La question de l’emploi est aujourd’hui plus que jamais une préoccupation mondiale. Au Sénégal, même si les différents gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance ont initié de nombreuses politiques pour favoriser le plein emploi, le problème de l’emploi et de l’insertion socioprofessionnelle des jeunes diplômés de l’enseignement supérieur reste encore très aigu. Faisant siennes les paroles du Président Kennedy «ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi, demande ce que tu peux faire pour ton pays», Arfang dit Tamba Dembélé sillonne les rues de la capitale du Baol à bord de son taxi urbain.
Après sa licence en administration et maintenance de réseaux télé-informatiques obtenue à l’Unité de formation et de recherches (Ufr) dans la filière Sciences appliquées et technologies de l’information et de la communication (Satic) de l’Université Alioune Diop de Bambey, Arfang Dembélé, faute de moyens financiers et d’un appui des pouvoirs publics, a préféré ne pas rester oisif. Il raconte ses débuts dans son nouveau métier de chauffeur : «Après la licence, comme on n’a pas pu faire le master à l’Université de Bambey, j’ai acheté une moto jakarta et sept mois après, j’ai dû vendre la moto et me procurer un taxi. Le master se fait à l’Université privé Amadou Hampaté Ba et il faut des moyens pour poursuivre les études. Je me débrouille avec en attendant des lendemains meilleurs.»
M. Dembélé voudrait se spécialiser dans la filière administration et maintenance de réseaux télé-informatiques. «La filière est ouverte mais c’est une sélection et on nous dit d’attendre. Depuis deux années, on attend», dit-il. «Au Sénégal, ce n’est pas facile, nous avons déposé des demandes d’emplois mais au lieu de rester à ne rien faire, j’ai préféré à la place de l’oisiveté, être utile. C’est la raison qui m’a conduit à devenir chauffeur de taxi. Autant aller chercher que d’attendre l’Etat», poursuit notre interlocuteur, un jeune marié.
Du haut de son mètre soixante-dix, le jeune chauffeur dit ne pas se plaindre de son nouveau job. «Je ne me plains pas du tout. Je me sens bien. C’est avec mes économies que j’ai acheté ce taxi. J’ai fait un prêt dans une institution financière de la place. Ma journée débute à 5 heures pour se terminer vers 21 heures. J’observe des fois des pauses d’une heure à deux heures.» Toutefois, ce n’est pas facile d’évoluer dans ce milieu, explique ce père de famille, «surtout, si tu ne l’as jamais connu auparavant. Mais on n’essaie de s’adapter. Je ne regrette pas d’avoir choisi cette filière et si c’était à refaire, je le referais». Arfang Dembélé n’est pas seul dans son cas. Il y a d’autres diplômés de l’Université Alioune Diop de Bambey dans la même filière qui sont devenus des pompistes et des volontaires de l’éducation.
Lequotidien
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