Diallo a menti sur tout", a lancé M. Strauss-Kahn sur le plateau du journal le plus regardé de France, sur la chaîne de télévision TF1.

Dans ce rapport diffusé le 23 août, le procureur n'écartait pas explicitement d'éventuelles violences mais estimait que les "éléments physiques (...) n'établissent pas de manière indépendante son affirmation (de Mme Diallo) d'une rencontre forcée et non consensuelle".

Trois versions différentes
Le rapport final n'affirme pas non plus que la Guinéenne de 32 ans a "menti sur tout", comme le prétend DSK, mais plutôt qu'elle donné trois versions différentes de ce qui s'est passé "immédiatement après sa rencontre" avec lui.

Les poursuites pénales à New York contre M. Strauss-Kahn ont toutes été abandonnées le 23 août, les procureurs estimant après trois mois d'enquête que son accusatrice avait trop menti pour être crédible et que même s'il y avait bien eu une brève relation sexuelle il ne pouvait être établi qu'elle avait été imposée.

"Faute morale"
Mais Dominique Strauss-Kahn devra aux Etats-Unis encore répondre de poursuites au civil. Me de Montbrial a ajouté que DSK devait être entendu "au premier trimestre 2012, sous serment, pendant plusieurs heures" dans le cadre de la procédure civile américaine. "Ce jour-là, il ne pourra pas esquiver alors qu'à ce jour, aucune question ne lui a été posée sur les faits", a-t-il dit.

"Ce que DSK a reconnu comme étant une faute, c'est une faute de comportement. Il s'est excusé auprès de ses proches, mais ce qu'on attendait, c'est qu'il s'exprime sur les faits concernant Mme Diallo", a ajouté l'avocat.

Quatre mois après son arrestation à New York, Dominique Strauss-Kahn a confessé une "faute morale" qui lui a fait manquer son "rendez-vous avec les Français" mais a fermement nié avoir agressé Nafissatou Diallo et la romancière française Tristane Banon qui l'accuse d'avoir tenté de la violer en 2003. (belga/ca)
Dimanche 18 Septembre 2011




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